En Socialie, il n’est pas un problème qu’une bonne non-solution ne saurait résoudre. En Macronie, c’est globalement la même chose, le panache communicationnel en plus : devant un problème donné, on continuera à employer les mêmes procédés foireux avec une obstination qui confine à la psychiatrie lourde mais au moins le fera-t-on avec la fougue et l’entrain que la jeunesse permet. Et en Macronie en particulier comme en Socialie en général, une vraie bonne non-solution à tous les problèmes, c’est une bonne taxe, pardi !
Le cas du paquet neutre est tout à fait symptomatique. Mesure constructiviste typique basée sur la remise en question d’un comportement réprouvé (fumer des cigarettes) non par la morale mais bien pour des raisons de coûts dans la santé collectivisée, l’idée consiste à faire croire qu’en enlevant sur les paquets de cigarette la spécificité des logos et autres emballages colorés, on parviendrait à réduire la vente des tiges à cancer.
Bien évidemment, plutôt que faire des paquets réellement neutres (i.e. blancs), il a rapidement été question d’introduire des images dépeignant les désagréments encourus suite à l’abus de cigarette, espérant ainsi dégoûter le consommateur devant les photos plus ou moins abominables de tumeurs et autres joyeusetés que l’addiction au tabac entraînerait. Malheureusement et comme prévu, six mois après l’introduction de ces paquets pas neutres du tout, le constat est particulièrement peu encourageant puisque les ventes ne se sont pas effondrées.
Elles n’ont même pas réellement diminué. Du reste, notons la polémique typiquement aoûtienne qui entoure les chiffres puisque si RTL affirme que depuis le premier janvier dernier, la consommation de cigarettes a augmenté, pour d’autres médias, elle n’a simplement pas bougé.
Une chose est sûre : comme en Australie où la mesure est en place depuis plusieurs années, on constate le même non-événement, à savoir l’absence d’effet sur la consommation. L’argument majeur qui avait donc présidé à la mise en place de ce paquet à photo gore est donc, comme on pouvait s’en douter, complètement bidon. On peine de la même façon à justifier la mesure avec l’autre argument habituellement utilisé (enlever l’envie aux enfants d’acheter leur premier paquet de cigarette) dont la portée n’a toujours pas été vérifiée et qui nécessite, de l’avis de ses promoteurs, une bonne grosse génération de 25 ans pour pouvoir être observé.
Avec cet échec, la diminution de la tabacomanie sera-t-elle remise à plus tard ? En Macronie, que nenni !
Devant le problème « cigarette », il suffit d’une solution simple : une bonne grosse taxe amenant le paquet à 10€.
Tant pis si le problème est surtout lié au coût pour les finances publiques de la santé collectivisée. Tant pis si l’augmentation du prix précipite les consommateurs sur le marché noir et les délinquants sur le sentier cossu de la contrebande. Tant pis si le reste des pays européens permet de s’approvisionner facilement en paquets à prix cassés. Tant pis si cette solution crée de nouveaux problèmes : cela va marcher, parce qu’elle a déjà été utilisée maintes et maintes fois avec succès.
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Enfin, il serait dommage de clore le sujet des taxes rigolotes et si singulièrement efficaces sans évoquer un nouveau cas particulier de taxe individuelle tout à fait pertinente et judicieuse.
L’histoire a été éventée par l’Est républicain qui relate dans une récente édition la délicieuse aventure taxatoire vécue par Francisco Castano. Ce dernier, qui avait installé une petite serre artisanale de 6 m² (quelques planches et quelques pièces de film plastique) au dessus des dix pieds de tomates plantés dans son jardin, a eu l’idée réellement lumineuse (et, reconnaissons-le, remarquablement honnête et citoyenne) de déclarer cette serre à sa municipalité. Municipalité qui s’est empressée de taxer l’impétrant : 168 euros seront à payer, dont 126 pour la part communale et 42 pour la part départementale, soit 28 euros du mètre carré de serre artisanale, ou presque 17 euros par plant de tomates.