Après l’Irak, la Syrie, la Libye, le Yémen et l’Afghanistan, c’est au tour des jihadistes du Caucase de rejoindre les rangs de l’État islamique.
Déstabilisé par la mort de son « émir », Dokou Oumarov, liquidé par le FSB russe (Service fédéral de sécurité) en 2014, « l’Émirat du Caucase », qui regroupe plusieurs factions de de combattants de Tchétchénie et du Daghestan, a exprimé son intérêt pour l’offensive des islamistes en Irak et en Syrie.
Dans un message diffusé le 21 juin, c’est l’ensemble de « l’Émirat du Caucase » qui vient officiellement de prêter allégeance à l’État islamique :
« Nous annonçons notre allégeance et notre obéissance au calife Ibrahim ben Awwad Ibn Ibrahim al-Qoureishi al-Hussein (Ndlr : Abou Bakr al-Baghdadi). Nous témoignons de ce que tous les combattants du Caucase, de la wilaya de Tchétchénie, de Daguestan, d’Ingouchie et de Kabardino-Balkarie sont unis dans cette décision et que nous n’avons pas de désaccords. »
Le porte-parole de l’État islamique, Abou Mohamed al-Adnani, s’est réjoui de cette initiative et, dans un message du 23 juin, a fait savoir qu’al-Baghdadi venait d’accepter leur allégeance et de désigner comme leur nouveau commandant « cheikh Abu Muhammad Kadarsky », alias Rustam Asildarov (photo ci-dessus), 34 ans.
Ce dernier, ex-émir du Daghestan, avait été l’un des premiers à se ranger sous la bannière de l’État islamique en décembre 2014, ce qui lui avait valu les foudres d’Aliaskhab Kebekov, alias Ali Abu Mukhammad, le successeur de Dokou Oumarov à la tête de l’Émirat du Caucase. Kebekov liquidé à son tour par le FSB lors d’une opération spéciale à Bouinaksk, au Daghestan, plus rien ne retenait l’ensemble des rebelles islamistes de céder à la tentation de se joindre au mouvement initié par al-Baghdadi.
D’après le FSB et le Centre antiterroriste de la Communauté des États indépendants (CEI), entre 1 700 et 2 000 caucasiens seraient parti se battre en Irak et en Syrie pour le compte de l’État islamique. En fonction de l’évolution de la situation au Proche-Orient, ces derniers seront susceptibles de rejoindre leurs contrées d’origines et d’y semer le chaos.