11 novembre. Hier, héroïsme. Aujourd’hui, abattement. Hier, le million et demi de morts dans les tranchées, laisse la France exsangue mais glorieuse. Aujourd’hui, les blessures économiques, les souffrances sociales et l’inquiétude pour demain, laissent la France désemparée et affligée.
Le Président de la République est réputé avoir de la chance. Il en a singulièrement manqué cette semaine. A peine François Hollande avait-il lancé – avec panache et ton présidentiel – les commémorations pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, que l’agence de notation Standard & Poor’s, indifférente aux morts d’il y a cent ans, dégradait la note de l’économie française déjà douloureuse.
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« Guenon » est infect. « Gauche juive » l’est tout autant. Je veux pour terminer, dire un mot de ce livre publié depuis quelques jours, d’Éric Naulleau et Alain Soral, livre dédié à Dieudonné. Un livre à vomir, où Alain Soral, marginal d’une extrême droite ouvertement antisémite, se livre à son habituel délire qui, heureusement, ne touchait plus grand monde. Jusqu’à ce qu’Éric Naulleau, qu’on voit partout, chez Ardisson, au Grand Journal, chroniqueur hier aux côtés de Laurent Ruquier sur France 2, aujourd’hui sur Paris Première ou RTL, se livre à une méchante entreprise de légitimation d’un écrivain connu jusque-là pour sa pathologie obsessionnelle. Par sa seule acceptation de dialoguer avec Soral, Naulleau cautionne, tout en ayant l’air hypocritement de se démarquer, des phrases que je n’avais jamais lues depuis les années 30 et qui provoquent généralement le dégoût.
On sait depuis longtemps que les mots tuent aussi. Et que ceux qui les diffusent sont responsables de l’usage qui en est fait. Pierre Desproges disait qu’« on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ». On peut détourner cette phrase et soutenir qu’on peut parler de tout, mais pas avec n’importe qui.
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Extrait du livre Juifs et Français de A. Harris et A. de Sedouy (Grasset, 1979) (ouvrir l’image dans une nouvelle fenêtre pour la voir en grand format) :
Le sketch de Pierre Desproges ayant rendu célèbre ce passage :