Au cœur d’une enquête interne au sujet d’analyses du renseignement falsifiées pour présenter une situation en Irak meilleure qu’elle ne l’est réellement, l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, a finalement reconnu que les 70 rebelles syriens formés dans le cadre du programme « Train & Equip » (T&E) qu’il supervise, ont remis une partie de leurs équipements et de leurs munitions au Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, alors qu’ils venaient à peine d’entrer en Syrie, au début de cette semaine.
Or, le 23 septembre, le même US CENTCOM avait assuré que toutes les armes remis à ces 70 rebelles des New Syrian Forces (NSF) étaient sous son contrôle… Deux jours plus tard, il a donc fait machine arrière.
« Les rebelles ont indiqué à l’armée américaine qu’ils avaient remis six pick-ups et une partie de leurs munitions à un intermédiaire soupçonné d’appartenir au Front al-Nosra, soit à peu près 25% de leur équipement, apparemment en échange de leur passage », a en effet indiqué son porte-parole, le colonel Patrick Ryder, dans un communiqué.
« S’il est confirmé, ce comportement est très préoccupant et constitue une violation des règles du programme de formation des NSF (New Syrian forces, Nouvelles forces syriennes) », a-t-il ajouté.
Quant à d’éventuelles défections vers le Front al-Nosra, niées également par le Pentagone il y a deux jours, un responsable militaire américain a confié à l’AFP qu’aucune n’avait encore été constatée. Mais, visiblement, il ne mettrait pas sa main à couper. « Nous ne savons que ce qu’ils nous disent », a-t-il reconnu.
Financé à hauteur de plus de 500 millions de dollars avec l’objectif de former 5.400 rebelles syriens modérés, le programme Train & Equip vire au fiasco. En juillet, parmi les 54 combattants entrés en Syrie après avoir reçu une formation militaire en Turquie, il n’en reste plus qu’une poignée en état de combattre.