Dans la course à la Maison-Blanche, tous les coups bas sont permis.
Dernière victime en date : Hillary, en qui l’establishment voit la future présidente des États-Unis.
Oui mais voilà, en face il y a un certain Donald Trump, milliardaire qui a fait fortune dans la construction (comme la famille Ben Laden).
Et dans ce beau pays qu’est l’Amérique, quand on a de l’argent, on peut tout (acheter).
Depuis quelques semaines, insidieusement, dans les journaux people, l’homosexualité d’Hillary est en train de diffuser.
D’abord des rumeurs, puis des photos, et enfin des messages. 31 000 mails personnels, dont 600 très intimes adressés à son amie « Alice », qu’elle a détruits, mais qui ont été récupérés, en partie, par des personnes qui placent l’information du public (et leurs marges) au-dessus de tout. Le Dieu Information est vorace, et il piétine tout : individus, groupes, rien n’est sacré. Pas même une potentielle présidente des États-Unis. Les infos d’ordre privé, ça commence dans le people, et ça finit dans le politique : les médias bien comme il faut ne peuvent pas se passer d’une poussée de ventes. C’est la faible diffusion qui dicte la ligne éditoriale. Un média puissant n’a pas besoin de déroger à sa déontologie ; un média en crise transige avec tous les principes journalistiques. Et dans un titre, l’indépendance, une fois entamée, ne repousse plus. La crédibilité non plus.
On ne va pas vous refaire le débat de la Morale et de la Politique. En politique, la dureté et le vice sont rois, ce qui n’exclut pas un certain idéalisme… qui est souvent un saucissonnage habile ders « vertus » précitées pour complaire au public. Barack Obama n’a jamais été un poète, malgré son grand sourire, ses guerres successives le prouvent, ou du moins son manque de résistance au lobby militaro-industriel et à l’AIPAC (mais les Bush étaient pires, ou plus honnêtes dans leur soumission). Car il n’y a pas qu’un pouvoir, au pays de l’Oncle Sam. Le lobby pétrolier, le lobby israélien, le lobby militaro-industriel, le lobby du renseignement, Wall Street et la Réserve fédérale, et enfin les médias, dans lesquels on inclut Hollywood. Au milieu de ces monstres, la société civile, peu organisée, pulvérisée par l’individualisme, a un peu de mal à exister, même si les Américain(e)s sont les rois des petites associations de quartier, sans conséquence pour le pouvoir réel, c’est-à-dire profond.
Dans le camp clintonien, tout le problème se résume à utiliser les révélations sur la vie privée d’Hillary par l’équipe Trump de manière bénéfique. C’est ça, la communication de crise.
Justement, une des femmes les plus en vue à la télé, Ellen deGeneres, est lesbienne et ne le cache pas. C’est la première femme à avoir fait son coming-out homosexuel dans un show de grande audience (chez Oprah Winfrey). Un passage « vérité » dans le talk-show d’Ellen est à l’étude. Pour que l’homosexualité ne soit plus un obstacle, au pays des puritains de tous ordres, mais une espèce de déclaration sincère à l’Amérique profonde. Oui, j’ai péché, mais je dis la vérité. Or les Américains sont très sensibles au repentir, et à la liberté individuelle. Evidemment, Hillary ne va pas s’inscrire dans un programme de conversion sexuelle, qui fait d’ailleurs débat aux États-Unis aujourd’hui.
En outre, il y a peu de chance qu’elle tombe raide amoureuse de Bill, qui lui ne s’est pas gêné pour la tromper. Mais on apprend que leur union n’était que de pure forme, un mariage d’intérêts… électoraux. Hillary n’ayant jamais perdu de vue la présidentielle. Alors son émoi de femme bafouée lors des révélations de la grosse stagiaire de la Maison-Blanche relevait plus du cinoche hollywoodien que de la blessure amoureuse. De la même façon, personne d’informé ne peut croire à l’immense souffrance d’Anne Sinclair, lorsqu’elle a appris les frasques de son DSK de mari. Une bonne raison de jeter le vieux cochon ! Et si Hillary est restée avec Bill, c’est dit-elle, pour « ne pas humilier Chelsea [leur fille, pas le club de foot londonien d’Abramovitch, NDLR] ». Dans les deux cas, l’affaire Lewinski-Clinton et l’affaire Diallo-DSK, on sent la patte de services mal intentionnés. Mais c’est le lot des présidents ou des grands de ce monde : la moindre erreur peut être « mortelle ».
Attention, Hillary n’avouera pas – si l’on ose dire – brutalement son homosexualité au public américain (en revanche, elle parlera de son combat contre l’alcool) ; elle va juste expliquer qu’à cause des tromperies de Bill, elle a cherché du réconfort du côté de ses « amies (et de la bouteille), qui seules pouvaient comprendre sa peine… C’est gros, mais ça peut passer. Le 10 septembre, Hillary avait déjà été invitée chez sa copine Ellen, le jour de la reprise du Ellen DeGeneres Show (un titre homophobe ?), et Ellen avait fait une promo de tous les diables en affichant son choix : « Vous êtes la personne la plus intelligente et la plus qualifiée pour ce job. »
Et si l’Iran attaquait Israël ? Hillary Clinton :
« Je veux que les Iraniens le sachent, si je suis la présidente, nous attaquerons l’Iran. Et je veux leur faire comprendre que cela signifie qu’ils doivent examiner de très près la question, parce que quel que soit le stade de développement où pourrait être leur programme d’armement nucléaire au cours des 10 prochaines années, au cours desquelles ils pourraient envisager de lancer bêtement une attaque contre Israël, nous serions en mesure de les effacer totalement. »
De manière plus générale, cette campagne présidentielle américaine, qui s’achèvera le jour des élections, le 8 novembre 2016, présente des candidats sans intérêt pour le reste du monde : Hillary est aussi soumise aux lobbies (voir sa déclaration délirante sur ABC News le 22 avril 2008 ci-dessus) que les Bush père et fils ; Jeb Bush, le cadet de la famille, élu de manière douteuse gouverneur de Floride sous la présidence de son grand frère, a autant de charisme qu’un bulot ; et Donald Trump, qui se fout littéralement de sa gueule dans les médias (il a accusé George W. Bush d’avoir été le président de la catastrophe du 11/09), n’est que le visage d’une Amérique riche, moche et égoïste.
Le reste du monde attendra. Ou se chargera du changement tout seul.