Dans l’un des procès intentés par Frédéric Haziza à Alain Soral, ce dernier a été condamné en appel le 7 octobre 2015 à payer 24.505 euros, dont une partie au journaliste de LCP – le reste aux parties civiles et en « frais de justice ». Le 5 avril 2016, un huissier a signifié à Alain Soral l’organisation d’une saisie-vente de ses biens sous huit jours.
Qu’est-ce qu’une « saisie-vente » ?
Cette opération vise le débiteur (celui qui doit de l’argent : ici Alain Soral, condamné à payer Frédéric Haziza). Comme son nom l’indique, elle est en deux temps : saisie, et vente. Dans un premier temps tous les biens dont est supposé propriétaire le débiteur, qu’ils soient en sa possession, ou qu’ils soient aux mains de tiers, sont saisis. Cela signifie que la justice met la main dessus : Alain Soral en perd la possession, il ne peut ni les déplacer, ni les donner, ni les vendre lui-même. Il est dépouillé. Dans un second temps ces biens seront vendus aux enchères, ou éventuellement à l’amiable pour payer le créancier.
Il n’est pas impossible que d’autres créanciers se joignent à la saisie pour organiser ainsi une véritable curée.
Le jugement du 7 octobre 2015
Rappelons que le jugement du 7 octobre 2015 a condamné Alain Soral pour avoir soi-disant tenu, « dans une vidéo mise en ligne au mois de décembre 2012, des propos ayant pour objet de provoquer à la discrimination, à la haine et à la violence à l’encontre de Monsieur Frédéric HAZIZA et des personnes de confession juive ». Derrière cette qualification juridique grandiloquente se cache une réalité bien plus triviale : Alain Soral a été condamné pour avoir qualifié Haziza de « con du mois » et pour avoir détourné la chanson L’Aziza de Daniel Balavoine pour inviter le journaliste à la réconciliation.
La saisie-vente des biens d’Alain Soral vient donc sanctionner une réponse par l’humour aux multiples diffamations d’un militant sioniste officiant sur le service public et qui n’a plus de « journaliste » que le titre. Un déchaînement judiciaire qui aura au moins pour conséquence de montrer à tous ceux qui en doutaient où se situe aujourd’hui en France le cœur du combat politique.