Une conférence de la journaliste française spécialiste de l’extrême droite Caroline Fourest, organisée à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), a été sabotée par des militants islamistes lui reprochant son islamophobie, ont annoncé mercredi les autorités universitaires.
Caroline Fourest, auteur notamment d’une biographie de Marine Le Pen contestée par la dirigeante du Front National, était invitée à débattre mardi soir de l’extrême droite avec l’historien et ancien recteur de l’ULB Hervé Hasquin.
Mais, après une vingtaine de minutes, entre 40 et 60 personnes, dont des femmes portant un voile islamique, installées dans les tribunes réservées au public, ont scandé des slogans tels que Foutez-là dehors ! ou Burqa-bla-bla !.
Cependant que le brouhaha redoublait, le modérateur du débat, le philosophe Guy Haarscher, et Hervé Hasquin ont tenté de ramener le calme.
Vous avez le droit d’exprimer votre point de vue, mais n’essayez pas d’empêcher un débat, car vous portez fondamentalement atteinte aux valeurs de la maison, a dit Guy Haarcher, selon des images diffusées sur le site internet YouTube mercredi.
Les deux responsables ont alors tendu le micro au leader de cette action, Souhail Chichah, lui-même chercheur à l’ULB. Mais celui-ci a repris de plus belle ses slogans et le débat a été interrompu par les autorités universitaires dans le confusion.
Caroline Fourest a été évacuée de la salle par les services de sécurité.
Souhail Chichah, qui par le passé avait soutenu l’humoriste controversé Dieudonné et l’intellectuel musulman Tariq Ramadan, souhaitant qu’ils viennent débattre à l’ULB, avait lancé un appel à la mobilisation contre la venue de la journaliste française sur une page Facebook intitulée Burqa pride.
C’est consternant, c’était du sabotage pur, a déploré Caroline Fourest, interrogée mercredi par l’AFP.
Alors que j’expliquais que sous un niveau visage, Marine Le Pen tient un discours contre l’islam, j’ai été accusée d’islamophobie par des gens qui n’ont même pas lu mes écrits, a-t-elle ajouté. Supporter cette agression physique pendant deux heures, je ne referai pas. Je suis une intellectuelle, pas une catcheuse, a-t-elle ajouté.
Le Parti socialiste belge a dénoncé des événements indignes et demandé que toute la lumière soit faite sur cet incident.
La confrontation des idées et la possibilité de remettre en cause tous les dogmes sont des principes fondamentaux de la démocratie. Y attenter, c’est préparer le retour de l’obscurantisme et de la violence, a affirmé le PS.
Les autorités universitaires ont dénoncé ces incidents et les associations d’étudiants de l’ULB ont fait part dans un communiqué de leur honte des méthodes fascisantes ayant empêché la tenue d’un débat dans la maison du Libre Examen.