L’enfance solitaire, il faut l’avoir vécue pour la saisir. Vous la boxe chinoise, moi le crochet & tricot. Comme je vous comprends. Si vous saviez comme j’en ai voulu à mes parents de m’avoir prénommé Jean-Luc.
A l’école, facile, on m’appelait JeanCul. Quelle grossièreté, en effet, je sais.
Grâce à Dieu mon gentil papy, en rallongeant la première partie de mon prénom accentuée, m’appelait Jeannot pour faire oublier un peu la seconde qui le compose.
Ah mon gentil papy, qui est au ciel, me manque.
Il me disait, vieux sage qu’il était, fais un pas, un geste dans la direction de ceux qui, dans lazzis et colibets, te blessent et t’humilient.
Mais lorsque l’on est un enfant on n’a pas le coeur assez grand, pas même le recul et l’heureux cul pour se faire. On veut juste appartenir à là bande de copains.
Alors, naturel revenant, on s’isole, on se taire en secret et l’on cherche à fuir ce que l’on a tant voulu ; mais on n’a pas de voiture. On ferait bien de l’auto-stop. Seulement, comment déjà retrouver son chemin ? Oui cômment retrouver son chemin, dans le labyrinthe de la ville jusqu’à la périféerie qui rapproche de la campagne ?
A l’écoute de votre témoignage, j’aurai dû transcender Jean-Cul et sa grossièreté et emprunter la voie de l’Université, mais j’eus si peur encore des lazzis et quolibets que j’y renonçais... Sans jamais renoncer à la colonne vertébrale de droiture de mon gentil papy.
Un grand résistant devant l’occupant illégitime qui ne mourut pas décoré mais dans la dignité.
Je lui dois, d’ailleurs, la compassion qui élève l’âme jusqu’à la passion. Il vouait, il est vrai une véritable dévotion à Marie.
Merci à vous et à ERFEM de donner par incidence la parole à des anonymes.
Message personnel impersonnel à l’Antenne, si vous permettez :
A vous tous les Jean-Cul (et autres sobriquets, hein) d’hier, d’aujourd’hui, de 2main et de tous pays unissez-vous les uns aux autres.
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