Le Président turc a confirmé qu’Ankara n’envisageait pas de suivre l’exemple de certains pays et d’expulser des diplomates russes de Turquie après l’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal commis au Royaume-Uni.
Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé mercredi [28 mars2018] que la Turquie n’expulserait pas de diplomates russes en lien avec l’affaire Skripal contrairement à de nombreux pays de l’Union européenne et de l’Otan.
« Ce n’est pas parce que certains pays ont pris des mesures sur la foi d’allégations que nous sommes obligés de prendre des mesures similaires », a déclaré le Président, cité par le quotidien turc Hurriyet.
La veille, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, a déclaré qu’Ankara était favorable à une enquête sur l’affaire Skripal pour identifier les auteurs de l’attaque et les traduire en justice.
M. Aksoy a également souligné que la Turquie « condamne ce qui s’est passé au Royaume-Uni et considère l’utilisation d’armes chimiques comme un crime contre l’humanité ».
La Turquie n’est pas le seul pays qui a décidé de ne pas expulser les diplomates russes. Pour des raisons différentes, l’Autriche, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, Chypre, la Grèce, Israël, le Luxembourg, Malte, le Monténégro, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, la Slovaquie et la Slovénie se sont abstenus de participer à la vaste attaque diplomatique contre Moscou lancée par le Royaume-Uni.
- L’espion Skripal et sa fille, assassinés sur le sol britannique
Un ancien colonel des services de renseignement militaires russes, Sergueï Skripal, et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients le 4 mars dernier aux abords d’un centre commercial de Salisbury. Une semaine plus tard, le Premier ministre britannique, Theresa May, a accusé la Russie d’être derrière l’empoisonnement des Skripal, sans toutefois présenter de preuves tangibles pour appuyer ses allégations, avant d’expulser 23 diplomates russes du Royaume-Uni.