L’Europe sera bientôt dans l’oeil du cyclone. La tempête n’a pas encore commencé, mais tous les signes montrent qu’elle va se déchaîner. Et pas un seul indicateur qui ne soit dans le rouge. Méfiance…
C’est la rentrée, bientôt Halloween, le gouvernement Sarkozy a décidé de faire prendre l’air au croquemitaine Al-Qaïda. On a allumé la bougie dans la citrouille, l’ombre de la menace terroriste s’étend à nouveau sur la France. Le ministre Hortefeux, aux ordres du Président, n’aura pas eu besoin de chercher bien loin pour faire diversion, et alimenter toutes les paranoïas. Pourtant, la menace, qui existe bel et bien, devrait venir d’ailleurs et frapper sans prévenir, alors que nos regard porteront sur les leurres que l’on nous sert en boucle. Que des actes terroristes s’ajoutent à la crise économique afin d’accroître encore les tensions existantes, cela semble entendu, peut-être même programmé. Il y a néanmoins peu de risques pour qu’ils se déroulent sur le territoire français, du moins dans l’immédiat.
La Grèce, encore et toujours
Afin d’éviter la banqueroute, la Grèce a été contrainte de recourir à la troïka UE-FMI-BCE, qui lui a accordé un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans en échange de l’adoption d’un plan d’austérité pour le redressement de son économie, alliant coupes salariales, augmentation des taxes et réforme de retraites.
Selon une étude de l’Institut du travail, centre de réflexion du principal syndicat grec du secteur privé (INE-GSEE), « Le recours de la Grèce au mécanisme de soutien de l’Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) va prolonger la crise économique et plonger le pays dans une longue période de récession les prochaines années. » Le document précise encore que « la discipline budgétaire stricte imposée afin de réduire le déficit public et l’absence d’un plan pour le développement a des répercussions sans précédent en Grèce surtout dans le domaine de la dérégulation du marché de l’emploi et la protection des salariés (…) jette les bases de la déstructuration de l’État social. »
De fait, la contraction du PIB, qui devrait atteindre 4 % en 2010, va détériorer l’économie grecque, particulièrement dans le secteur de la demande, car les réductions de salaires vont avoir un impact négatif sur la consommation, sur laquelle était fondée depuis plusieurs années l’économie du pays. L’Europe prétendait vouloir aider la Grèce. Elle est en réalité en train de la couler.
La Turquie comme détonateur
Admettons un instant l’hypothèse d’un scénario conspirationniste. Dans ce cas de figure, s’il y avait nécessité, pour faire diversion, à « fabriquer » un attentat, c’est plutôt la Grèce qui risquerait d’être touchée, et vraisemblablement de la Turquie, qui semble plus que jamais, fragilisée. Le sud-est du pays continue à vivre en état de guerre larvée, le PKK ne maîtrise plus l’action des révoltés kurdes, et c’est pourtant grâce à leur soutien que le premier ministre Erdogan à pu obtenir la révision de la constitution. Les Kurdes disent avoir tendu la main ; mais on pourrait plutôt penser qu’ils ont lancé un appel à l’aide. Désormais, le pays est entré dans une spirale, doublé par quelque chose qui le dépasse.
Un choc en Turquie ne manquerait pas d’engendrer une lame de fond qui répandrait immédiatement le chaos en Grèce, puis au Kosovo, en Serbie, avant de déferler sur l’Europe. La question qui doit nous occuper n’est pas de savoir si ces éléments sont politiquement corrects ou incorrects, mais de déterminer, si oui ou non, ils entrent dans le champ du possible.
Clovis CASADUE, pour la revue FLASH