La deuxième vague de l’épidémie due au SARS-CoV-2 frappe durement le continent européen, entraînant des records de contamination dans plusieurs pays, qui ont annoncé un durcissement des restrictions. L’Espagne a ainsi décrété, dimanche 25 octobre, un nouvel état d’alerte, équivalent de l’état d’urgence en France, et un couvre-feu sur tout le territoire. L’Italie a également annoncé dimanche plusieurs mesures fortes, dont la fermeture des cinémas et théâtres.
L’Espagne décrète l’état d’urgence sanitaire
Le gouvernement de Pedro Sanchez a décrété dimanche un nouvel état d’alerte sanitaire, le deuxième dans le pays après celui proclamé en mars, qui avait duré jusqu’en juin. L’état d’alerte est pour le moment décrété pour quinze jours, mais le gouvernement souhaite le prolonger par la suite jusqu’au début du mois de mai. Le gouvernement espagnol a dans le même temps annoncé l’instauration d’un couvre-feu nocturne de 23 heures à 6 heures du matin, sur l’ensemble du territoire, à l’exception des îles Canaries.
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M. Sanchez avait préparé le terrain vendredi en assurant que la situation était « grave », que « les prochaines semaines et les prochains mois » seraient durs, très durs et qu’il était « prêt à adopter toutes les mesures nécessaires » pour freiner l’épidémie. Deux jours plus tôt, l’Espagne était devenue le premier pays de l’Union européenne et le sixième au monde à dépasser le million de cas de contamination, le chef du gouvernement ayant même révélé vendredi que le nombre réel de personnes infectées par le coronavirus en Espagne était en fait supérieur à 3 millions. Le nombre de décès est proche de 35 000.
L’Italie ferme ses cinémas et théâtres
L’Italie va adopter de nouvelles restrictions, dont la fermeture des cinémas et théâtres, après la publication de chiffres record de nouvelles contaminations, ont annoncé les services du premier ministre, Giuseppe Conte.
Cinémas, théâtres, salles de gym et piscines vont devoir fermer dès lundi, et ce jusqu’au 24 novembre. Les bars et restaurants, quant à eux, devront cesser de servir après 18 heures, selon ces mesures, adoptées en dépit des protestations publiques qui ont éclaté ces derniers jours, notamment à Rome. Les écoles et les maternelles resteront cependant ouvertes, alors que 75 % des classes dans les lycées et les universités se tiendront en ligne. La population a été appelée à éviter le plus possible les transports en commun et les déplacements hors des communautés.
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Bruxelles durcit les mesures nationales
En Belgique, les autorités bruxelloises ont décidé d’avancer à 22 heures le couvre-feu imposé dans le pays, et ont ordonné la fermeture des magasins à 20 heures ainsi que l’interdiction des activités culturelles et sportives à partir de lundi. Ce nouveau tour de vis va au-delà des décisions prises vendredi par le gouvernement pour l’ensemble du royaume et suit les mesures annoncées par les autorités de la Wallonie, particulièrement touchée par la pandémie.
Nouvelles mesures dans l’est de l’Europe
Plusieurs pays de l’Est, où la situation se dégrade, ont imposé samedi de nouvelles mesures, à l’image de la Pologne, dont l’intégralité du territoire est désormais en « zone rouge », synonyme de nombreuses restrictions. En Slovaquie voisine, un couvre-feu nocturne est entré en vigueur samedi – il sera maintenu jusqu’au 1er novembre. En République tchèque, un autre pays limitrophe où le taux de contamination et de décès est le pire d’Europe pour les deux dernières semaines, un confinement partiel est déjà instauré jusqu’au 3 novembre.
Un confinement partiel s’applique aussi depuis samedi en Slovénie, dont le ministre des Affaires étrangères, Anze Logar, a été testé positif, après avoir bouclé une tournée dans les pays baltes. Ses trois homologues dans ces États, qui l’avaient rencontré, ainsi que la chef de l’opposition biélorusse, Svetlana Tsikhanovskaïa, se sont placés samedi en quarantaine. Trois autres personnalités politiques d’Europe de l’Est ont annoncé leur infection : le président polonais, Andrzej Duda, le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, et le maire de Kiev, l’ancien boxeur Vitali Klitschko.
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