L’ANP visée dans ses symboles
L’Algérie vient d’être frappée en plein coeur par un double attentat kamikaze, qui a ciblé vendredi quelques minutes avant la rupture du jeûne, la plus prestigieuse académie militaire, Interarmes de Cherchell.
Le bilan encore provisoire, faudrait-il le préciser, fait état selon des sources très bien informées, d’une vingtaine de décès parmi les élèves officiers et deux civils, alors que plus de 35 autres ont été blessés dont une dizaine dans un état jugé sérieux.
On dénombre au moins quatre victimes de nationalité mauritanienne, malienne, syrienne et nigérienne, soulignent nos sources, qui précisent que ce double attentat, soigneusement préparé, vise en premier lieu à saper le moral d’un commandement militaire plus que jamais déterminé à en finir avec le terrorisme.
Les victimes se dirigeaient vers le mess, apprend-on des mêmes sources, au moment où un premier kamikaze s’est fait exploser prés du mur de la structure académique, le second à bord d’une motocyclette fonce sur la foule qui s’est regroupée autour des premièresvictimes pour les secourir et se fait exploser à son tour.
La technique n’est pas récente en Algérie, cependant elle est de plus en plus utilisée,ce qui indique fortement qu’un travail d’endoctrinement de fond est en trainde se faire au niveau du maquis et des repaires terroristes. En s’attaquant à un symbole qui constitue la fierté de l’armée algérienne et qui est considéré à juste titre d¹ailleurs comme le sigle d’une modernisation amorcée à pas de charge, les terroristes ont certainement voulu provoquer un choc émotionnel au sein de l’ANP et dans l’opinion publique.
Les commanditaires de ce double attentat ont l’intention de tirer profit du contexte libyen en faisant croire que la jonction entre les djihadistes infiltrés dans les rangs libyens et les terroristes algériens fonctionne sans le moindre problème, malgré le renforcement des mesures de sécurité. La chronologie et le lieu ciblé visent à influencer l’attitude algérienne en cette période d¹incertitude à l¹égard des futurs nouveaux maitres de Tripoli.
Il y a lieu de préciser que le double attentat est commis à moins de deux semaines de la tenue de la conférence internationale sur le terrorisme que l’Algérie compte organiser les 7 et 8 septembre prochains. « Il ne doit plus y avoir de doute désormais sur la nature des rapports entre ce qui se passe en Libye et la recrudescence des attaques terroristes en Algérie ; se sont deux situations en apparence lointaines l’une de l’autre, mais en réalité très proches », nous confient les mêmes sources.
Les mêmes sources qui possèdent une expérience incontestable dans la lutte antiterroriste semblent formelles quant à l’existence d¹un lien entre une partie de la rébellion libyenne et le Gspc, branche présumée d’Al Qaïda au Maghreb, auteur de ce carnage. Un lien qui ne date pas d’aujourd’hui en tous les cas. Le message vise à faire payer à l’Algérie sa position par rapport au conflit survenu à ses frontières.
Il va sans dire que depuis le début de la crise en Libye, l’Algérie ne manquait pas à chaque occasion d¹avertir sur les conséquences néfastes dont les retombées constitueront une sérieuse menace sur la stabilité de toute la région, le Sahel y compris, notamment avec la circulation d’une grande quantité d’armes, de munitions et d’explosifs.
« La situation chaotique en Libye a certes apporté son lot de malheur mais a aussi permis de démasquer tous ceux qui soutiennent réellement le terrorisme en Afrique », estiment nos sources, sans aller trop dans le détail, en se limitant de signaler que les services de sécurité sont sur le point d’établir le lien avec précision. Et d’ajouter « nous somme plus déterminé à combattre ce fléau, nous l’avons affronté prés de 20 ans et nous somme prêts pour 20 ans de plus »
En visant un symbole et une référence dans la formation d¹officiers en Afrique et dans le monde arabe, le Gspc cherchait, à ne pas en douter, un coup médiatique, qui aux sens de nos sources est réussi, car les criminels ont visé une institution militaire, la forteresse des lions comme la qualifient les militaires, qui forme des officiers de l’Etat-major de plusieurs pays d¹Afrique et arabes.
L’académie interarmes de Cherchell est l¹un des centres névralgiques de la modernisation de l’armée algérienne et à ce titre, l’attentat qui vient d¹être commis contre cette enceinte doit plutôt donner à réfléchir !