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À la droite d’Hitler : les Mémoires de Nicolaus von Below, l’aide de camp du Führer

À la droite d’Hitler, est-ce possible ?, on est tenté d’ironiser. Mais Hitler ne peut pas être classé à droite ou à l’extrême droite, et encore moins à gauche, malgré la tentation révolutionnaire des SA au milieu des années 1920.

 

Petite anecdote au sujet des sections d’assaut, ou Sturmabteilungen  : si cette milice hitlérienne s’est fait appeler « chemises brunes », un qualificatif resté aussi célèbre qu’infamant, c’est grâce au prix modique et à la disponibilité de cet uniforme sur le marché après le démantèlement de l’empire colonial allemand suite aux traités de la Première Guerre mondiale.

 

Chemises brunes, SA et SS

En 1924, un militant nationaliste allemand des corps francs a l’idée d’acheter ce surplus qui deviendra l’uniforme des miliciens du NSDAP. L’élite SA sera décapitée en 1934 lors de la nuit des Longs Couteaux. Quant aux quatre millions d’hommes de troupes, ils retourneront pour la plupart d’entre eux dans le civil avant d’endosser l’uniforme de la Wehrmarcht en 1939, puis versés dans la division Feldherrnhalle, qui disparaîtra corps et biens à Stalingrad en 1942 et en 1944 près de Minsk.

La SS, la nouvelle garde prétorienne du Führer, fondée en 1925, s’habillera elle de noir. La Wehrmacht sera soulagée par le démantèlement de la SA en 1934, mais la SS constituera un nouveau problème pour elle et ses cadres, en majorité issus de la noblesse allemande.
Voilà pour l’anecdote historique, passons à l’actualité.

 

Mémoires

C’est justement un de ces officiers (de la Luftwaffe), Nicolaus von Below, au contact direct de Hitler de 1937 à 1945, du début des hostilités internationales à la fin dans le bunker, qui publie dans les années 1980 (en Allemagne) ses mémoires sur l’homme providentiel de l’Allemagne et de l’Autriche. Naturellement, et la presse s’empresse de le préciser, von Below n’a d’yeux que pour son chef, qu’il côtoie et conseille, ce qui donne un récit plutôt partial :

« S’il est inquiétant, c’est que sous la plume de son serviteur enamouré, Hitler apparaît comme un homme somme toute “normal” et même cordial, très loin de l’imagerie qui en fait au mieux un psychopathe impulsif, au pire un monstre délirant. »

Le Figaro du 16 mai 2019 poursuit, tout en nous prévenant que von Below écrit « sous hypnose » :

« À l’époque où von Below, qui n’appartient pas au parti nazi, entame son récit, Hitler est au zénith de sa popularité. Il faut lire ce livre pour réaliser à quel point l’homme a été adulé par le peuple allemand, notamment durant l’Anschluss. La dimension thanatocratique du nazisme n’est encore que virtuelle et Hitler apparaît comme un César qui a remis l’Allemagne debout tout en nourrissant des goûts d’esthète. Les passages sur la famille Wagner qui l’accueille durant le festival de Bayreuth sont, à cet égard, saisissants. »

Heureusement, au milieu d’une forêt de propos préventifs en tout genre (un jour on va avoir un Taguieff avant chaque article sur Hitler), il reste des informations dignes d’intérêt :

« Ce dédoublement moral n’empêche pas la lucidité stratégique de von Below de s’exercer. Il comprend, dès 1943, que la guerre ne peut plus être gagnée. Ses comptes-rendus sur les rencontres Hitler-Franco et Hitler-Pétain sont très intéressants. On vérifie le peu d’estime qu’Hitler avait pour ces deux chefs qui refusaient de le soutenir contre l’Angleterre. On vérifie aussi à quel point, heureusement pour l’Europe, aussi intelligent fût-il, Hitler était borné par son racisme primaire. Pour lui, les Anglais sont un “peuple de seigneurs”, les Slaves sont des barbares ou des sous-hommes et les Français et les Italiens des dilettantes. Le IIIe Reich ne pouvait l’emporter qu’en écrasant sous lui tous les autres peuples d’Europe. C’est l’idéologie nazie elle-même qui était démente encore plus que l’homme qui l’a portée. »

Le racialisme, effectivement, ne mène nulle part, et certains dirigeants ou politiques actuels feraient bien de s’inspirer de cette conclusion. On relève toutefois une contradiction embarrassante dans ce paragraphe : peut-on être à la fois « aussi intelligent » et « dément » ? La question est posée aux psychiatres et aux historiens.

Gérard Collard, le libraire bien-pensant préféré des médias, devenu celui de Sud Radio, commente la sortie de ce livre avec le sentiment de supériorité des antifascistes une fois le danger fasciste écarté :

« Déjà c’était une grosse feignasse, il se levait pas avant midi... Il ne faisait que parler, il leur donnait des ordres comme ça, il fallait traduire par mots ce qu’il voulait dire, ce qui souvent voulait pas dire grand-chose... »

 

Pour éviter de rester sur cette piètre recension par une folle du mondialisme, nous avons retrouvé une analyse un peu plus sérieuse :

« Nous avons là la relation de la collaboration étroite entre un jeune officier et le dictateur nazi sur huit années. Below admirait le Führer, qui semble l’apprécier tout particulièrement. On découvre un Hitler affable, amical, capable d’écouter, prompt à se remettre en cause et faisant preuve de discernement : bref, tout le contraire de ce qu’on lit le plus souvent…
[...]
Le grand intérêt de l’ouvrage est de découvrir la vie quotidienne dans l’entourage de Hitler, à la chancellerie, au Berghof, mais aussi à la Wolfsschanze et dans tous les quartiers-généraux que le dictateur a occupés, y compris son train spécial “Amerika”. Je partage l’opinion formulée par Jean Lopez dans l’introduction : les lignes consacrées aux journées précédant l’entrée en guerre en 1939 sont particulièrement instructives. La période des années 1930, largement couverte, est sans doute la plus passionnante.
[...]
On est également surpris quand Below suggère que Hitler aurait envisagé dès le début la possibilité d’une campagne contre l’Union soviétique en deux temps, avec une seconde opération en 1942. Il est au final beaucoup question de politique et de stratégie. Très intéressant pour les passionnés. »

À propos de la folie de Hitler, voici un court passage en anglais où Heinz Linge, le majordome en chef de Hitler, évoque la moralité de son employeur (à partir de 1’34) :

Le journaliste : « De votre point de vue personnel, c’était un bon patron ? »
Heinz Linge : « Je dirais que je n’aurais pas pu avoir un meilleur maître. »

 

Il y a très peu de documents disponibles en ligne sur les SA, cette organisation anticapitaliste révolutionnaire allemande créée en 1921 à partir de la dissolution des corps francs. Quand on cherche « section d’assaut » ou « chemises brunes » sur l’Internet, on tombe sur le groupe de hip-hop gentillet de Maître Gim’s Sexion d’assaut ou sur les gentils bourgeois-rockers de BB Brunes, autant dire chou noir et chou blanc.

Voici le peu d’images qu’il reste – avec les sempiternels avertissements de la Censure, comme si en haut lieu on avait encore peur d’une résurgence – sur le putsch de 1923 organisé par Hitler et mené par 2 000 membres du NSDAP plus 2 000 SA :

 

 

Personne ne pouvait imaginer, 10 ans plus tard, que les policiers et soldats qui lui étaient opposés par le régime de Weimar seraient alors dans sa main et le fêteraient en vainqueur.

Les heures sombres (sauf pour le peuple allemand), sur E&R :

 






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30 Commentaires

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  • Je suis justement en train de lire le livre de Vincent Reynouard sur Rudolf Hess, les Allemands ont bien morflés et ils morflent encore.

     

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    • C’était étudié pour ! Le Traité de Versailles avait été influencé par un groupe de juifs pour rendre le Traité insupportable, contenant les germes de la GM2 et l’instrumentalisation des Allemands pour, soit la conquête de l’URSS et la fin du Communisme, soit la destruction de l’Europe et de l’Allemagne en particulier pour s’y installer en colonisateur. A l’issue, la création d’un nouvel ordre européen qui est devenu la prison de l’UE. Tout ça pour le plus grand bénéfice de l’oligarchie financière installée à la City of London. Avec l’épisode Hess, on voit bien que les Anglais ne voulaient pas de paix séparée pour une destruction totale plus lucrative ! L’idée politique des Britanniques est d’empêcher la France ou l’Allemagne de se lier avec la Russie. C’est toujours vrai de nos jours.

       
    • #2200170
      Le Mai 2019 à 07:57 par on nous prend tous pour des philosophes
      À la droite d’Hitler : les Mémoires de Nicolaus von Below, l’aide de camp du (...)

      @fela kuti
      Regardes le documentaire
      Tempête Infernale (Hellstorm – 2015), un film de Kyle Hunt (vidéo)
      Ce long-métrage documentaire est une production de 2015 et pour nous est une rare nouveauté à visionner sur internet. Mais attention, ce film n’est, pas disponible sur « YouTube »

       
  • Comment se fait-il que ce document ne paraisse que 30 ans après la mort de l’aide de camp ?

     

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    • Tous les bouquins édités en Allemagne ( en 1980 pour celui-ci) ne sont pas traduits et édités en France. Les livres d’Histoire se vendent bien sans doute actuellement.

      Pour l’anecdote : " A l’initiative du francophile directeur de l’Institut allemand, Karl Epting, et de concert avec les éditeurs français, une " liste Mathias" est élaborée : elle comprend environ un millier de titres d’ouvrages allemands à faire traduire et publier en français, pour rattraper les erreurs des années trente et rendre les Allemands ( à défaut des nazis) acceptables et sympathiques au public français".
      " Gaston Gallimard, un demi-siècle d’édition française" par Pierre Assouline

       
  • Au premier coup d’œil , sur la photo , j’ai cru identifier LALLEMENT (!)le préfet nommé par macron ….La ressemblance est frappante .

     

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  • A un Collard près : Je croyais avoir les lumières de Gilbert sur le fürher, mais déception c’est Gérard ...

     

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  • Pour déterminer si Hitler était de gauche ou de droite, il faut retenir seulement ce qui est ressorti du débat sur un point juridique essentiel qui a eu lieu avant 1933 et avant l’élimination de la tendance SA (la Nuit des Longs Couteaux) en ce qui concerne la question du droit de propriété. Les conservateurs "volkisch" étaient évidemment pour le respect de la propriété privée et de l’héritage, et les SA (Rhom) assez hostiles, étant en effet plutôt partisans de donner à la propriété un rôle "social". Donc propriété privée ou bien social ? Hitler comme chef se devait trancher. La question était d’importance et risquait de déchirer son timide petit parti.

    Finalement, en fin politique, il n’a pas vraiment tranché. il a seulement dit : "les deux" ... La propriété pour lui devait à la fois être gardienne des intérêts privés des citoyens allemands et elle devait aussi avoir un rôle social dans l’intérêt du peuple allemand. . Il semble avoir bien fait. Un peu à la manière de l’article 17 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyens. La propriété est un droit inviolable et sacré certes, mais on peut tout de même pour des raisons d’intérêt public l’exproprier. Il n’y a donc pas eu trop de problèmes et de remous dans le parti, du moins, dans l’immédiat.

    Conclusions : D’une part, dans le fond, avec son "en même temps", Macron n’a rien inventé. D’autre part, Hitler était plutôt sur beaucoup de questions, plutôt un modéré et, enfin, sur des questions juridiques importantes, il avait des modes de raisonnement et d’arbitrage assez ..français.

     

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  • Tous les ans on trouve un truque nouveau sur Hitler, l’an prochain on nous dira qu’il était noire en vrai et qu’il mettait de la poudre blanche tous les matins pour paraitre blanc. Non mieux encore c’était un Arabe au RSA convertis au judaism qui est devenu Nazi vers la fin.

     

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  • Non seulement sa montée au pouvoir et surtout la résurrection de l’Allemagne démontre qu’Hitler était d’une grande intelligence. Grande intelligence politique et aussi une capacité exceptionnelle de s’entourer de talents capables d’élaborer des politiques intelligentes ayant permis le redressement du pays. Toutefois il aura fini par être de son ego et de son racialisme délirant. S’il n’avait pas sous-estimé les "sous-hommes" slaves l’Allemagne nazie aurait peut être pas perduré pour autant mais n’aurait pas fini d’une manière aussi brutale. Cette campagne contre la Russie fut une erreur fatale qui aurait pu être évité.

     

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    • Suvorov, écrit que le 13 Juin 1941, Staline a démarré en secret « le plus grand mouvement de troupes jamais entrepris par un pays dans l’histoire de la civilisation », transférant des forces militaires gigantesques à la frontière soviéto-allemande. Les troupes soviétiques qui furent déployés ne l’étaient pas à but défensif, mais en prévision d’une invasion surprise [de l’allemagne]. « Il semble certain, écrit Suvorov, que la concentration soviétique à la frontière devaient être achevée au 10 juillet. Ainsi, l’anticipation allemande qui a eu lieu seulement 19 jours plus tôt a surpris l’Armée rouge dans la situation la plus défavorable - dans les wagons des trains. »

      Citant des informations compilées pour la plupart à partir de sources officielles soviétiques, Suvorov en conclut que « La seule intention militaire crédible que Staline aurait pu avoir était de commencer la guerre lui-même durant l’été 1941. »

      L’essai de Suvorov, qui est basé sur une thèse non encore terminée, renforce l’opinion de David Irving, Erich Helmdach et autres historiens révisionnistes sur le fait que l’attaque par l’Allemagne et ses partenaires de l’Axe contre l’URSS le 22 juin 1941 était une mesure préventive rendue nécessaire par une attaque soviétique imminente contre l’Europe.

       
  • Très intéressants, ces différents livres de souvenirs, apparus ces dernières années et écrits par diverses personnes, qui ont vraiment vécu quotidiennement au contact direct et permanent d’Adolf Hitler, durant de longues années passées à son service personnel …..
    Cela change complètement de tous les ouvrages publiés dans le monde entier, par de très nombreux "historiens", qui ne l’ont jamais approché, ne savent strictement rien de lui et se contentent uniquement de répéter, chacun avec son style, les poncifs issus de "l’histoire écrite par les vainqueurs" !!!

     

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  • On dirait Didier Lallement actuel préfet de police de Paris, je croyais que Paris avait été libéré le 19 août 1944, on est donc toujours sous un regime d’occupation
    A ben merde alors , c’est la Meyer celle la , on me l’avait pas dit, mais je m’en doutais un peu

     

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  • Ce majordome semble vraiment réciter une leçon, et accréditer la thèse en fait qu’Hitler n’est pas mort en 1945.
    On dirait même qu’il est là juste pour faire croire à ce décès.

     

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