La Licra s’inquiète du développement des comportements et actes à caractère antisémite dont sont victimes des élèves et des enseignants dans les établissements scolaires.
Des enseignants tiraient déjà la sonnette d’alarme il y a plus de 10 ans, dans un ouvrage collectif intitulé « les territoires perdus de la République ». Ils n’ont pas été entendus. La situation n’a fait qu’empirer depuis. La Licra est régulièrement et de plus en plus saisie de faits de cette nature.
Ces derniers jours, à Istres (13) et à Saint-Priest (69), deux enseignantes affirment avoir été malmenées et injuriées par leurs élèves parce que supposées juives. L’enseignante d’Istres a fait l’objet d’un véritable attentat. Les enquêtes en cours détermineront les circonstances et causes précises de ces faits. Une chose est avérée : dans les deux cas les enseignantes ont attiré l’attention de leur hiérarchie sans être entendues.
Il n’est pas possible, face à de tels faits, de se contenter d’invoquer les difficultés des élèves. Rien ne justifie des propos et a fortiori des actes à caractère raciste ou antisémite, au sein de l’école de la République, qui a pour mission de former les citoyens de demain.
La Licra a le sentiment que les chefs d’établissement ne savent pas comment réagir quand ils sont confrontés à des faits de cette nature. C’est le plus souvent ce qui explique le silence et l’inaction.
Il est pourtant indispensable de nommer les choses. Le mal doit être clairement identifié pour pouvoir le combattre. Sans outrance ni systématisation, mais sans langue de bois ni candeur.
C’est pourquoi la Licra a écrit ce jour à Monsieur Vincent Peillon pour lui demander d’ouvrir une concertation sur ces questions avec les syndicats d’enseignants et les associations de parents d’élèves sous l’égide du Ministère de l’Education Nationale et du Délégué Interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Il y a urgence.