Triste nouvelle : la terre n’était pas plate
20 septembre 2024 21:50, par anonymeClaude Ptolémée, Composition mathématique (v. 140 de J.-C. ; tome I, livre I ; tr. par l’abbé Halma ; Paris, Blanchard, 1813, p. 11 ; je conseille de lire les deux pages de ce chapitre, ne les recopiant pas pour ne pas proposer plus de 2500 signes ; j’ajoute que l’invention du téléphone et de la radio font que nous n’avons plus besoin de nous fier aux éclipses pour nous assurer si des évènements sont ou non simultanés) :
CHAPITRE III.
ʟᴀ ᴛᴇʀʀᴇ ᴇꜱᴛ ꜱᴇɴꜱɪʙʟᴇᴍᴇɴᴛ ᴅᴇ ꜰᴏʀᴍᴇ ꜱᴘʜᴇ́ʀɪ ????ᴜᴇ ᴅᴀɴꜱ ʟ’ᴇɴꜱᴇᴍʙʟᴇ ᴅᴇ ᴛᴏᴜᴛᴇꜱ ꜱᴇꜱ ᴘᴀʀᴛɪᴇꜱ.
Pᴏᴜʀ concevoir que la terre est sensiblement de forme sphérique, il suffit d’observer, que le soleil, la lune et les autres astres ne se lèvent et ne se couchent pas pour tous les habitans de la terre à-Ia-fois, mais d’abord pour ceux qui sont à l’orient, ensuite pour ceux qui sont à l’occident. Car nous trouvons que les phénomènes des éclipses, particulièrement de la lune, qui arrivent toujours dans le même temps absolu, pour tous les hommes, ne sont pourtant pas vues aux mêmes heures, relativement à celle de midi, c’est-à-dire, aux heures également éloignées du milieu du jour ; mais que, partout, ces heures sont plus avancées pour les observateurs orientaux, et moins pour ceux qui sont plus à l’occident. Or, la différence entre les nombres des heures où les uns et les autres voient ces éclipses, étant proportionnelle aux distances de leurs lieux respectifs, on en conclura que la surface de la terre est certainement sphérique, et que de l’uniformité de sa courbure prise en totalité, il résulte que chacune de ses parties fait obstacle aux parties suivantes, et en borne la vue d’une manière semblable pour toutes. Il en seroit tout autrement, si la terre avoit une autre figure, comme on peut s’en convaincre par les réflexions suivantes (? ???).
Si la surface terrestre étoit concave, les habitans de ses parties occidentales seroient les premiers qui verroient les astres se lever ; si elle étoit plane, tous ses habitans ensemble et à-la-fois les verroient se lever et se coucher ; si elle étoit composée de triangles, de quadrilatères ou de polygones de quelqu’autre figure, tous les habitans d’une même face plane verroient les phénomènes dans le même temps ; chose qui toutefois ne paroît pas avoir lieu.