Dans L’Huma du 12 décembre 2017, l’écrivain gouncourisé en 1990 Jean Rouaud, qui tient une chronique d’une colonne, tire à boulets rouges sur le leader de La France insoumise. Il le qualifie quasiment d’antisémite forcené, convoquant les noms les plus emblématiques des heures sombres.
À la vérité, on n’a pas tout compris à la démonstration de l’auteur, un entrelacs de mots, d’expressions et d’indignations qui nuit considérablement à la clarté. Et en journalisme, il faut être clair. On ne peut pas faire de l’art. L’art c’est pour la littérature. Peut-être Rouaud a-t-il envie d’exister dans le débat, sachant qu’en faisant quelque chose sur l’antisémitisme il serait immédiatement médiatisé, surtout s’il dénonce quelqu’un (d’autre que lui), comme un vulgaire collabo.
On vous ressert le tweet du très bien-pensant Thomas Legrand, l’homme passé – et pour cause, c’est qu’il doit être bien dans la ligne ! – à travers toutes les purges de France Inter :
Édito .... Comment l’universaliste JL.Melenchon peut-il faire allusion aux « liens familiaux, politiques et communautaires » s’agissant de Léa Salamé ? ( avant de changer la phrase hier soir) https://t.co/01vWToGqbb via @franceinter https://t.co/01vWToGqbb
— thomas legrand (@lofejoma) 5 décembre 2017
Tout viendrait donc de cette petite pique politico-culturelle à l’encontre de Salamé, qui est effectivement, pourquoi le cacher (prononcer casher), maquée avec le fils Glucksmann. Cela suffit-il à faire de la nouvelle coqueluche des magazines politiques de France 2 une sioniste forcenée ? Non, mais à l’écoute de ses émissions, on peut se faire une idée précise de sa proximité idéologique avec le socialo-sionisme dominant : proche, très proche.
Mélenchon « antisémite », lui qui donne régulièrement des gages au CRIF – entre deux engueulades, histoire de faire bonne mesure et de conserver son image de politicien indépendant des Forces Occultes (même s’il est ou fut un grand frérot du Grand Orient) –, ça a du mal à tenir debout.
Pour en avoir le cœur net, comme Tintin, nous sommes allés écouter sa dernière allocution en vidéo sur son propre site. Il y parle justement de Jérusalem (à partir de 9’22) et des médias, donc pile dans la polémique.
« Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël » (à 9’51)
Mélenchon estime (de 11’24 à 11’36) que la France n’a pas à reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël : « il n’en est naturellement pas question ».
Notre conclusion : à peine très légèrement antisioniste, mais certainement pas antisémite. Aucune allusion au pouvoir sioniste exorbitant dans les médias, à la puissance disproportionnée d’associations communautaires agressives qui se situent au-dessus des lois ou à l’influence de la Banque sur la politique nationale, donc selon nous, Mélenchon est blanchi de cette accusation qu’il estime d’ailleurs infamante.