Cela n’est décidément par très Charlie : prison ferme et plus de cinquante mille euros demandés contre Alain Soral pour la publication d’un dessin humoristique.
Hier 19 octobre 2017 se déroulait à Bobigny l’audience correctionnelle d’un procès intenté contre Alain Soral par le ministère public, l’association Avocats sans frontières et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, sur signalement de la DILCRA, elle-même jadis bras armé de Manuel Valls, Premier ministre. Alain Soral y était accusé de la publication sur le site Égalité & Réconciliation, le 1er juin 2016, de l’information suivant laquelle le dessinateur Zéon venait de décrocher le premier prix du concours international de dessin de caricature sur la Shoah organisé par une association iranienne d’art contemporain.
Ce dessin, ou la manière dont était relaté cette victoire (hier la nuance était trouble), était, d’après les parties civiles et d’après le parquet, « sans doute », « sans équivoque », « à l’évidence » antisémite (ce qui n’est pas en soi prohibé) et constitutive de provocation à la haine raciale (c’est bien plus grave, c’est une infraction). En effet, Zéon avait, dans un dessin datant déjà de 2014, dépeint une caisse enregistreuse à l’ancienne, sur le modèle de l’entrée du camp d’Auschwitz, avec le chiffre de six millions affiché etc.
Le plus curieux est de poursuivre Alain Soral, certes Président d’E&R, mais non pas directeur de la publication du site. Car c’est ce dernier qui doit être poursuivi dans ces cas-là. Et en l’occurrence le directeur du site est Alfredo Stranieri, et Germain Gaiffe Cohen, son directeur adjoint et conjoint collaborateur. On notera aussi que le site d’E&R n’a jamais fait qu’informer le public d’une bonne nouvelle (pour une fois, la France gagne). Et, comme le faisait remarquer Alain Soral, propos que j’ai cité dans ma plaidoirie, « cela n’est décidément pas très Charlie ».
La LICRA demande 10 000,00 euros pour le préjudice subis par... « les juifs ». L’association ASF veut la même somme et la publication de la condamnation dans la presse aux frais d’Alain Soral (ce qui peut aller jusqu’à des sommes astronomiques, en milliers d’euros) et le parquet demande 10 000,00 euros d’amendes avec, surtout, trois mois d’emprisonnement ferme. Avec les frais d’avocats des parties civiles la somme demandée dépasse les 50 000,00 euros.
Le harcèlement contre Alain Soral est donc avéré.
« Si une publication sur le site d’E&R peut provoquer à la haine, ai-je plaidé, ce n’est pas contre "la communauté juive" ou contre "les juifs", mais c’est contre des organisations comme ASF, la LICRA, le Congrès juif mondial ou l’entité sioniste. Quel peut être en effet le propos du dessin incriminé ? Chacun est libre de l’interpréter comme il peut ou comme il veut, et même aller jusqu’à faire de l’iconologie juridique. Et on pourrait résumer ainsi le propos du dessin de cette caisse enregistreuse : certaines organisations comme le B’Nai B’Rith ou la LICRA gagnent effectivement argent, influence et pouvoir en exploitant la Shoah. Est-ce qu’un tel propos risque de provoquer à la haine contre la communauté juive ? La réponse est non. Il risque bien plutôt de provoquer de la haine envers ces mêmes organisations. »
« Et la haine, la discrimination ou la violence que subiront ce "groupe de personnes", par exemple les membres de la LICRA, ai-je dis pour finir, n’auront pas été provoquées à raison de leur appartenance à une religion, une race ou une ethnie, mais à raison du seul et unique fait suivant : ce sont ces organisations qui provoquent, par des poursuites et des procès comme celui d’hier, à la haine contre la communauté juive, et ce sont bien eux les fourriers de l’antisémitisme et du racisme. »
Le tribunal de Bobigny rendra sa décision le 21 décembre 2017 à 13h30.
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