Je trouve, quelque part, la position de Franck Abed en opposition avec l’idée de résistance et d’insoumission cultivée sur ce site.
L’évidence de l’improbabilité d’une solution politique-politicienne nous semble évidente (à raison, il me semble), or je trouve que les idées de Fanck Abed ressemblent à une solution politique, au sens où, au delà de la simple foi qui est personnelle, il y voit surtout un cortex de règles sociétales informelles, ciment du peuple français de demain.
D’un part, ce ciment est bien émietté aujourd’hui pour espérer qu’il renaisse spontanément, et de fait je considère que cette attente équivaut à attendre le Messie, le Jugement Dernier, ou que sais-je.
D’autre part, il s’agit d’une approche complètement tyrannique, à mon goût. Je ne pense pas qu’il faille être soit du barnum progressif et droit-de-l’hommiste, soit de l’héritier puriste de la tradition. Ce manichéisme me semble être un piège grossier s’opposant radicalement à la réconciliation : comme disait Nimier, "Je proteste contre le monde moderne, mais j’adore ses femmes minces".
Aux deux postures précédentes, je préfère celle de l’homme libre (et spirituel) ; de même que la résistance aux élites, résister aux dogmes idéologiques m’est primordial. Or ici, Franck Abed nous montre, je trouve, tout l’aspect dogmatique de la chrétienté, et pas l’aspect spirituel. C’est quelque part normal, puisque la spiritualité et la foi sont, je pense, une affaire personnelle.
La rhétorique "offensive" (comme il le dit lui même) de Franck Abed achève de lui faire revêtir à mes yeux la tenue d’un prosélyte en puissance, qui n’est, quelque part, qu’un impérialiste de la pensée.
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