Le 7 mars 2018, le Parlement européen a tenu un séminaire consacré à la biosécurité et aux capacités européennes de faire face aux attaques biologiques. La journaliste bulgare Dilyana Gaitandzhieva, qui avait mené sa propre enquête sur des laboratoires secrets américains, a assisté à cet événement pour demander des commentaires à la délégation américaine. En fait, ces laboratoires opérant sous le couvert des institutions médicales dans 25 pays du monde sont exploités pour fabriquer des armes biologiques.
Lors du séminaire, Dilyana Gaitandzhieva a tenté en vain de savoir pourquoi ces pays qui abritent des laboratoires américains sont le plus confrontés à des épidémies ces derniers temps, alors que les informations relatives à l’activité des chercheurs dans ces institutions sont classifiées. La journaliste s’est d’abord adressée au porte-parole du Département américain de la santé, Robert Kadlec.
Les questions fort importantes posées par Gaitandzhieva semblaient convenir au sujet annoncé d’autant plus qu’elles étaient appuyées par des preuves solides présentées devant les participants du séminaire. Pourtant, Robert Kadlec a perdu pied sans pouvoir donner une réponse claire ce qui est bizarre comme réaction compte tenu de son expérience en matière de menaces biologiques. Le représentant du Département américain a été sauvé par Hilde Vautmans, eurodéputée belge, qui a pris parti pour Robert Kadlec en disant : « Ce n’est pas un bon endroit pour discuter ce genre de questions ». Mais où donc parle-t-on de la sécurité du continent, si ce n’est au Parlement européen ?
De surcroît, la délégation américaine n’a pas laissé la journaliste entrer dans l’ascenseur après l’événement et l’a fait d’une manière rude. Si l’on étudie le rapport fait par la journaliste bulgare, la réaction ambiguë du fonctionnaire américain sera expliquée. Le document révèle le développement et les essais in vivo des armes biologiques menés dans les laboratoires biologiques américains. Les chercheurs laissent fuir des virus dangereux exprès pour infecter la population locale. Les institutions en question sont financées par l’Agence américaine de réduction des menaces (Defense Threat Reduction Agency) pour la somme de 2,1 milliards de dollars. Les objectifs officiellement annoncés consistent à renforcer des capacités de dépistage des virus et de leur prompte neutralisation.
En Ukraine, par exemple, l’Agence parraine 11 laboratoires qui fonctionnent sans le contrôle de Kiev. En effet, le gouvernement ukrainien ferme les yeux sur toute activité des Américains en les aidant à cacher les informations et paralyse toute tentative de révolte. Selon un accord bilatéral, les autorités locales sont interdites de divulguer « les informations confidentielles » relatives au programme américain alors que le Pentagone, par contre, a un accès illimité au secret d’État de l’Ukraine.
La journaliste soumet plusieurs documents en tant que preuves : le document relatif au financement et à la construction d’un laboratoire pour DoD à Dnipropetrovsk, en Ukraine.
Le ministère ukrainien de la Santé est obligé de transmettre des souches des virus dangereux au Pentagone dans le cadre de l’accord bilatéral.
Il est remarquable que l’émergence de ces labos ait coïncidé avec des épidémies de maladies infectieuses telles que l’hépatite A, le choléra, le botulisme ou la grippe porcine qui ont tué un grand nombre de civils, notamment dans les régions où fonctionnent des institutions américaines. En 2016 seulement, 364 Ukrainiens sont décédés à cause d’une souche de grippe inconnue tandis que le nombre des victimes s’accroît chaque année.
La Géorgie est également impliquée dans les recherches du Pentagone. Le Centre d’études de la santé publique de Tbilissi dont la mission officielle serait de « détecter et combattre les infections dans la région » a été équipé de matériels spéciaux pour cultiver et étudier des insectes qui puissent propager la Leishmaniose. Coïncidence ou pas, mais quelque temps après, l’on a dépisté des cas de bouton symptomatique chez les individuels piqués par un moustique et ce, alors même que ces maladies exotiques ne sont pas typiques du territoire géorgien.
Le rapport contient également des preuves de l’élaboration par le Pentagone des méthodes de pulvérisation des virus mortels. Ainsi, au printemps 2017, les habitants de la Tchétchénie ont indiqué d’avoir vu un drone disperser de la poudre blanche à la frontière avec la Géorgie. Mais ni les services frontaliers géorgiens, ni les employés américains n’ont commenté cette information.
Malheureusement, le rapport de Dilyana Gaitandzhieva, confirmant que les Américains effectuent des tests d’armes biologies, est passé presque inaperçu. C’est effrayant d’imaginer les séquelles d’une possible utilisation de virus élaborés et testés dans ces laboratoires.