Il vaudrait mieux dire "Cheminade avec Barnier", comme on a connu "Cheminade avec Fr. Hollande", lorsque cet énarque tonnait contre la politique de soi-disante "austérité", terme on ne peut plus ambigu, prônée par Moscovici, un autre grand funambule de la dette. Car c’est bien de la dette qu’il s’agit, comme d’une drogue dure, dont le patient addictif ne peut plus se passer et recommence à hurler à la moindre tentative de sevrage. Les énarques n’ont appris que l’art de bien dépenser un budget, pas d’alimenter le budget, puisque le principe de toute bonne gestion est de considérer que la finance est un don de Dieu, qui est déversée comme une manne sur la tête des "élus". Protester contre la réduction des dettes, c’est donc faire injure à la Providence divine qui déverse ses bienfaits, dans sa libéralité souveraine, quand elle le veut et où elle le souhaite. Curieusement les Cheminade & Co n’ont jamais l’idée de se demander quelles sont les conditions attachées à la dette, en termes de perte de souveraineté ou de dépendance vis à vis des créditeurs. C’est bien normal, puisqu’il s’agit d’un don divin accordé par le Dieu bon de la Bible et non d’un mauvais sort qui frapperait ceux qui confondent "bien commun" et "richesse nationale". Les deux termes disparaissent naturellement ensemble dans la pauvreté grandissante, alors même que leurs adeptes feignent de croire que la dette, c’est la paix sociale et la prospérité pour tous. Il s’agit donc bien d’une escroquerie intellectuelle de la part des adeptes de la politique de l’offre qui n’arrivent pas à se détacher des politiques de relance pratiquées à l’époque keynésienne, tant en URSS qu’aux USA ou dans le nouveau Reich allemand. En demandant le maintien des dépenses publiques au même niveau sans contrepartie productive, les Cheminade se déclarent comme les partisans de la croissance par la dette, ce qui est bien l’intention première des dirigeants de l’actuelle Commission et de leur sbire Michel Barnier, dont on saluera au passage le sens du sacrifice, dans un don de sa personne à la France, qui rappelle certains épisodes tragiques de son Histoire, ceteris paribus. Les adversaires de la dette sont des accrocs à l’héroine monétaire. On peut compter sur eux pour nous couvrir de leurs lamentations, jusqu’à la prochaine injection de liquidités.