Il avait 24 ans, il était savoyard, sapeur-pompier, et il est mort le 3 juillet 2023 en intervention, en luttant contre un incendie. Aussitôt, la presse aux ordres a expliqué que sa mort n’avait rien à voir avec les émeutes. Sauf que l’incendie concernait des voitures dans un parking souterrain du 93, qui ne s’est pas allumé tout seul. Le site de la Défense écrit :
Il est approximativement 3 heures ce lundi 3 juillet lorsque les secours sont appelés pour un feu de véhicules dans un parking souterrain d’un immeuble d’habitation à Saint-Denis. Parmi eux, le caporal-chef Dorian Damelincourt, du centre de secours de La Courneuve. Alors qu’il luttait contre l’incendie et que le feu se propageait aux étages, il est victime d’un arrêt cardiaque. « Secouru immédiatement par ses camarades puis par une ambulance de réanimation sur les lieux, il est ensuite transporté à l’hôpital d’instruction des Armées de Percy. Malgré les efforts des équipes médicales pour le réanimer, il est décédé peu après 5h », précise la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) dans un communiqué. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine précise de l’incendie.
Pendant que les médias gauchistes et leurs protégés racisés (par SOS Racisme) – tous arrosés de fric public – pleuraient Nahel, le corps des sapeurs-pompiers de la BSPP honorait son jeune caporal-chef. Personne n’opposera les morts, mais la fin tragique de ce Français héroïque a valeur de symbole. En des temps où les racailles d’en haut et d’en bas sont mises sur un piédestal, nous n’oublions pas les héros du quotidien, ceux qui protègent et qui soignent, parfois au péril de leur vie. Même Mathias Wargon peut en parler, à son corps défendant !
L'Assemblée nationale rend hommage à Dorian Damelincourt, sapeur-pompier de la BSPP décédé lors d’une intervention.
Une minute de silence est observée dans l'hémicycle.#DirectAN pic.twitter.com/PMYDGqWoan
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) July 3, 2023
Évidemment, on n’ignore pas que le pouvoir néolibéral se sert de ce drame pour se parer de toutes les vertus qu’il n’a pas et n’aura jamais. On n’oublie pas non plus que c’est ce même pouvoir qui détricote la sécurité et le soin publics depuis des décennies, tout en rendant les travailleurs responsables des drames qui en sont la conséquence.
Finalement, pour les députés, qui ont observé une minute de silence pour le pompier Dorian Damelincourt, 24 ans, décédé en essayant d’éteindre un incendie allumé par les petits copains de Nahel Merzouk, la mort d’une racaille et celle d’un soldat du feu, c’est pareil. pic.twitter.com/FseilY7sB8
— laurent (@laurent_daniel) July 4, 2023
On pense évidemment aux SDIS (Services départementaux d’incendie et de secours) mais aussi aux hôpitaux, qui se désagrègent petit à petit. Les pompiers professionnels, on le sait sur E&R, sont en sous-effectifs, à flux tendus, mal rémunérés et mal considérés. François Hollande leur préférait déjà les pompiers volontaires, plus malléables. C’est seulement à l’occasion d’un mort en service que le gouvernement sort les trompettes et les envolées lyriques. Ça mange pas de pain !
"Dimanche soir, un homme de 24 ans est mort" : @auroreberge rend hommage à Dorian Damelincourt, pompier décédé en intervention. "À ceux qui ont osé dire que la fin justifie les moyens, à ceux qui ont refusé d'appeler au calme, vous serez jugés sévèrement par les Français". #QAG pic.twitter.com/VRPWxwfQMH
— LCP (@LCP) July 4, 2023
Les macronistes osent tout, c’est à ça... Pour info, l’enquête sur les circonstances de cet incendie meurtrier donne apparemment raison, le lendemain du drame (!), à la presse mainstream, dont Libération :
Ni les pompiers de Paris, ni la police, ni l'Intérieur ne font de lien entre la mort de ce pompier et les violences urbaines. Aurore Bergé le sait, mais elle ment sciemment à l'Assemblée nationale. https://t.co/ZLoOWAn4Us pic.twitter.com/R5VuvihVo1
— Mr. Propagande (@MrPropagande) July 4, 2023
Mais les choses ne sont pas aussi simples, puisque l’AFP fonde son point de vue sur deux déclarations, l’une d’un policier, qui obéit probablement à sa hiérarchie, l’autre du service communication des pompiers, qui fait évidemment partie de la hiérarchie.
Le pouvoir macroniste se trouve alors en situation de schizophrénie : soit il sous-entend que Dorian alors qu’il tentait d’éteindre un incendie allumé par des émeutiers, il récupère cette mort à son compte en passant pour le garant de l’ordre et de la sécurité, mais dans ce cas il va contre l’enquête officielle de l’Intérieur, soit il admet que sa mort n’a rien à voir avec les émeutes, et il contredit Aurore Bergé, qui n’a pas été envoyée au front par hasard. On la refait ?
De plus, Libé, qui a pris fait et cause pour les émeutiers, n’a pas moralement envie que la mort du pompier soit liée aux émeutiers. C’est peut-être pour ça que son service de vérification des faits, Checknews, s’est précipité pour obtenir la presque-preuve que les deux événements n’étaient pas liés...
Quand ils écrivent dans la bouche des pompiers que des incendies dans les parkings, ils en traitent « 10 par semaine », à votre avis, qui les allume ? Qui crame des milliers de voitures en France ? En outre, et c’est ce qui nous a fait douter des autres déclarations, pour ceux qui le connaissent, le quartier du Landy craint à mort ! Comment peut-on écrire qu’il est « calme » ? Songez que c’est dans les buissons de la rue des Bergeries, près de l’autoroute A86, que le tueur du 15 Novembre Abdelhamid Abaaoud s’est planqué, à 10 minutes à pied de la rue du Landy... C’est un coupe-gorge, les commerçants chinois et même les dealers le savent.
Notre question : comment, lors de la mort de Dorian, la presse, notamment sur Twitter, a-t-elle pu annoncer aussi vite, alors que l’enquête n’avait pas encore été bouclée, que le drame n’avait rien à voir avec les émeutes de racailles ? En d’autres termes, Dorian a-t-il été victime des émeutiers du 93 ?