La plus haute instance judiciaire du pays a mis fin aux politiques de discrimination positive dans les universités, invalidé le plan de Joe Biden d’annulation de la dette étudiante et autorisé dans la sphère commerciale les discriminations basées sur l’orientation sexuelle.
Après avoir aboli, jeudi 29 juin, les politiques d’affirmative action dans les universités, lancées par John Fitzgerald Kennedy en 1961, en plein mouvement des droits civiques, arguant que les « discriminations » basées sur l’origine n’y avaient pas leur place, la Cour suprême a estimé, le 30 juin, que les discriminations basées sur l’orientation sexuelle étaient tout à fait légales dans la sphère commerciale.
Dans un tir groupé qui réjouit les conservateurs, la plus haute instance judiciaire du pays a également invalidé l’annulation d’une partie de la faramineuse dette étudiante, une mesure phare de Joe Biden.
Fait rarissime, ce dernier a commenté, lors d’une allocution télévisée, ces deux décisions qui confirment le grand virage à droite de l’institution. « Je sais qu’il y a des millions d’Américains qui se sentent déçus, découragés et même un peu en colère à cause de l’arrêt pris par la Cour aujourd’hui sur la dette étudiante, et je dois admettre que moi aussi », a déclaré le président américain, avant de se dire « très inquiet » du risque accru de discrimination contre les LGBTQ +. « Aux États-Unis, personne ne devrait être discriminé en raison de qui il est ou de qui il aime », a-t-il affirmé dans un communiqué.
La communauté gay stigmatisée au nom de la liberté d’expression
La Cour suprême a encore frappé. Elle a d’abord donné raison à une créatrice de sites Web qui refuse d’en produire pour les mariages gays. L’État du Colorado, dans lequel elle vit, interdisant depuis 2008 aux commerçants de pratiquer des discriminations liées à l’orientation sexuelle sous peine d’amende pouvant aller jusqu’à 500 dollars, la jeune femme a donc fait remonter son cas jusqu’à la Cour suprême.
Les six juges conservateurs estiment que le premier amendement qui garantit la liberté d’expression « conçoit les États-Unis comme un endroit riche et complexe, où les gens sont libres de penser et d’exprimer ce qu’ils veulent, pas ce que le gouvernement leur demande ».
« Le Colorado essaie de renier cette promesse », écrit le magistrat Neil Gorsuch en leur nom. Bref, vous avez le droit d’être anti-gay et de refuser de les servir, c’est votre liberté d’expression. La juge Sonia Sotomayor a, dans un avis divergent, stigmatisé cette décision : « Aujourd’hui, la Cour a, pour la première fois de son histoire, donné un droit constitutionnel à un commerce ouvert au public de refuser de servir » des clients protégés par des lois anti-discrimination.