Un commentaire sous un post de l’artiste mal pensant Julien Udressy fait l’objet d’une plainte.
Le post de Julien Udressy suite au décès de Simone Veil, n’en finit pas de provoquer des réactions, qui sortent désormais du virtuel. Plus que son post, c’est un commentaire – « penses-tu qu’elle va se faire incinérer ???? comme sa famille » accompagné de smileys – qui devrait avoir des suites judiciaires.
Le ministère public a confirmé qu’une plainte avait été déposée, même si de tels propos sont poursuivis d’office. « Nous n’avons pas la possibilité d’assurer une veille permanente sur Internet et Facebook en particulier mais en règle générale, ce type de propos devient rapidement notoire, notamment via les médias », explique le procureur général adjoint Jean-Pierre Greter.
« Les propos relatifs à l’incinération de Simone Veil sont délicats au regard de la norme antiraciste, un délit poursuivi d’office que chaque citoyen peut dénoncer. » Selon lui, ce commentaire ne peut pas être assimilé aux propos de Julien Udressy qui « pourraient constituer une atteinte à l’honneur, délit poursuivi uniquement sur plainte. »
Le délai pour une décision de justice est difficile à estimer. « Le jugement du tribunal de Sion en lien avec le post de Jean-Luc Addor sur Facebook sera intéressant, une référence pour notre future politique criminelle en la matière. »
La CICAD veille sur Veil
Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD, réagit à un éditorial du 1er juillet. Et condamne certaines réactions ignobles à la mort de cette figure historique.
La disparition de Simone Veil suscite l’émoi en France et dans le monde, témoignant ainsi du parcours exceptionnel de cette femme qui aura marqué l’histoire. Dans un éditorial paru dans Le Temps du 1er juillet et intitulé Dire la vérité en France, de Simone Veil à Emmanuel Macron, l’auteur cherchait probablement un angle original pour aborder la mort de Simone Veil. Ce dernier se permet d’écorner sa mémoire par des omissions, des approximations et des distorsions. Cet éditorial n’a pas manqué de choquer, à juste titre.
« […] l’ex-adolescente déportée à Auschwitz, aujourd’hui pleurée par la République, siégea même au gouvernement dans les années 1970, aux côtés de Maurice Papon […] »
D’entrée de jeu, un fait livré à l’emporte-pièce et complètement décontextualisé. Ainsi, il aurait peut-être été utile de rappeler que la responsabilité de Maurice Papon dans la déportation des juifs n’a été prouvée que tardivement, et ce grâce à la publication de l’article du Canard enchaîné en 1981. Jusqu’alors, aucune rumeur ne circule sur Papon, qui s’est fait passer assez facilement pour un grand résistant et gaulliste de la première heure (décoré prestigieusement de la Croix de la valeur militaire, Croix du combattant volontaire de la Résistance et commandeur de la Légion d’honneur).
Je vois mal ce que cette phrase est censée démontrer : que Simone Veil était au courant du passé de Papon à l’époque et qu’elle a choisi délibérément de rester au gouvernement ?