Archive : Marco Mouly explique l’arnaque chez Hanouna en 2021
La taxe carbone, pour ceux qui nous rejoignent et qui n’ont pas lu le feuilleton de l’affaire sur notre site, ce n’est pas qu’un film, celui d’Olivier Marchal avec Depardieu et Magimel (Carbone, 2017), c’est la réalité, celle d’une énorme carambouille qu’on appelle la tève (la TVA, en langage Sentier), organisée par une bande de potes, la plupart juifs tune (tunisiens) ou presque, franco-israéliens sur le papier, des beaux (XVIe) et des moins beaux (Belleville) quartiers de Paris.
Les arnaques à la tève fleurissaient régulièrement à Paris, mais celle-ci en particulier a pris une dimension jamais vue, dans l’œil de la police et des services fiscaux : on parle de plusieurs milliards évaporés (1,8 officiellement), on parle de morts, on parle d’éliminations, on parle de mafias, juive, géorgienne, on parle de Gitans, la réalité dépasse la fiction. Et on parle aussi politiques, et pas des moindres, et haute police.
Vous aurez le résumé de l’affaire dans les renvois en bas, mais en gros, des malins qui étaient déjà connus pour leur habileté en la matière ont exploité une faille dans une législation « verte » européenne, pour créer des sociétés factices cotées sur une nouvelle bourse, engranger et vendre des « droits à polluer », sans payer la TVA, soit près de 20 %, et réaliser ce qu’on a appelé le casse du siècle.
Dix ans plus tard, les membres de ce gang sont tous tombés ou presque, certains sous les balles (de leurs coreligionnaires), d’autres dans les mains de la justice. Les noms sont connus, certains sont même devenus des stars en Israël, où ils sont fêtés comme des génies, quand ils ne sont pas rackettés par la mafia russe locale (à Herzliya, la côte d’Azur israélienne). Car après le braquage, on en a retrouvé là :
La liste de Schindler de la taxe carbone (source : Wikipédia)
Les membres du commando spécial sont connus, donc, et la justice française, après avoir tancé la « justice israélienne » (lol), a fini par les punir, mais légèrement, au vu de l’énormité des sommes volées. L’État français est parfois plein de mansuétude. Il l’a moins été avec les Gilets jaunes, par exemple, qui n’avaient pourtant rien volé. Allez comprendre.
Il s’agit de Cyril Astruc (15 mois !), lié à l’affaire Neyret, Fabrice Sakoun (5 ans), Grégory Zaoui (7 ans), Michel Keslassy (réfugié en Israël), Stéphane Alzraa (30 mois), et Eddie Abittan (installé en Israël). Ceux-là ont été condamnés, directement ou par contumace.
Puis, et parce qu’il y a eu plusieurs procès, Haroun Cohen (réfugié en Israël), Elie Balouka (30 mois), David Illouz (3 ans) et Sid Foudil (1 an). Le procès suivant a vu comparaître les accusés Gilbert Chikli, celui qui a entubé Le Drian, Arnaud Mimran, lié à Netanyahou (8 ans), Samy Souied (qui a été assassiné en 2010), Cyril Mouly, le neveu de Marco, dont le pote Albert Taieb a été poignardé, et on en arrive enfin à Marco Mouly (8 ans), de son vrai prénom Mardoche. Il se faisait surnommer « Coco », et c’est lui qui a inspiré le film de Gad Elmaleh, avec qui il a noué amitié à l’île Maurice.
Dans la fête somptueuse qu’un des condamnés organisera à Paris, avec l’argent mal gagné (on parle à l’époque de 500 millions !), alors qu’il était recherché, et connu, de nombreuses stars seront invitées et recevront des cadeaux. On préfère taire les noms, ce serait mal perçu.
On rappelle en passant que tous ces escrocs, et là on ignore pourquoi, n’ont pas été poursuivis, pourchassés, dénoncés, harcelés, persécutés par l’équipe de StreetPress, pourtant rompue à l’exercice. Mystères de l’étrange...
La vérité si je mens
Tout cet historique somme toute rapide – parce que l’affaire est tentaculaire et se traîne depuis 2008 – pour vous présenter Marco Mouly, qui réapparaît chez Hanouna dans TPMP ce lundi 21 mars 2022. « Coco » va faire une déclaration très embarrassante en direct. Accrochez vos ceintures, ça risque de tanguer dans la campagne, déjà bien agitée.
On attend un démenti de @ZemmourEric qui aurait récolté 700 000 euros auprès des escrocs à la taxe carbone. pic.twitter.com/961HrUwbYZ
— Youssef Hindi (@Youssef_Hindi) March 22, 2022
Dès lors, trois hypothèses surgissent
La première : Coco, qui a peut-être encore des années de prison sur la tête, « retourné », est en service commandé pour l’État, c’est-à-dire Macron, et « on » le sort pour dézinguer la campagne de Zemmour, qui est haut dans les sondages, malgré les chiffres « officiels » des médias (on peut par exemple inverser les scores de Macron et Zemmour).
La seconde : Mouly déconne, fanfaronne, brouille les cartes, comme il sait si bien le faire, et tente de se dédouaner en salissant un candidat à la présidentielle pur et transparent comme le cristal.
La troisième : Coco ne déconne pas, il est libre de sa parole, il n’en a plus rien à battre, et il balance ce que beaucoup savent, dans les partis. Que l’argent des campagnes n’est pas toujours très propre, autrement dit que les gentils donateurs à moins de 5 000 ne suffisent pas à organiser les grands meetings, les déplacements permanents, et à arroser tout un énorme staff de campagne. Cela rappelle l’affaire des comptes de campagne explosés par Sarkozy (affaire Bygmalion).
Ceci étant dit, on ne conseillera jamais assez à nos lecteurs de lier le surgissement de l’affaire à la dominance politique de l’époque, à savoir Lagarde aux affaires (ministre de l’Économie de 2008 à 2011) et Sarkozy aux affaires tout court (président de 2007 à 2012).