A l’occasion de la venue à Paris de son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, le président français, François Hollande a indiqué qu’il est favorable à l’accélération de la mise en exploitation de la mine géante d’uranium d’Imouraren, laquelle est prévue pour fin 2013.
« Si ça peut aller plus vite, nous y sommes favorables. Tout ce qui peut être fait pour le développement, pour l’activité économique doit être réalisé dans les meilleurs délais » a-t-il ainsi déclaré à l’issue d’un entretien avec Mahamadou Issoufou, le 11 juin.
L’exploitation de cette mine, située à 80 km au sud d’Arlit, là-même où, le 16 septembre 2010, 7 employés furent enlevés par AQMI (4 sont toujours retenus en otage), est du ressort de la société Imouraren SA, filiale du groupe français Areva.
Le gisement d’uranium d’Imouraren s’étend sur 8 km de long sur 2,5 de large. La production y est estimée à près de 5.000 tonnes par an pendant plus de 35 ans. Le groupe nucléaire français, qui dispose de deux autres mines au Niger, précisément dans la région d’Arlit, y a investi 1,2 milliard d’euros.
Cependant, en avril dernier, le site a été affecté par un mouvement de grève, les employés dénonçant leurs conditions de travail (12 heures par jour) ainsi que des salaires peu élevés.
Quoi qu’il en soit, avec la mine d’Imouraren, la France assure son approvisionnement en uranium. Aussi, le président Hollande s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs en la matière.
« Il y aura des contacts qui seront pris entre les autorités du Niger, le président (Issoufou), et Areva et je souhaite que ce soit dans cet esprit-là que cette relation puisse non seulement être conçue mais même développée » a déclaré François Hollande.
« Nous allons poursuivre cette coopération au niveau des deux pays dans l’intérêt des deux peuples et dans l’intérêt des deux Etats, dans un esprit gagnant gagnant », a, de son côté, affirmé Mahamadou Issoufou. « Nos relations sont bonnes. Bien sûr les relations ne doivent pas être figées, elles doivent évoluer (…) (vers) un partenariat équilibré » a-t-il ajouté.
Pour autant, les relations entre Areva et Niamey n’ont pas toujours été au beau fixe. Ainsi, en 2007-2008, les autorités nigériennes accusèrent le groupe français de soutenir la rébellion touareg alors que les conventions minières étaient en cours de renégociation.
En 2006, elles accordèrent des permis de prospection à des compagnies étrangères afin de ne pas mettre leurs oeufs dans le même panier et surtout, pour obtenir d’Areva une hausse de 50% du prix de l’uranium.
Par ailleurs, deux jours plus tôt, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a assuré à son homologue nigérien, Brigi Rafini, de la volonté de la France visant à « intensifier sa coopération dans « le cadre de sa stratégie au Sahel, aussi bien en appui au développement du Niger que dans le domaine de la sécurité. »
Le communiqué de Matignon précise que « les relations bilatérales (…) ont été passées en revue et les moyens de les renforcer ont été examinés ». « Alors que le Sahel est confronté à une menace terroriste qui fait peser un risque sur la stabilité des pays de la région, Jean-Marc Ayrault a assuré son homologue de la solidarité de la France et de son engagement en faveur de la paix, de la prospérité et du développement économique et social de chacun d’entre eux » ajoute encore le texte.