L’ex-ministre français chargé du budget Jérôme Cahuzac a admis mardi dans une déclaration faite devant les juges avoir un compte à l’étranger depuis une vingtaine d’années.
Jérôme Cahuzac a été mis en examen mardi pour blanchiment de fraude fiscale par les juges d’instructions Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, a déclaré à Reuters son avocat, Jean Veil, sans autre commentaire.
Dans une déclaration diffusée mardi sur son blog (actuellement surchargé), l’ex-ministre français chargé du budget Jérôme Cahuzac a admis avoir un compte à l’étranger depuis une vingtaine d’années.
Il a confirmé mardi aux juges qu’il avait "donné les instructions nécessaires pour que l’intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n’a pas été abondé depuis une douzaine d’années, soit environ 600 000 euros, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris".
Demande de pardon
Dans cette déclaration, l’ex-ministre poussé à la démission en mars "demande pardon du dommage" qu’il a causé au président de la République François Hollande.
Accusé par le site d’information Mediapart de détenir un compte bancaire à l’UBS, Jérôme Cahuzac avait nié vigoureusement. Le journal en ligne avait maintenu ses accusations et diffusé dans un second temps un enregistrement dans lequel Jérôme Cahuzac évoquait son compte en Suisse.
La justice française s’est ensuite saisie de l’affaire et a ouvert une enquête qui a conduit Jérôme Cahuzac devant les juges ce mardi.
Dénégation de sa dénégation
Après la révélation de l’affaire fin 2012, le ministre délégué au Budget avait déclaré le 5 décembre devant les députés français : "Je n’ai pas, je n’ai jamais eu de compte à l’étranger. Ni maintenant, ni avant".
À propos de la conversation enregistrée, Jérôme Cahuzac avait déclaré début janvier 2013 : "Ça ne peut pas être moi puisque je n’ai jamais eu de compte à l’étranger".
Le ministre avait également annoncé le dépôt d’une plainte en diffamation contre Mediapart. Pour le co-fondateur du site, Edwy Plenel, le parquet "confirme ligne par ligne l’ensemble des informations mises sur la place publique par Mediapart".