Au-delà du drame personnel du faux philosophe qui professe depuis peu la haine des musulmans – assimilés au terrorisme – après avoir longtemps professé la haine des Français – assimilés au racisme – il y a quelque chose d’ironique à voir des étudiants antifas se dresser contre leur propre père spirituel.
« Je leur ai dit : “Les fascistes, c’est vous ; les années 1930, c’est vous ; les autodafés de livres, c’est vous” » (Finkielkraut aux antifas)
Car c’est bien le gaucho-sionisme de Finky dans les années 80 qui a formé idéologiquement toute la génération post-SOS Racisme. Ce qui arrive à l’académicien c’est exactement ce qui arrive aux profs gauchistes dans leurs bahuts quand ils se font secouer le prunier par les enfants de leur idéologie : un retour de bâton, un feed-back cybernétique tout ce qu’il y a de plus logique.
Finkielkraut a changé, il est passé du socialo-sionisme au national-sionisme. Mais ses victimes, celles de l’idéologie antiraciste, n’ont pas encore compris l’arnaque, elles en sont restées aux méchants Blancs racistes et aux gentilles victimes racisées. La réalité est un peu moins simple mais quand on est simple d’esprit, tout est simple. S’attaquer à la complexité demande du recul, du doute, de la culture et de la modestie.
Eugénie Bastié s’indigne dans Le Figaro du 24 avril 2019 de la nouvelle agression anti-Finky :
« Faut-il s’habituer à de telles scènes ? Après avoir été chassé de Nuit debout, puis agressé en marge d’une manifestation des Gilets jaunes, c’est désormais en plein Saint-Germain-des-Prés, dans l’une des écoles les plus prestigieuses de France, que le philosophe Alain Finkielkraut a été pris à partie. Une poignée d’étudiants “antifas” du groupuscule Sciences Po en lutte – Institut Clément Méric (sic) – ont voulu empêcher la tenue d’une conférence organisée à l’IEP de Paris par une association d’étudiants souverainistes de l’école, Critique de la souveraineté européenne, qui avait convié l’auteur de L’Identité malheureuse. »
Alain Goebbels Finkielkraut
Eh bien oui on s’habitue à de telles scènes, car elles sont générées par Finkielkraut lui-même et ses écrits ou interventions médiatiques permanentes. Le sioniste déguisé en philosophe nous fait la promo en 40 ans de la haine des chrétiens et soudain, de la haine des musulmans, donc il est normal que certains réagissent avec incompréhension et même violence. Car Finkielkraut, ne nous leurrons pas, est violent en paroles. Il jette de l’huile sur le feu intercommunautaire, déteste la France et les Français – il l’a dit, même si c’était avant – quelles que soient les couleurs de ses habitants.
« L’islamo-gauchisme n’est pas comme on le prétend un concept polémique, c’est un concept descriptif »
Cela permet à Finky de s’étonner de la réaction de violence contre sa propre violence :
Ayant aujourd’hui besoin du soutien des chrétiens, les sionistes tentent de les retourner contre les musulmans, ceux-là mêmes qui étaient décrétés intouchables il y a 35 ans. Mais n’ayons pas peur des mots : après avoir roulé les blancos dans la farine, les sionards les repêchent comme dans un tournoi et les envoient ferrailler contre les bicots, qui ne respectent pas le game en se foutant de la Shoah : eh ouais, à eux on ne peut pas faire le chantage Vichy, ils s’en tapent les merguez. Tout ceci est dit assez trivialement, mais la dynamique relationnelle y est.
Les victimes du racisme français seraient devenues racistes à leur tour, mais d’un racisme interdit puisqu’il viserait les juifs. Les apprentis-sorciers, aussi malins soient-ils, se prennent parfois des explosions intempestives dans la poire. C’est ce qui arrive actuellement à Finky, qui s’emmêle les pinceaux dans le tapis de ses haines successives : le haï d’hier est désormais un allié, et l’allié d’hier contre le haï d’hier est désormais un ennemi. La poule sioniste n’y retrouve plus ses œufs, et se prend dans le bec les deux haïs... qui sont devenus alliés de fait ! Car l’ennemi de mon ennemi est mon ami, dit-on.
Mais Eugénie Bastié, elle, sait où est l’ennemi :
« Ces fondamentalistes d’extrême gauche avaient appelé sur Facebook au “rassemblement contre la venue” d’un homme “dont les propos ouvertement racistes et sexistes sont aussi dangereux qu’intolérables”. “Il ne peut pas exister de dialogue lorsque des individus aussi profondément réactionnaire qu’Alain Finkielkraut, par leur propos et leurs idées, mettent nos vies et nos existences en danger”, soutenaient ces activistes. Heureusement, la conférence eut bien lieu grâce à la détermination des organisateurs, et le soutien de l’administration de Sciences Po, qui, il faut le souligner, fut à la hauteur des enjeux de la liberté d’expression. Avec dignité, Finkielkraut exprima son désarroi : “Je suis fatigué, bouleversé, de ne pas pouvoir mettre le nez dehors sans que des gens veuillent me faire la peau”. »
Pascal Bruckner, qui ne représente rien, a son rond de serviette au Figaro. Il passe peut-être là-bas pour un penseur essentiel. Pas chez nous, et pas parce qu’il est juif : c’est juste une voix sioniste de plus dans le concert des médias qui parlent d’une seule voix, la voix sioniste, avec évidemment quelques nuances : sionisme soft ici, sionisme hard là, sionisme gauchisé ici, sionisme natio là.
Donc Bruckner a volé au secours de son coreligionnaire et de la liberté d’expression, ce qui fait d’une pierre deux coups. La défense de Finky par Bastié sur la liberté d’expression d’un mec qui passe partout et qu’on entend partout est à la limite de l’escroquerie : la liberté d’expression existera en France quand Soral sera invité au JT de France 2 pour donner son avis sur Israël et quand Dieudonné pourra jouer à l’Olympia et au Stade de France avec grosse promo mainstream, pas avant. La deuxième couche brucknérienne valide sans le vouloir notre analyse : personne pour s’en prendre idéologiquement à Finky dans les médias, tout est verrouillé. Et c’est pour ça que ça pète !
Pourquoi croyez-vous que l’Acte XXIV à Paris a lancé une charge contre les médias ?
La manifestation anti-medias devant @LCI. Un véritable siège ! #GiletsJaunes #ActeXXIV #Acte24 pic.twitter.com/TxslgsDCrG
— David Douïeb (@David_Douieb) 27 avril 2019
Finky, dont la parole venimeuse passe partout, voudrait que toutes les portes lui soient ouvertes, même celles de ses ennemis idéologiques. C’est la définition sioniste de la liberté d’expression. Bientôt la loi va nous obliger à passer ses élucubrations racistes sur E&R si ça continue !
En face, évidemment, quand on n’est pas d’accord avec le finkielkrautisme, – on écrira sionisme, c’est plus court –, on n’a pas le droit de le dire, sous peine d’emmerdements sans fin. Mais qu’il est cocasse de voir les antifas, qui ne sont pas notre tasse de thé, importuner un prêcheur de haine. Les antifas ne font qu’appliquer le logiciel avec lequel on leur a souillé l’esprit... Ils sont innocents !
« Ce pays mérite notre haine » (Finkielkraut, 2005)
On ne touche pas à un cheveu de Finky, qui peut dégueuler sa haine sur la France et les Français comme il l’entend. Tous ceux qui s’opposent à ce torrent d’invectives seraient des ennemis de la liberté d’expression, compris ? Le plus marrant, car on n’arrête pas le progrès dans l’humour involontaire de cette dominance gorgée de contradictions, c’est que la conférence a pu être tenue sous la protection de la police ! C’est comme pour Macron, il ne leur reste plus que ça pour tenir.
En d’autres temps, ce sont les policiers qui sont venus déloger Alain Soral qui avait été invité à faire une conférence à Sciences Po. On a donc eu droit, dans les colonnes du Figaro, réduit à dérouler le tapis rouge aux agents sionistes du moment, à une leçon de liberté d’expression mais surtout de répression de la part du juge Bruckner :
« Qu’est-ce que cela dit de notre époque ? Que nous vivons une inversion complète des valeurs. Que le fascisme nouveau se drape dans les atours de l’antifascisme, que la nouvelle peste brune se déguise en ennemi de la peste brune et celle-là irréfutable puisqu’elle comprend déjà sa propre critique. Les black blocs, anticapitalistes et antisystème, n’ont-ils pas adopté la chemise noire, l’uniforme mussolinien ? J’avais moi-même été, en août 2018, lors d’un colloque sur l’islamophobie, en Bretagne, la cible de ces groupes camouflés sous le logo de l’anarchie qui avaient tagué les murs de l’école où je devais intervenir. »
Les penseurs de l’antiracisme se retrouvent Gros-Jean comme devant :
« De la même façon, comme l’a bien noté Pierre-André Taguieff, lors de la conférence de Durban en 2000, l’antiracisme est devenu la courroie de transmission d’un nouveau racisme, inattaquable celui-là puisque paré du bouclier de la vertu. Un renouvellement du racisme d’hier reconverti dans son contraire apparent : une aubaine. N’a-t-on pas vu apparaître, en 2015, un nouveau venu dans la lutte politique, “l’antifasciste antisémite”, comme l’étaient les profanateurs d’un cimetière juif de Sarre-Union qui promettaient de combattre le nazisme…
Jusqu’au dernier juif. Voilà qu’il est permis et même recommandé d’être antisémite pour mieux tuer la bête immonde. Il y a quelque chose de pourri dans le monde de l’antiracisme qui voit l’alliance de la bêtise et du fanatisme prendre des proportions considérables. »
La fin de la défense de Finky est un sommet d’hypocrisie rhétorique :
« Alain Finkielkraut n’est pas seulement un ami cher, il est un intellectuel majeur de notre époque. Que l’on soit d’accord ou non avec lui, sa parole est essentielle dans le débat. C’est la divergence qui est fondatrice de la vie de l’esprit et non le consensus béat. Derrière cette agression, c’est la liberté d’expression qui est en jeu ; demain n’importe quel intellectuel, en butte au politiquement correct, pourra être interdit d’accès aux universités, comme c’est déjà le cas sur de nombreux campus américains. »
C’est déjà le cas en France, cher ami, on en sait quelque chose. Mais c’est quand ça tombe sur « un ami cher et un intellectuel majeur » que ça devient emmerdant... La liberté d’expression, elle n’existe que pour le camp des « saints », des intouchables.
Le dessert de ce nouvelle finkielkrautade nous est servi par la charmante servante Eugénie, décidément très en verve (si avec ça elle a pas du galon) :
« Chaque année d’ailleurs, l’association conservatrice William F. Buckley Jr, à Yale, honore une figure publique qui a été “désinvitée” d’un campus. Hasard du calendrier, l’association recevait justement il y a deux jours son lauréat de l’année, qui n’était autre que l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger. À 95 ans, le diplomate a été réduit au silence par des étudiants de la New York University (NYU) qui l’ont traité de “nazi” et de criminel de guerre, lui qui a pourtant fui l’Allemagne hitlérienne pour échapper aux persécutions et a pourchassé des officiers de la Gestapo à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les étudiants lui reprochaient d’être le symbole de la “domination blanche”, par son implication, notamment, dans la guerre du Vietnam. »
Bof, être juif n’empêche pas d’être fasciste et raciste, donc « nazi » selon l’acception générale du terme, Eugénie. Réfléchis un peu, regarde Netanyahou, Liberman, Sharon !
Sinon, ces gauchistes des campus américains, aucun respect pour l’homme qui a le sang de millions d’Asiatiques sur les mains, du Viêt Nam au Timor Oriental ! Liberté d’expression pour le massacreur Kissinger ! Non au nazisme anti-nazi ! Vive Finky et Henry !
Bonus historique
En 1977, quand Finky commence à écrire (contre le communisme et le nationalisme français), il oublie les massacres indonésiens soutenus par les Américains au Timor... Nous lui rappelons ces pages sanglantes.