Au moins 26 policiers ont été tués lundi dans le Sinaï, dont 25 dans l’attentat le plus meurtrier contre les forces de l’ordre depuis des années en Egypte, ont annoncé à l’AFP des sources de sécurité.
Au moins 25 policiers ont été tués lorsque des hommes armés, soupçonnés d’appartenir à la mouvance radicale islamiste, ont tiré à la roquette et à l’arme automatique sur deux minibus de la police se dirigeant vers la ville de Rafah, où se trouve le point de passage vers la bande de Gaza, selon ces sources.
Le ministère de l’Intérieur a accusé des terroristes, tandis que les sources de sécurité ont précisé que trois des assaillants avaient été arrêtés.
Peu après, l’Egypte a fermé pour une durée indéterminée le poste de passage de Rafah, seul accès à la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël. Le terminal avait déjà été fermé la semaine dernière, mais il avait en partie rouvert samedi, selon le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien.
L’attaque intervient sur fond de grave crise politique en Egypte, et rappelle la violence islamiste orchestrée par les groupes al-Jihad et al-Gamaa al-Islamiya, qui avait fait 1 300 morts dans les années 1990.
En outre, à la mi-journée, au moins un officier de police a été tué dans une attaque à Al-Arich, la capitale du Nord-Sinaï, selon des sources au sein des services de sécurité.
Dans le même temps, deux hommes ont été tués et un troisième arrêté alors qu’ils attaquaient des policiers et des militaires au Fayoum, une oasis au sud du Caire, selon des sources de sécurité.
Alors que l’ensemble du pays, placé sous état d’urgence, s’enfonce dans la violence, ces attaques porte à 75 le bilan, selon un décompte AFP, des membres des forces de l’ordre tués dans le seul Nord-Sinaï depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée le 3 juillet.
Durant cette même période, l’armée a affirmé avoir tué près de 70 terroristes au Sinaï.
Des groupes islamistes radicaux ont établi leur base arrière dans cette péninsule essentiellement désertique et majoritairement peuplée de bédouins aux relations difficiles avec le pouvoir central, théâtre en outre de multiples trafics le long de la frontière israélienne.
En juillet, l’Egypte avait déployé des forces supplémentaires dans la péninsule pour lutter contre les groupes radicaux.