Le racket des joueurs de foot pro, c’est une spécialité marseillaise, qui a fait fuir plus d’une star de la cité phocéenne. Cette mode, initiée par le milieu, est depuis montée à Paris.
FLASH - Le gardien de but du PSG Gianluigi Donnarumma et sa compagne ont été attaqués, ligotés et dépouillés de 500.000 euros à leur domicile cette nuit à #Paris. Les auteurs sont en fuite. (Actu 17) pic.twitter.com/WwNbMvD9xN
— Mediavenir (@Mediavenir) July 21, 2023
Plusieurs joueurs ou anciens joueurs du PSG ont déjà été victimes de cambriolages ces dernières années, en général en leur absence, notamment Presnel Kimpembe, Marquinhos, Thiago Silva et Angel Di Maria, Dani Alves, Eric Maxim Choupo-Moting, Sergio Rico ou Mauro Icardi.
En janvier, le tribunal correctionnel de Versailles a condamné deux hommes à de la prison ferme pour le cambriolage de la famille du capitaine brésilien du PSG Marquinhos en mars 2021 dans les Yvelines. En février, deux hommes ont été condamnés à trois et quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nanterre pour le cambriolage du domicile de l’ex-joueur du PSG Angel Di Maria en mars 2021. (20 Minutes)
Ceux qui ne payent pas le pizzo, dans le milieu très tordu des agents plus ou moins officiels et plus ou moins honnêtes, risquent la mésaventure de Donnarumma. Qui dans ce marigot peut rester insensible devant des jeunes de 20-25 ans qui gagnent autant de fric ? Le salaire de Donnarumma, c’est 7 millions par an nets jusqu’en 2026. S’il reste à Paris, car l’arrivée de Luis Enrique sent le gros reset.
Mais Donnarumma est un SDF à côté de Mbappé, qui se sent pousser des ailes vers Madrid : lui, c’est 72 bâtons pour rester encore une saison. Stratosphérique. On peut gager que Kylian, piloté par l’Élysée tant son poids sur les RS est important, sera épargné par les voyous...
Le foot de haut niveau (comme la politique d’ailleurs) a naturellement été infiltré par les voyous, qui sont parfois les « amis » des footballeurs : il y a une fascination réciproque entre footballeurs et voyous. Ces derniers leur organisent des soirées, leur fournissent des filles, investissent pour eux (restaurants, chevaux de course, immobilier). Une fois que le footeux est accroché, il a toutes les chances de subir un chantage s’il n’investit pas plus.
L’une des histoires les plus croquignolesques concerne Fabien Barthez. Alors jeune gardien de but de l’OM, l’innocent Ariégois s’entiche d’une femme rencontrée à la discothèque Maï Taï, tenue par Marcel Benedetto, dit « Petit Marcel ». Une « idylle bidon » selon les auteurs. Barthez « s’est fait faire un travail ». Traduction : des proches de Francis le Belge ont tenté de le racketter en assurant à Barthez que sa conquête était en fait la femme d’un de leurs amis. C’est le précieux Jean-Luc Barresi qui finit par régler cela. (Le Point)
Le plan sexuel, c’est probablement ce qui est arrivé au dernier piégé en date, l’ancien défenseur (en 2018) de l’équipe de France, Benjamin Mendy. Jugé non coupable de viols et de tentatives de viol, l’expatrié en Angleterre est revenu en France, en petite Bretagne, à Lorient. En janvier 2023, 6 des 8 charges pesant sur lui avaient déjà été abandonnées par la justice britannique : aujourd’hui, il est totalement blanchi.
Mais les footballeurs ne sont pas que des victimes d’escrocs plus malins qu’eux : ils sont les premiers à défiscaliser au maximum leur fric, et à contourner les lois avec les conseillers en patrimoine les plus avisés. En cela, ils ressemblent à nos oligarques et nos milliardaires. Ils se sentent au-dessus des lois ; et même quand ils se font poisser, ils s’en sortent.
Les allers et retours devant la justice et en prison de Bernard Tapie sont en ce sens emblématiques : il faisait le joint entre foot et politique, certains lui prêtant même des accointances avec le milieu. Mais qui pouvait tenir à Marseille sans l’appui ou la protection de la voyoucratie ?