On saisit le principe : coller une faible imitation de tête de fétiche, forcément lippue, affublée d’un mollasson casque de cavalerie, sur un buste de facture classique. Béotiens fascistes, admirez l’originalité et la profondeur symbolique de ce sabot suppurant l’idéologie cucul la praline contemporaine. Jeff Kon nous épargne au moins la leçon morale.
Si l’on s’en rapporte au choc produit à son époque par Les Demoiselles d’Avignon, l’œuvre en pâte à sel de Cochonner approche plus l’éjaculat d’impuissant qui choisit l’académisme pompier d’aujourd’hui, dans l’espoir de glaner des miettes de subventions dans sa gamelle servile, que d’un chambardement artistique. Picasso s’est donné les moyens de ne pas tourner les arts nègres en parodie. Avec le souci d’incendier, il a transféré leur force d’envoûtement, leur pulsion vitale sans afféterie, dans une technique occidentale. Après avoir jeté son brandon pornographique au visage de la bourgeoisie d’alors, il n’a pas eu besoin de se répandre en explications sur une signification ou un engagement quelconque.
Yannick a tartiné ses grands-mères de moutarde en clamant « répondre à une urgence ». Celle de la miction sans doute puisque force lui est faite de déblatérer pour combler l’insignifiance de sa croûte. Et encore, il s’adjoint l’aide d’un acolyte. Luther King prophétisait à l’adresse de ce « plasticien » sans maillet ni ciseau : "They made everything black ugly and evil".
Il est temps de tirer la chasse et de passer à autre chose.