La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé lundi l’Inde à réduire davantage ses importations de pétrole iranien, voulant obtenir de New Delhi un soutien dans son entreprise d’isolement de la république islamique.
"L’Inde (...) travaille sans aucun doute à réduire ses achats de pétrole iranien. Nous saluons les mesures qu’ils ont prises jusqu’à présent. Nous espérons qu’ils feront encore plus", a déclaré Mme Clinton lors d’un forum à Calcutta (est), avant de rencontrer le Premier ministre, Manmohan Singh.
Estimant qu’il y avait un approvisionnement "adéquat" sur le marché pétrolier pour compenser les réductions en provenance d’Iran, elle a estimé que les efforts supplémentaires demandés à l’Inde faisaient partie "du rôle de l’Inde dans la communauté internationale".
Mais Mme Clinton a aussi estimé que l’hypothèse d’un Iran doté de l’arme nucléaire était "la principale menace" et qu’Israël, allié des Etats-Unis, nourrissait des inquiétudes légitimes.
En évoquant la république islamique, elle a estimé que c’était "un régime avec une histoire marquée de comportements agressifs et je ne pense pas que l’on négocie avec des agresseurs en leur cédant".
Mme Clinton a entamé dimanche une visite de trois jours en Inde visant à relancer leurs relations bilatérales qui ont perdu de leur élan en dépit d’années d’efforts de rapprochement.
Les deux pays ont rapidement resserré leurs liens après des années de défiance mutuelle pendant la Guerre froide, mais les tensions concernant l’Iran et des difficultés sur le plan commercial, portant notamment sur une plus grande libéralisation de l’économie indienne, ont freiné les progrès.
Leur rapprochement date de la fin des années 1990, sous l’impulsion du président américain Bill Clinton, et il s’est poursuivi avec George W. Bush, qui permit à l’Inde de sortir de décennies d’isolement nucléaire.