Geneviève (1932-2023), qu’on appelait affectueusement Genevieille, tant elle est gravée dans l’imagerie populaire comme une dame d’un certain âge – que tout le monde aimait, et parfois craignait –, incarnait mieux que quiconque la maquignonne des beautés nationales du nord au sud, d’outre-mer à la métropole, et d’est en ouest, histoire de ne léser personne. Chaque année, elle suivait de son œil de chouette effraie les sélections régionales et nationales de ces princesses de villages qui voulaient être, pour un an, un an seulement, la reine à Paris.
Les féministes détestaient ce concours qu’elles assimilaient à une vente de bestiaux de Bourg-en-Bresse, mais le grand public, toutes générations et tous sexes confondus, se retrouvait dans cette élection, moins truquée que la présidentielle. Les révolutionnaires infiltrés par les francs-macs rosbifs ont coupé la tête du roi et de la reine en 1793, mais on ne tranche pas un symbole : il repousse. Et il nous semble, sans être exagérément royalistes (ou monarchistes), que l’élection de la plus jolie fille du royaume c’est un peu les retrouvailles du peuple avec sa reine. Les Anglais, ces malins, ont gardé la leur et leur unité, comme par hasard. Nous, depuis, c’est la zizanie.
Geneviève tenait son petit troupeau de filles sauvages – qu’il fallait dresser pour l’exhibition finale sur TF1 – d’une main ferme, le verbe haut et la cravache cinglante. Elle a, telle une majordome ou une surgé (surveillante générale) à l’ancienne, dégrossi des générations de gourgandines provinciales en femmes sortables, sachant marcher, parler et exorbiter les coquins.
Aujourd’hui, la miss fait prépa HEC, est indépendante, bisexuelle, a déjà un mec (pas pour longtemps, vu les sollicitations du showbiz) et un plan de carrière façon Barbarossa 41. Que voulez-vous, les traditions se perdent.
« Disons un corps sain dans un esprit sain » (GDF)
Genevieille, cette gardienne des traditions – la jolie Française pas vulgaire et sexy dans les limites –, était un peu une maman France, une survivance de l’éducation des années 50, avant que Mai 68 ne libère les cœurs, les corps et les démons. C’était assez jouissif de voir des filles d’aujourd’hui, rarement vierges, obéir à cette matriarche old look, avec son chapeau d’autorité et sa langue bien pendue. Fallait pas la chercher, la matrone des écrans ! Même son fils en a pris plein la tronche.
Quant à ceux qui crachaient sur le programme, ils passaient par un retournement magique pour les vrais ploucs, puisque le tradi était devenu branché, culte, vintage !
En hommage à Genevieille, on va se repasser le diaporama des plus belles miss de ces dernières années, en gros le concours de toutes les miss France ! Attention, c’est pas nous qui avons choisi ces 15 gagnantes, mais y a pas grand-chose sur le Net.
On remarquera que la plupart se sont maquées avec des mecs connus ou friqués. Une reine de beauté, ça se paye.
Ceux qui pleurent Geneviève pourront se rattraper avec Brigitte, 79 piges au compteur d’après nos calculs, qui devient de fait la maman nationale, un peu la reine.
La différence, c’est que Geneviève ne voulait pas de transgenres dans son concours, pour elle, c’était red flag.
Aujourd’hui qu’elle a disparu, on craint que la surpression wokiste ne tue le concours des miss avec une fausse femme, comme elle a tué le cinéma.
Geneviève en 2019 : non aux trans chez les miss !
On vous explique les critères de sélection
La miss doit être longiligne (1m74 minimum), avec des formes mais pas trop (le gros derche passe pas la première porte des sélections, dommage), un beau sourire, la série complète de dents (de 32 à 28), donc exit les sans-dents.
On continue : des cheveux longs (si possible pas bleus ni punk), pas de limite officielle de poids mais en vérité Yseult & Assa peuvent s’asseoir, elles auront aucune chance. Quoique, on sait jamais, avec la Macronie.
C’est le drame qui a frappé la pulpeuse Amandine Billoux, qui s’est révoltée chez Hanouna :
Donc malheureusement exit miss Provence et miss Côte d’Azur, qui ont trop de nichons. C’est dur – surtout pour nous – mais c’est comme ça.
Ouf, on a retrouvé Julia et Charlotte. Dans la vidéo de Charlotte, on voit qu’elle a des grosses loches, mais pour Julia, l’interview a lieu en hiver, et à cause du manteau d’astrakan, on voit que dalle. Donc on met que la Charlotte.
Finalement, avec ses bataillons de miss, Geneviève aura incarné la France profonde des filles qui veulent rester des filles, qui aiment tout simplement être jolies, une résistance naturelle au féminisme MeToo anti-hommes et, au fond, anti-femmes.