l. Être végane
Qu’est-ce que le véganisme ?
Le véganisme est un mode de vie basé sur un régime alimentaire végétaliste. C’est-à-dire sans consommation de produit issu de l’exploitation animale. Que ce soit sur le plan alimentaire ou vestimentaire. Adieu la veste en cuir, le fromage ou encore le bon miel...
Généralement, les véganes sont antispécistes et militent pour le droit des animaux. Ils pensent que la vie d’un animal (y compris le plus petit insecte) vaut une vie humaine.
Une réponse à de vrais problèmes de société
Une forme de réaction légitime à une société basée sur la surconsommation
Il est de plus en plus évident pour tout le monde que dans nos sociétés occidentales, nous mangeons beaucoup trop de viande de mauvaise qualité. Selon l’institut Worldwatch [1], le consommation de viande a triplé dans le monde au cours des 40 dernières années.
Cette augmentation constante de la consommation de viande entraîne un mode de production industrielle intensif néfaste pour la qualité du produit final et pour la courte vie des animaux. Les bêtes ne sont pas respectées et sont surexploitées dans des fermes transformées en usines de mort. L’abattage se fait à la chaîne, les poules ne voient jamais la lumière du jour et déambulent au milieu des cadavres d’autres poules (lorsqu’elles ont de la place pour déambuler), les veaux sont séparés de leur mère pour la production de lait, les truies passent leur vie dans des cages de gestation, etc.. Les exemples sont malheureusement nombreux et incontestables.
De plus, la surconsommation de viande est soupçonnée d’être responsable de l’augmentation de l’obésité, de maladies cardiovasculaires et de cancer. Du fait de l’acidité qu’elle provoque, elle perturbe l’équilibre acido-basique du corps humain. Avec de tels arguments, il est évident qu’on préfère qu’un jeune se convertisse au véganisme plutôt qu’au fast-food.
Sur la production de viande
Il faut beaucoup plus de terres agricoles pour produire de la viande que pour produire des céréales destinées à l’alimentation humaine. Pour produire un kilo de viande de bœuf avec fourrage, il faut plus de 300 m2 de surface agricole tandis que 16 m2 suffisent pour produire un kilo de pain. L’élevage constitue ainsi un énorme gaspillage des ressources.
Actuellement, 70 % des terres agricoles dans le monde sont consacrées à l’élevage ou à la production d’aliments pour le bétail. En France, la moitié de la production de céréales est destinée à l’alimentation animale.
L’agriculture industrielle consomme plus de calories qu’elle n’en apporte.
Sur la production de lait de vache
Pour qu’une vache produise du lait, elle doit donner naissance à un petit. Dans l’industrie laitière, tous les 12 mois environ, les vaches sont inséminées puis séparées de leurs veaux qui partent à l’abattoir peu après leur naissance.
Les vaches passent la majorité de leur vie confinées en intérieur, attachées à une machine de traite pour les besoins de l’hyperproductivité. Écornées pour protéger les éleveurs, elles sont nourries avec des farines animales [2] et souffrent d’une multitude de maladies. Alors que l’espérance de vie d’un bovin est d’environ 20 ans, elles finissent à l’abattoir aux alentours de leur huitième année, complètement épuisées.
De nos jours, une vache produit en moyenne 6700 litres de lait par an. C’est 4 fois plus qu’en 1945. [3]
Le lait de vache, c’est pour le veau !
Cette course à la productivité pourrait se justifier si le lait était indispensable à la bonne santé des êtres humains. Ce n’est pas ce que pense le Pr Henri Joyeux, cancérologue et professeur de chirurgie digestive :
« [...] il n’existe aucune preuve scientifique pour affirmer qu’il faut consommer 3 à 4 laitages par jour. Les produits laitiers posent aujourd’hui de nombreux problèmes de santé publique. Il y a de plus en plus d’allergie aux protéines du lait de vache. De plus, près de la moitié de la population ne digère pas bien le lait. » [4]
Le lait de vache est rempli de facteurs de croissance pour permettre au veau de prendre 1kg par jour. Selon le Professeur Joyeux, cela provoque chez l’homme de nombreuses complications au niveau digestif, voir le développement de maladies graves.
L’exploitation des animaux dans les cirques, les parcs aquatiques et les zoos Franchement, il n’y a aucun intérêt à voir un tigre effectuer des acrobaties, ou observer un ours évoluer dans quelques mètres carrés dans un zoo. Des animaux sauvages n’ont rien à faire dans un cirque. D’autant qu’ils passent la majorité de leur vie dans une cage.
Les parcs animaliers nécessitent beaucoup de ressources et de la main-d’oeuvre. Sans parler des soins vétérinaires quotidiens, l’entretien et l’alimentation des animaux représentent un budget considérable. Pour être rentable, un zoo doit accueillir un maximum de public. Et pour attirer des clients, il faut de la rareté et du spectacle. Ce qui n’est pas en adéquation avec le bien-être des animaux sauvages qui sont hypersensibles au stress.
C’est encore plus criant dans les parcs aquatiques où les orques et les dauphins passent leur vie dans des bassins alors que dans leur milieu naturel, ils évoluent en groupe et parcourent de très longues distances. Les conséquences psychologiques sur ces animaux particulièrement intelligents ont été démontrées [5] et ils sont souvent victimes de maladies, de comportements anormaux ou même de mort prématurée.
Dans la peau d’un végane
Un mouvement jeune, féminin, citadin et bourgeois
En observant de près le mouvement végane, on constate qu’il est principalement composé de jeunes blancs issus de la bourgeoisie. En France, les problèmes sont nombreux (notamment lié au monde du travail). On peut donc comprendre facilement que pour faire de la condition animale sa cause prioritaire, il ne faut pas avoir d’autre priorité... Ce qui est une forme de luxe.
C’est aussi un mouvement très féminisé et profondément citadin.
L’antispécisme comme nouvel antiracisme
L’antispécisme consiste à mettre toutes les espèces vivantes sur un pied d’égalité. On peut tout à fait respecter ce point de vue. Mais pour ses adeptes, en particulier les véganes, c’est une forme de combat antiraciste qu’ils placent au-dessus de tout. Les plus radicaux voient les omnivores comme des exterminationnistes, des nazis de la barbaque. Ce qui explique leur bellicisme.
Si les antiracistes nient l’existence des races, les antispécistes nient l’existence des espèces et refusent toute hiérarchie. La vie d’un moustique vaut la vie d’un humain. À noter que les véganes et les antispécistes sont généralement antiracistes. Ils pensent même être passés à une étape au-dessus avec la défense des animaux.
Le végane est moralisateur et culpabilise son interlocuteur, comme l’antiraciste qui culpabilise le Français (le fameux privilège blanc) vis-à-vis de l’immigré.
Être végane c’est aussi militer pour une société végane
Le véganisme n’est pas seulement un mode de vie ou une philosophie. C’est aussi militer pour convertir toute la société au véganisme. Chaque végane se sent investi d’une mission prosélyte envers ses concitoyens. Ils sont reconnus pour leur agressivité et leur pugnacité, car convaincus que leur cause est la plus juste.
La viande, source de tous les maux
Le choix de vie végane est justifié par des arguments plus ou moins loufoques. Ainsi, la viande rendrait malade et agressif. Elle serait responsable des catastrophes écologiques et source de problèmes comportementaux.
ll. Les contradictions du véganisme
Les véganes contre les PME et les artisans
Il est intéressant de constater que les premières victimes du militantisme activiste végane sont les petites boucheries, charcuteries ou poissonneries des quartiers, généralement vandalisées la nuit. Soit, les artisans qui travaillent dur, subissent la crise de plein fouet et maintiennent tant bien que mal le quartier ou le village en vie face aux centres commerciaux. Les supermarchés, ces chantres de la malbouffe et de la surexploitation animale ne sont jamais attaqués. Peut-être grâce à l’apparition de rayon veggie ?
Le véganisme contre la ferme familiale et le paysan traditionnel
Le grand paradoxe du véganisme est qu’il s’oppose à la ferme familiale traditionnelle. Cette ferme qui mêle une culture raisonnée sur des espaces à taille humaine avec de petits élevages d’animaux. Ce mode de vie sain qui tend vers l’autonomie et le localisme est complètement incompatible avec le véganisme. En effet, qui dit élevage, même à petite échelle et de façon raisonnée ou en agriculture biologique (poule en liberté, etc.), dit exploitation animale.
Le paysan traditionnel qui utilise la traction animale pour travailler sa terre et le fumier de ses chevaux pour produire ses légumes n’est pas végane. Au contraire de l’agriculture intensive qui utilise un tracteur (donc du carburant) et des engrais chimiques de synthèse qui ne sont pas d’origine animale.
Il faut dire que le mode de vie citadin des véganes les éloigne du monde rural et les maintient déconnectés de la terre.
Le véganisme contre l’agroécologie, la polyculture et la permaculture
Promue par Claude et Lydia Bourguignon [6], l’agroécologie consiste à cultiver sur des sols vivants et donc utiliser l’activité biologique – entre autre – des vers de terre. Mais elle n’est pas totalement végane, car faire travailler les lombrics pour l’homme, c’est les exploiter.
Alors qu’elle est la parfaite opposition à la monoculture industrielle, la polyculture combinée à de l’élevage d’animaux n’est pas végane.
La permaculture, qui additionne agroécologie et polyculture n’est pas végane. Alors que c’est probablement le mode de culture le plus prometteur sur le plan écologique et productif.
Le véganisme contre le développement durable et l’autonomie
Comme le fait remarquer le youtubeur « Ma ferme autonome » [7], il n’existe que deux modes de production agricole : le modèle traditionnel (polyculture associée à l’élevage) et le modèle industriel dominant (monoculture sans élevage).
Une ferme autonome fonctionne grâce à un modèle circulaire :
La traction animale remplace le tracteur et permet de se passer d’essence
Le fumier généré est utilisé comme engrais
Enfin, les animaux s’alimentent dans la prairie
Il ne peut donc pas exister de ferme autonome végane puisque celle-ci doit obligatoirement se passer d’animaux et donc, faire appel au tracteur et aux engrais chimiques.
Pour le youtubeur, la conclusion est sans appel :
« [...] toute la nourriture végane est de la nourriture industrielle. Or, le modèle de production industrielle n’est pas durable, car il repose sur deux ressources fossiles : le phosphore et les hydrocarbures. »
Le compostage de matières végétales étant beaucoup moins efficace que le fumier, il faudrait avoir recours à des engrais chimiques pour compenser. Le véganisme encourage donc le modèle industriel d’agriculture intensive.
Le véganisme contre les animaux
Les véganes les plus extrémistes préconisent la fin des animaux de compagnie, avec un retour à l’état sauvage ou une stérilisation générale afin qu’ils disparaissent progressivement.
Un mode de vie végane mène également à la disparition des animaux de la ferme puisque l’élevage y est interdit. Un retour à l’état sauvage entraînerait irrémédiablement leur disparition. Les moutons et les vaches ne seraient plus là pour brouter les pâturages, ce qui transformerait radicalement nos paysages. À moins d’avoir recours à des tracteurs pour entretenir les prairies, ce qui engendrerait un surplus de consommation de carburant considérable...
Le véganisme contre la nature et l’écologie réelle
Dans sa volonté d’abolir toute forme de souffrance, y compris dans le monde sauvage, le véganisme tend vers une nature complètement aseptisée. Certains chantres véganes des biotechnologies prônent un monde robotisé, nettoyé de tout sentiment de souffrance physique, psychologique ou morale, sans jamais remettre en cause notre mode de consommation qui mène à une surindustrialisation de la production alimentaire. Leur vision progressiste et moderniste va à l’encontre de tout bon sens éthique et écologique. Si la nature produit de la souffrance, il faut la modifier en usant des technologies les plus contestables. Nous verrons plus profondément dans le dernier chapitre les liens entre le véganisme et les biotechnologies.
Le véganisme et l’exploitation humaine
Si le véganisme s’oppose à l’exploitation des animaux de manière radicale, il est beaucoup moins pointilleux sur l’exploitation humaine.
Un végane s’interdit de s’habiller avec un tricot en laine, mais ne ressent pas de gêne à porter un t-shirt fabriqué par un chinois. On ne parle même pas de l’électronique utilisée pour alimenter leur blog et autre chaîne YouTube égocentrique.
Les questions du bien-être de l’humain et du monde du travail sont totalement ignorées par le véganisme.
Le régime végane est-il bon pour la santé ?
Beaucoup défendent leur régime végane par la recherche d’une meilleure santé, considérant la viande et les produits animaux comme toxiques.
Dans un article [8] de The Independent traduit par le site Le mythe végétarien, Holly Paige raconte les déboires qu’elle et sa famille ont rencontré à la suite d’une conversion à un régime végane strict. Victimes de carences en vitamine D et en protéines, ses deux filles présentaient des retards de croissance.
En Écosse, une jeune fille végane de 12 ans a été hospitalisée pour cause de rachitisme. Sa colonne vertébrale était proche de celle d’une femme de 80 ans.
En Australie, un couple de parents véganes ont été reconnus coupables de maltraitance sur leur petite fille de 19 mois [9], victime de rachitisme. Les os de la fillette étaient tellement fragiles qu’elle souffrait de multiples fractures. Elle ne pesait que 4,9 kg.
« Pour faire suivre leur régime végane à leur petite fille, les parents ne lui offraient qu’une demie banane et une tasse d’avoine au lait de riz le matin, une tranche de pain grillé avec de la confiture ou du beurre d’arachide pour déjeuner, et du tofu, du riz ou des pommes de terre pour le dîner. Un régime qui a provoqué de graves carences en éléments nutritifs chez le nourrisson, notamment en calcium, en vitamine B 12 et A, en fer, en zinc et en vitamine D. »
La célèbre youtubeuse Morgane Enselme explique dans une vidéo [10] qu’elle a du cesser de suivre un régime végane à la suite de gros soucis de santé. L’ex-égérie du véganisme était victime de maux de ventre et de problèmes de digestion. Elle a rapidement retrouvé une santé normale après avoir réintroduit des aliments d’origine animale dans son alimentation.
Les produits véganes : des produits industriels comme les autres
Une étude australienne [11] a montré que la vegan food faite de produits transformés censés remplacer la viande n’était pas plus qualitative sur le plan nutritionnel. À l’origine de l’étude, la nutritionniste Clare Farrand précise :
« Mais [les substituts de viande] restent des aliments transformés. [...] Les industriels ajoutent du sel dans ces produits pour tout un tas de raison, mais la principale est le goût. »
Le véganisme n’est pas une échappatoire à la malbouffe.
Du véganisme à l’autodestruction
En réalité, la recherche d’une pleine santé n’est pas une priorité pour les véganes.
S’ils doivent être malades pour éradiquer la souffrance animale, ça ne leur pose aucun problème. La tendance à l’autodestruction est omniprésente dans ce mouvement. Ils voient l’homme comme un parasite omnivore qu’il faut éliminer pour abolir toute forme de souffrance.
Les véganes vouent une haine féroce contre l’humanité. Quand l’émotion dépasse la raison...
Pourquoi l’homme est omnivore
Il faudrait un bouquin entier pour développer ce thème. Mais allons à l’essentiel.
L’homme est physiologiquement omnivore. Si on compare son système digestif au gorille qui est végétarien, on s’aperçoit que chez l’homme, le côlon et l’intestin grêle sont plus courts et moins volumineux. Le gorille se nourrit principalement de feuilles, tiges, racines, herbes et fruits. Il peut éventuellement manger des insectes avec parcimonie. Pour digérer les végétaux par fermentation, il a donc besoin d’un côlon et d’un intestin très volumineux.
Chez l’humain, le foie, indispensable pour faciliter la métabolisation des graisses et le traitement des déchets dus à la digestion des protéines, est nettement plus volumineux que chez le gorille. Même chose pour l’estomac, car la digestion des protéines animales est bien plus complexe.
lll. Véganisme & Mondialisme
La promotion du véganisme
Bien qu’il soit longtemps resté très confidentiel, le véganisme s’est développé grâce à la synthèse de la vitamine B12 et émerge dans les médias depuis une bonne quinzaine d’années.
Figure de proue et porte-parole du mouvement végane, le journaliste très bien-pensant Aymeric Caron a pris énormément d’importance dans les émissions de télévision. En bon progressiste, il prétend que l’antispécisme est l’écologie du XXIe siècle. À l’écouter, les médias seraient en partie tenus par le lobby de l’industrie de la viande. C’est ainsi qu’il attaque Paul Ariès dans une lettre insipide [12] faisant office de réponse à son livre critiquant le mouvement végane [13]. Sauf que contrairement à Aymeric Caron, Paul Ariès n’est pas chroniqueur à la télé...
Nettement plus fortuné, l’équivalent d’Aymeric Caron au États-Unis est Paul Shapiro. Chouchou des conférences internationales à très gros budget TEDx censées faire la part belle aux idées novatrices. Et des idées, il en a sous le Shapiro puisqu’il est le chantre de la nourriture cellulaire. Nous y reviendrons plus tard. Parmi les conférenciers de TEDx, on croise Bill Clinton et Al Gore. Pour la version française, on trouve un certain Laurent Alexandre, principal promoteur du transhumanisme.
Les associations véganes et antispécistes voient dans le développement de l’agriculture cellulaire une alternative à la viande. Avec en prime la fin de la souffrance animale grâce à la technologie. Si l’on ajoute que les légumes OGM sont considérés comme véganes, car produits sans fumier, on comprend que cela attire la convoitise des multinationales. C’est ainsi que l’association antispéciste L214 a perçu en 2017 la somme de 1,14M€ de la société américaine Open Philanthropy Project (OPP) [14]. Une société philanthropique fondée en 2014 par une ancienne journaliste du Wall Street Journal, Cari Tuna et son mari Dustin Moskovitz, cofondateur de Facebook.
La viande de synthèse va devenir un enjeu capital. Les plus grandes firmes mondiales s’y intéressent, de même que les GAFA, la finance internationale ou les mastodontes de l’agroalimentaire comme Nestlé et Tyson Food qui investissent énormément d’argent dans la recherche et voient d’un bon oeil le développement des idéologies antispécistes et véganes.
En plus de l’intérêt des multinationales pour la viande synthétique, des organismes globalistes comme l’OMS, le Forum économique mondial, l’ONU et des ONG écologistes pointent du doigt la consommation de produits animaux et prônent ouvertement un régime végane pour sauver la planète.
Un nouveau marché
L’avènement du bio est une aubaine pour la grande distribution. En développement constant, les produits biologiques sont annoncés 30 % plus cher que le conventionnel. En réalité, la différence est de l’ordre de 75 % [15]. En effet, le rayon bio est sans doute celui qui permet aux supermarchés de faire ses plus grandes marges.
Les grandes surfaces ont saisi le potentiel qu’offre la mode végétarienne. Il est désormais courant de voir apparaître de nouveaux rayons estampillés veggie (végétarien) ou végane. La viande en moins, on peut imaginer des marges encore plus importantes...
Pour en revenir au bio, l’agriculture dite biologique est en fait une forme de retour à l’agriculture traditionnelle, sans OGM ni pesticide. Donc une production de nourriture « naturelle ». Le simple fait de donner un label spécifique à la nourriture naturelle doit nous interpeller sur notre mode de consommation. Cela montre aussi à quel point nous mangeons de la merde.
Pour l’OMS, la viande est cancérogène
La consommation de viande rouge a été classée comme « probablement » cancérogène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la Santé [16]. Elle augmenterait également les risques de décès par maladie cardiaque et par diabète. Le mode de cuisson est également mis en exergue.
Quant à la viande transformée, elle est classée cancérogène par le rapport de l’OMS. Elle provoquerait le cancer colorectal.
Réalisé par un groupe de travail de 22 experts dans dix pays différents, ce rapport reste très évasif et ne prend pas en compte la qualité de la viande. On imagine facilement que la viande industrielle produite à bas coût est plus néfaste pour l’homme que la viande transformée de manière traditionnelle dans une ferme familiale. La question des additifs alimentaires n’est pas non plus abordée.
La provenance de la viande, le mode de production et les conditions de vie des animaux sont des facteurs déterminants concernant la qualité finale du produit. Par exemple, aux États-Unis, on peut recourir à des nettoyants chimiques comme de l’eau de Javel ou de l’acide peroxyacétique [17] pour aseptiser les carcasses dans les abattoirs. Pour l’instant, ces traitements sont interdits en Europe, mais l’Union européenne a tenté de les autoriser à plusieurs reprises.
Si on était complotiste, on pourrait s’imaginer que les grandes firmes veulent rendre la viande toxique pour promouvoir la viande cellulaire dans laquelle elles ont réinvesti.
Le forum de Davos contre la consommation de viande
Depuis de nombreuses années, le forum économique mondial appelle à réduire drastiquement la consommation de viande [18]. Aussi bien pour notre santé que pour l’environnement puisque d’après eux, les produits animaux constituent une importante source de gaz à effet de serre.
Dans une étude [19] publiée le 3 janvier 2019, la viande, en particulier le bœuf, est pointée du doigt. En effet, on nous explique qu’une diminution de sa consommation peut éviter jusqu’à 5 % de décès causés par l’alimentation dans les pays riches. Sans préciser de chiffre sur le nombre de morts réellement provoqué chaque année par la consommation de viande...
Pour y remédier, ils proposent de nouvelles sources de protéines tels que les insectes, le tofu, les légumineuses ou encore le développement de la viande de synthèse produite en laboratoire. Une forme de « Great Reset » en perspective...
L’ONU, la viande et le réchauffement climatique
L’ONU calque son positionnement sur les conclusions du forum de Davos et considère la consommation de viande comme un facteur aggravant du réchauffement climatique [20] et donc un danger pour la planète.
Dans un rapport [21] de 2010, cette organisation « humaniste » préconise les éléments suivants :
« Les produits animaux causent plus de dégâts que n’en cause la production de minéraux et de matériaux de construction, tels sables et ciments, plastiques ou métaux. La biomasse et les cultures spécifiques pour les animaux sont aussi dommageables que la consommation de combustibles fossiles. »
« Les produits animaux, viande et produits laitiers, nécessitent plus de ressources et causent des émissions de gaz à effet de serre plus important que les alternatives végétales. »
« Une réduction substantielle des impacts [environnementaux] ne serait possible qu’avec un changement substantiel, au niveau planétaire, de régime alimentaire, d’où serait bannie la consommation de tout produit d’origine animale. »
Rebelote avec un nouveau rapport [22] de 2016 qui va plus loin et nous annonce la couleur :
« L’impact environnemental est la raison pour laquelle un nouveau rapport de l’ONU daté de mai 2016 vient de recommander une taxe sur les producteurs et vendeurs de viande. En effet, augmenter le coût d’achat de la viande, réduirait la demande, et en fin de compte la production de celle- ci. »
Vous la sentez venir la quenelle végétale ? Une taxe pour les bouffeurs de viande ! Alors qu’elle est déjà hors de prix si vous souhaitez avoir de la qualité dans votre assiette. Les écolos millionnaires à sandales de chez Greenpeace [23] demandent une taxe de 30 % qui grimpe à 100 % si les gens n’obéissent pas...
Pour les pauvres, il restera les graines germées de chez Lidl et les steaks d’insectes élevés en laboratoire. Mais là aussi les véganes risquent de vous emmerder...
Véganisme, biotechnologies et agriculture cellulaire
Aux États-Unies, le porte-voix du mouvement végane est Paul Shapiro, auteur du best-seller Clean Meat : How Growing Meat Without Animals Will Revolutionize Dinner and the World. Il a été vice-président de la plus grande organisation de défense des animaux de la planète et en a été éjecté suite à une affaire d’harcèlement sexuel... Il mise tout sur la fabrication de protéines végétales comme substituts de viande et dirige la société The Better Meat.
Dans un entretien accordé à un média canadien [24], il prétend produire de la viande propre :
« C’est que la viande produite en laboratoire est littéralement plus propre que la viande conventionnelle. Celle-ci est presque un déchet toxique. Par exemple, si elle touche votre comptoir de cuisine, il faut le désinfecter. Et il faut cuire cette viande de manière à tuer des pathogènes. Dans la viande produite en laboratoire, il n’y a pas de maladies comme l’E. Coli, les salmonelles ou tout autre pathogènes intestinaux parce qu’il n’y a pas d’intestins d’animaux dans le processus de fabrication. »
Ça a l’air sympa dit comme ça. Mais lorsqu’il détaille le processus de fabrication, ça commence à démanger :
« On prélève une biopsie de la taille d’une graine de sésame sur un animal et on est en mesure de faire pousser des cellules dans des bioréacteurs. Vous les nourrissez avec des nutriments appropriés à la bonne température et elles se transforment en muscles, comme si elles étaient à l’intérieur d’un animal. »
Donc, au nom de la lutte contre la souffrance animale, on va élever des animaux en laboratoire pour leur prélever un fragment de tissu et créer de la viande de synthèse clonée à grande échelle bourrée d’hormones. Vaste programme...
Vous aurez compris que sous couvert de bonnes intentions, l’enjeu est purement financier. Avec le développement des pays émergents, la demande en viande va encore augmenter. Le marché est énorme. Produire de la viande à bas coût dans des laboratoires aseptisés est le jackpot assuré. Le tout sans les contraintes de l’élevage traditionnel.
Pour des gens prétendument écolos jusqu’à l’os, on est loin de la sobriété heureuse prônée par Pierre Rabhi. Ils veulent remplacer la viande industrielle par une autre viande industrielle qu’ils auront produite eux-mêmes... Et comme ils l’auront produit eux-mêmes, elle sera forcément propre.
Véganisme, transhumanisme et eugénisme
Le philosophe britannique végane David Pearce ne défend pas seulement la cause animale. Il est l’un des principaux promoteurs du transhumanisme, mais aussi de l’impératif hédoniste, exigence morale selon laquelle les humains doivent travailler à l’abolition de la souffrance de tous les organismes dotés de sensibilités.
En 1995, David Pearce a publié un manifeste [25] expliquant comment les biotechnologies (génétique, nanotechnologie, pharmacologie, neurochirurgie) devaient aider à éradiquer la souffrance des êtres vivants.
Pour lui, tous les moyens sont bons pour éviter toute forme de cruauté, y compris à l’état sauvage. Au nom d’une responsabilité morale supérieure, l’homme ne doit pas hésiter à redessiner l’écosystème à l’aide de la technologie.
Dans son texte Le Projet abolitionniste [26] écrit en 2007 pour la Future of Humanity Institute à l’université d’Oxford, David Pearce promeut l’ingénierie génétique afin d’aider à la création de bébés « sur mesure ». En gros, il veut mettre au monde des bébés OGM qui seront génétiquement heureux et incapables de ressentir n’importe qu’elle forme de souffrance physique, psychologique ou morale.
Et quand David se lâche, ça nous rappelle les heures les plus sombres :
« [...] toute reproduction sexuée est une expérience, où nous jouons à la roulette génétique, battons les cartes de nos gènes, lançons le dé génétique. La plupart d’entre nous sont alarmés par le mot « eugénisme » ; mais c’est en fait ce que nous pratiquons, de manière grossière et incompétente, en choisissant nos partenaires potentiels. La différence est que, dans quelques décennies, les futurs parents pourront progressivement agir de manière plus rationnelle et responsable dans leurs décisions de procréation. Le diagnostic préimplantatoire va devenir un examen de routine ; l’utérus artificiel nous libérera des contraintes de la filière pelvigénitale humaine ; enfin, une révolution des techniques de reproduction commencera à remplacer l’ancienne loterie darwinienne. La question n’est pas de savoir s’il va se produire une révolution des techniques de reproduction, mais plutôt quelle sorte d’êtres – et quelle sorte de conscience – nous voulons créer. »
L’eugénisme décomplexé de notre Attali britannique va encore plus loin que les pires scénarios imaginés par Orwell.
L’obsession de l’éradication de toute forme de souffrance est omniprésente chez les véganes. Au point de rêver de détruire l’humanité pour que plus personne ne souffre.
Les OGM sont-ils véganes ?
Il faut bien dissocier les véganes de l’écologie. Un végane ne mange pas forcément bio. Il ne consomme aucun produit animal puisqu’il est soumis au régime végétalien. De même qu’un légume n’est pas végane s’il a été produit avec du fumier, car le fumier est un produit animal. Les véganes considèrent qu’utiliser du fumier est une forme d’exploitation. Du coup, un légume OGM qui a poussé à l’aide d’engrais chimiques ne leur pose pas de problème, c’est parfaitement végane.
Les véganes du site vegangmo.com s’opposent carrément aux anti-OGM qu’ils traitent de conspirationnistes [27]. Dans leur plaidoyer pro-OGM, ils défendent l’idée que les progrès scientifiques vont permettre la création d’alternatives aux produits d’origine animale comme le fromage. Mais aussi la production de plantes riches en éléments nutritifs pouvant faire défaut dans le régime végane. Comme la vitamine B12 et les oméga-3 DHA présents initialement dans la viande.
« Nous sommes convaincus que le génie génétique et, par extension, les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont des technologies de première importance. À nos yeux donc, l’ignorance et les différents mythes qui entourent ce champ de recherche constituent au mieux un obstacle au progrès, au pire un préjudice grave. »
Je croyais qu’il n’y avait que Monsanto qui savait faire l’éloge des OGM.
« La création de plantes nécessitant moins de pesticides et d’engrais contribuera au développement d’une agriculture durable plus respectueuse des différentes formes de vie sur cette planète : le nombre d’insectes tués sera moindre, la diminution des ruissellements agricoles réduira le risque d’empoisonnement des animaux marins, et les cultures sans labour ou nécessitant un travail réduit des sols sauveront la vie de nombreux animaux hypogés. »
Les OGM pour sauver l’environnement, on n’y avait pas pensé...
Faut-il rappeler à nos amis progressistes véganes que les producteurs d’OGM sont les mêmes qui produisent des engrais chimiques et des pesticides ? Faut-il leur rappeler qu’avant d’utiliser tous ces subterfuges, on savait produire une agriculture saine avec des légumes beaucoup plus riches en nutriments ?
La chasse aux chasseurs
Les véganes considèrent les chasseurs comme leurs pires ennemis.
Il faut bien prendre en compte que les chasseurs sont des citoyens armés. Ce que n’importe quel régime, surtout lorsqu’il est globaliste, ne peut tolérer, car des citoyens armés représentent un danger pour l’équilibre du pouvoir en place. Une fois de plus, les anti-chasses font office d’idiots utiles du système liberticide dirigé par nos gouvernants.
En France, il existe deux manières légales d’acquérir des armes à feu. Être licencié dans un club de tir sportif ou obtenir son permis de chasse. Si les anti-chasses ont tendance à voir dans les chasseurs un lobby puissant intouchable, la vérité est tout autre. Bien que les chasseurs soient nombreux et organisés pour défendre leurs droits, comme pour les tireurs sportifs, la législation se durcit tous les ans. Le gouvernement mène une véritable guerre contre les détenteurs d’armes à feu. Les chasseurs représentent la dernière digue de résistance à faire sauter pour désarmer totalement la population.
À noter que la chasse et l’agriculture sont les activités les plus anciennes pratiquées par l’homme depuis qu’il est sur Terre. Ces deux piliers civilisationnels seraient anéantis par un mode de vie végane.
Pour un monde végane
Les véganes veulent nous imposer une société sans souffrance, où seul une petite élite fortunée aura accès à de la viande de synthèse.
Dans leur monde idéal, le transhumanisme aura relégué la douleur à un lointain souvenir. Des bébés génétiquement modifiés naitront dans des laboratoires. Les animaux sauvages qui auront survécu seront eux aussi robotisés afin de pouvoir se nourrir de végétaux ou de matières synthétisées.
Ce doux cauchemar n’est que la conséquence d’une religion végane complètement matérialiste, où la haine de la douleur et le culte d’un bonheur factice mènent à une révolte radicale contre la nature elle-même.
Conclusion
Le véganisme n’a rien à voir avec l’écologie. Tout ce qui en ressort est contre nature. Comme le dit Paul Ariès, c’est même le cheval de Troie du transhumanisme.
Remettre en cause notre société de surconsommation, ça commence par un retour au localisme. Faire la part belle aux petits producteurs. Mettre fin à la dictature de la grande distribution et à l’hégémonie de l’industrie agroalimentaire. Refaire de la qualité avant de penser à faire de la quantité. Revenir à plus de simplicité, ce que Pierre Rabhi nomme la sobriété heureuse.
Un producteur qui n’aime pas ses bêtes et n’en prend pas soin ne peut pas faire de la qualité.
L’amélioration des conditions de vie des animaux passe par là.
Toute autre vision qui tend à remplacer une industrialisation par une autre industrialisation n’est que mensonge. Le véganisme en est un de plus. Il entraîne avec lui toute une jeunesse désabusée, en quête de sens. Une jeunesse qui évolue dans une société matérialiste, désacralisée et croit trouver dans ce mirage la solution ultime à tous ses maux. Des maux bien profonds. Une haine de soi sans nulle autre pareille qui mène irrémédiablement à l’autodestruction.
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