Une délégation de 30 familles de fermiers blancs sud-africains est arrivée dans la région de Stavropol, en Russie, pour y trouver refuge alors que le gouvernement sud-africain continue de voler leurs terres dans le cadre d’une politique institutionnelle de racisme anti-Blancs.
Les médias russes ont consacré des reportages à ce sujet, affirmant que la Russie pourrait accueillir jusqu’à 15.000 Blancs d’Afrique du Sud.
Les fermiers blancs, bien qu’ils soient une minorité en Afrique du Sud, possèdent 72 pour cent des fermes du pays. Le nouveau gouvernement sud-africain a récemment annoncé un plan de redistribution des terres à la population noire dans le cadre de cette politique hautement raciste. Les critiques ont averti que l’Afrique du Sud pourrait répéter l’expérience désastreuse du gouvernement zimbabwéen en 1999-2000. La mesure avait plongé le pays dans une famine intense, a souligné RT.
Les fermiers blancs d’Afrique du Sud ont été victimes de 74 meurtres et 638 attaques en 2016-17, selon le recensement d’AfriForum. La conséquence de cette politique des autorités sud-africaines, c’est que l’Afrique du Sud sera bientôt confrontée à la menace réelle de famine en l’absence d’agriculteurs expérimentés – quelle que soit leur race.
Le reportage de la chaîne de télévision Rossiya 1 évoque un génocide racial en Afrique du Sud (en russe sous-titré en anglais).
« C’est une question de vie ou de mort – il y a des attaques contre nous. C’est arrivé au point où les hommes politiques provoquent la vague de violence »
Les fermiers blancs d’Afrique du Sud pourraient donc apporter une contribution au secteur agricole russe en plein essor, selon Rossiya 1.
La Russie dispose d’environ 43 millions d’hectares de terres agricoles inutilisées, selon RT. Le pays a récemment commencé à donner gratuitement des terres aux citoyens russes pour l’agriculture. Le programme de dons de terres, qui a débuté en 2014, a connu un énorme succès.
L’arrivée de fermiers blancs expérimentés pourrait être positive pour les Russes comme pour les fermiers blancs.
L’article de fr.sputniknews.com va plus loin encore et avance un partenariat poussé entre Moscou et Pretoria.
Russie-Afrique du Sud : d’une pierre, deux coups
Le partenariat entre Moscou et Pretoria a le vent en poupe. Déjà très fort dans les domaines politique, économique, culturel, sans oublier l’agroalimentaire, il est amené à se développer dans un domaine inattendu : Moscou propose en effet une solution à l’épineux problème des fermiers blancs qui doivent laisser leurs terres aux noirs.
Depuis la chute du régime raciste d’apartheid, les relations entre la République sud-africaine et la Fédération de Russie ont toujours été cordiales. Rien d’étonnant, sachant que l’ANC, le parti au pouvoir depuis la fin de la dictature néocoloniale, a été activement soutenu en son temps par l’Union soviétique. D’ailleurs, plusieurs des représentants de l’élite sud-africaine post-apartheid ont été formés dans des universités russes.
Le nouveau président sud-africain, Cyril Ramaphosa, est en ce sens dans la lignée de ses prédécesseurs, à savoir un partisan d’une relation forte avec Moscou, d’autant plus que les deux nations sont toutes deux membres de l’alliance BRICS. Illustration de ce partenariat privilégié, les deux pays ont lancé l’année dernière un régime sans visas pour leurs citoyens respectifs, pour des séjours jusqu’à 90 jours, donnant une impulsion supplémentaire à la promotion des investissements et du tourisme.
Par ailleurs, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom) devrait construire une centrale nucléaire en terre sud-africaine, même si cela déplaît énormément aux concurrents occidentaux du projet et à leurs amis héritiers de l’apartheid, se trouvant aujourd’hui dans l’opposition. Secteur des mines, bourses d’études, manifestations culturelles conjointes,… Russie et RSA ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin : récemment, un nouveau volet est venu s’ajouter à cette longue liste de domaines de coopération… Assez inattendu.
Le leader sud-africain a en effet récemment annoncé qu’il comptait revenir à la question sensible qui tracasse depuis de longues années la société du pays : celle de la transmission des terres agricoles aux mains des représentants de la majorité noire. Car faut-il le rappeler, les meilleures terres agricoles de la nation arc-en-ciel restent détenues par des représentants de la minorité blanche. À la différence du Zimbabwe, de Nelson Mandela à Jacob Zumba, en passant par Thabo Mbeki, le leadership sud-africain a été vraiment très – certains diront trop – patient à ce sujet.
Si cela devait arriver, il serait bon de dire que cette décision serait amplement justifiée, sachant que nombre d’agronomes qualifiés noirs ont été formés depuis la chute de l’apartheid. Que d’autre part, il est effectivement illogique qu’une minorité issue du colonialisme puisse continuer à profiter d’un système né durant une époque d’injustice et de discrimination. Et qu’enfin, la République sud-africaine est un pays souverain, ayant droit d’adopter les mesures jugées nécessaires par ses représentants élus démocratiquement.
Mais que faire de ces fermiers blancs, pour la plupart descendant des Afrikaners néerlandophones, et hautement qualifiés dans le domaine qui les concerne ? Eh bien, la Russie, qui offre depuis déjà plusieurs années des conditions inespérées dans le domaine agroalimentaire, notamment après l’établissement des sanctions occidentales à son endroit et les contre-mesures russes visant grand nombre de produits occidentaux, a ouvert la porte aux nombreux fermiers afrikaners afin de leur permettre de venir s’installer en terre russe.
Un message vraisemblablement bien accueilli, puisque déjà 15.000 fermiers sud-africains sont arrivés dans le sud de la Russie et comptent se lancer dans un business qu’ils maîtrisent si bien. La terre russe, surtout celle du sud, leur offre d’une part un climat et des conditions de travail propices, sans oublier d’autres avantages fournis par le gouvernement local. Côté sud-africain, ces fermiers se disent prêts à investir chacun pas moins de 100.000 euros pour pouvoir lancer leur production. Faites le compte : 15.000 fermiers x 100.000 euros, cela fait déjà 1,5 milliard d’euros que le budget russe pourra recevoir, ajouté à cela l’énorme savoir-faire des fermiers en question.
Moscou fait d’une pierre, deux coups : d’une part, elle maintient de très bons rapports avec le gouvernement sud-africain, élargit au maximum le portefeuille de projets conjoints, tout en contribuant d’une certaine façon au règlement d’un problème né durant une phase sombre de l’histoire d’Afrique du Sud.
D’autre part, sachant que la Russie est devenue un nouvel eldorado pour les projets dans le secteur agroalimentaire, avec l’arrivée de ces milliers de spécialistes sud-africains hautement qualifiés, elle porte un coup supplémentaire aux intérêts occidentaux. C’est désormais certain : tout retour éventuel des produits agroalimentaires européens sur le marché russe sera extrêmement difficile.