Soral répond... sur ERFM ! – Quarante-et-unième fournée
30 mars 15:51, par Mika1) Sur l’Algérie :
Prétendre que la France a "créé" l’Algérie relève d’une réécriture grossière de l’histoire. Bien avant 1830, le territoire algérien formait des entités politiques souveraines, dotées d’institutions, de diplomatie et même de monnaie propre – preuves irréfutables de son existence en tant que nation organisée :
Époque numide (IIIᵉ siècle av. J.-C. – Iᵉʳ siècle apr. J.-C.)
Royaumes unifiés sous Massinissa ou Jugurtha, frappant leur propre monnaie (ex. : le denier numide à l’effigie des rois).
Reconnus par Rome comme interlocuteurs politiques égaux (traités d’alliance, guerres).
Régence d’Alger (XVIᵉ–XIXᵉ siècle, période ottomane)
État autonome, battant monnaie (comme le mazouna, pièce algéroise).
Diplomatie active : traités avec les États-Unis, la France, ou l’Empire britannique (ex. : traité de 1795).
Les frontières modernes, héritées de la colonisation, ne définissent pas l’historicité de l’Algérie. La question est donc : quand Soral parle de l’"Algérie", nie-t-il ces réalités documentées, ou joue-t-il sur l’ambiguïté entre État-nation contemporain et entités précoloniales ?
2) Sur les "pervers narcissiques" :
Le terme vient bien de la psychanalyse, pas du féminisme :
Heinz Kohut (1971) décrit les troubles narcissiques.
Otto Kernberg (années 1980) affine le concept de personnalité narcissique pathologique.
Racamier, années 80.
La récupération idéologique (par certains courants) ne change rien à ces origines.
3) France / Algérie : deux malades mentaux.
La France peine toujours à assumer l’héritage colonial - pillage des ressources, massacres et enrichissement fondé sur l’exploitation - préférant entretenir un récit républicain édulcoré. Face à elle, l’Algérie, marquée par ce traumatisme, s’enferme dans un nationalisme rigide qui étouffe toute critique interne. Les deux pays restent prisonniers d’une relation toxique : l’une refuse de regarder son passé en face, l’autre instrumentalise l’histoire pour éviter ses propres contradictions. Ce double déni alimente une crise identitaire permanente des deux côtés de la Méditerranée.