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La montée des missiles hypersoniques : le message de la Russie que l’Occident doit comprendre

Le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987, marqua un moment décisif pour la stabilité géopolitique. En interdisant les missiles balistiques et de croisière d’une portée de 500 à 5 500 kilomètres, il désamorça la crise des euromissiles. Ce mécanisme reposait sur des inspections mutuelles inédites, consolidant la confiance entre l’Union soviétique et les États-Unis.

 

En 2019, les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont décidé de se retirer unilatéralement du traité FNI. Bien que des violations russes aient été invoquées comme raison officielle – notamment avec le développement du missile 9M729, une évolution de l’Iskander –, cette décision est également largement perçue comme une réponse à l’ascension militaire de la Chine. Contrairement à la Russie, la Chine n’était pas contrainte par le traité et a pu accumuler un arsenal significatif de missiles intermédiaires, particulièrement dans le cadre de sa stratégie de déni d’accès (A2/AD) en mer de Chine méridionale. Ainsi, les États-Unis ont jugé que le maintien du traité FNI les désavantageait stratégiquement face à la Chine. Les États-Unis ont décidé de se retirer unilatéralement du traité le 1er février 2019. Le lendemain, la Russie s’est également désengagée.

Le développement de la version améliorée du missile 9M729 par la Russie, connu sous le nom SSC-8 dans la nomenclature de l’OTAN, fut le motif et le narratif utilisé par beaucoup de pays, à commencer par les USA et la France déjà sous le régime de Macron, comme motif de retrait unilatéral américain.

Sauf que les USA n’avaient aucune idée de la volonté de la Russie : établir un échelon intermédiaire de défense, celui de la dissuasion non nucléaire qui permet d’avoir une sécurité supplémentaire avant d’en arriver à l’usage d’armes de destruction massive.

En 2021, par l’intermédiaire de Sergueï Choïgou, la Russie annonce qu’elle a développé un certain nombre d’armes de conception nouvelle, dont des armes hypersoniques. Dans ce contexte la Russie dévoila une nouvelle génération d’armements hypersoniques, fruit de décennies de recherche fondamentale, parfois héritée de l’époque soviétique.

1. Le Kinjal : missile aérobalistique lancé depuis des avions, il peut atteindre des cibles à plus de 2 000 kilomètres en évitant les systèmes de défense.

2. Le Zirkon : conçu pour être lancé depuis des navires ou des sous-marins, il représente une menace pour les flottes ennemies avec une vitesse de mach 9.

3. L’Avangard : véritable planeur hypersonique, il peut manœuvrer à très haute vitesse pour contourner les défenses antimissiles.

4. Le Poséidon : drone sous-marin nucléaire, il est capable de provoquer des tsunamis avec une charge de cent mégatonnes.

5. Le Sarmat : missile intercontinental lourd, il peut emporter jusqu’à quinze têtes, y compris hypersoniques et conventionnelle, donc non nucléaire, sur une portée de 18 000 kilomètres.

6. Enfin, la Russie a récemment utilisé le missile « Orechnik », une évolution du RS-26 Roubej, dans le conflit ukrainien. Tiré sans charge explosive, il a servi de dernier avertissement à l’Occident, marquant une démonstration de force symbolique.

Historiquement, la dissuasion nucléaire garantissait un équilibre fondé sur la destruction mutuelle assurée. La dissuasion non nucléaire, repose quant à elle sur des frappes conventionnelles extrêmement précises, rendues possibles par les missiles hypersoniques.

Ces armes, équipées de charges classiques, permettent de neutraliser des cibles stratégiques sans recourir à des armes nucléaires. Cette capacité met les systèmes de défense occidentaux en échec face à la vitesse et la manœuvrabilité des missiles russes.

« Les systèmes de défense aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile créés par les Américains en Europe n’interceptent pas ces missiles. Ceci est exclu. » – Déclaration de Vladimir Poutine.

Depuis 2014, les tensions en Ukraine ont servi de catalyseur à une confrontation indirecte entre l’Occident collectif et la Russie. Après la nouvelle phase de la guerre en février 2022, Moscou a utilisé ses armes hypersoniques pour des frappes stratégiques en réponse à des provocations ukrainiennes et occidentales, et tout dernièrement, avec le « Noisetier » (Orechnik), en réponse à des tirs sur le territoire indisputable et indisputé de la fédération de Russie avec des armes occidentales qui ne peuvent être mise en service ni opérées autrement que par les Occidentaux, d’une part à cause de leur technologie, et d’autre part à cause du renseignement dont ces armes ont besoin, renseignement que l’Ukraine ne peut pas fournir.

Les missiles comme le Kinjal ou plus récemment le « Noisetier » ont démontré leur capacité à pénétrer les défenses les plus avancées, tandis que le « Noisetier » a été utilisé pour frapper un complexe industriel ukrainien. Ces démonstrations prouvent non seulement la supériorité technologique russe, mais aussi la volonté de Moscou de défendre ses lignes rouges, ce qu’elle fait depuis février 2022.

Dans cette situation, l’Occident n’a rien à répondre. Les porte-avions américains et français sont désormais positionnés hors de portée des missiles russes. La thèse selon laquelle la Russie pourrait recourir à l’arme nucléaire est souvent délibérément exagérée par l’Occident afin de poursuivre la lutte en Ukraine contre la Russie.

Moscou s’appuie principalement sur ses moyens de dissuasion non nucléaires pour répondre aux provocations, offrant ainsi un contrepoids efficace au bloc de l’OTAN, qui est désavantagé par son incapacité à riposter. En revanche, l’on observe que la propagande occidentale est toujours bien vivante et très active.

Les innovations russes, souvent sous-estimées, obligent les autres puissances à repenser les règles du jeu et leurs doctrines militaires. Le développement des missiles hypersoniques russes symbolise un changement dans l’équilibre mondial des pouvoirs.

En combinant les dissuasions nucléaire et non nucléaire, Moscou a créé un outil stratégique capable de répondre aux menaces sans recourir aux armes nucléaires. C’est un message que l’Occident doit comprendre.

Le développement de ces armes n’est en aucun cas une menace pour la France ou d’autres pays. Il s’agit simplement de rappeler que, dans un souci de préservation de la paix, la Russie peut se défendre par des moyens non nucléaires avant de recourir à l’arme nucléaire, même si ce type d’armement n’existe pas aujourd’hui en Occident.

Face à ces développements, l’Occident doit non seulement accélérer ses recherches technologiques, mais aussi repenser ses approches diplomatiques.

La France, en son temps, fut capable d’un tel dialogue avec la Russie, et personne n’oublie les liens établis, même en temps de guerre froide, par le général de Gaulle entre la France et la Russie. Aujourd’hui le problème n’est pas le peuple de France, le problème se trouve à l’Élysée et la vision qu’il a de la France et de son action en Ukraine et contre la Russie.

La modification de la doctrine de dissuasion nucléaire russe, n’est en rien une menace contre le reste du monde ou la France. Cette modification n’a pas fait sourciller les USA, car ils ont bien compris que la doctrine de dissuasion non nucléaire russe était là pour agir comme un nouveau rempart, sur fond de conflit en Ukraine. En particulier lors de bombardements de territoires russe qui ne se situent pas dans le Donbass, par des armes occidentales. Ce nouveau rempart, et les Français doivent le comprendre, est un moyen de ne pas sombrer dans le nucléaire que personne ne souhaite utiliser, assurément personne.

 

Clarté russe

 






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23 Commentaires

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  • Est-ce que les russes ne sont pas en sur-avance à propos des missiles et en sous disponibilités de trouposols ? D’où stagnation dans la région de Koursk et pas de combattants, type Wagner ou tchéthènes à opposer aux islamistes et forces spéciales US/GB ?

     

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    • ls ne sont pas en sous-disponibilité. Ils ont choisi de mobiliser le moins d’hommes possible. Ils se battent à 6 contre 1. Pas besoin de plus pour vaincre l’OTAN en Ukraine tant leur supériorité militaire (stratégie, armement) est grande.

       
    • Vous n’avez pas tout à fait tort @le qestionneur. Mais plutot que de parler de sous-disponibilité, il faut voir du réalisme. La dénatalité des années 1990 se fait sentir : oui il y a un manque d’hommes, puisqu’il ne sont pas nés... Mais ca ne veut pas dire que les Russes ne savent pas se battre, et avec efficacité, bien au contraire.

      J’ajoute aussi ceci, puisque visiblement ce n’est pas compris, alors que c’est simple à comprendre : les Russes se battent en Ukraine ! C’est "chez" eux là bas. C’est pas les Ricains et l’Irak.... Donc ce n’est pas du tout le même comportement envers la population civile (on mettra de coté bien sur les fanatiques de Galicie).

       
  • Le message est clair. Le problème c’est que l’État Profond s’en fout, ils sont à l’abris en Suisse et aux USA. Nous à Paris on n’a que des marionnettes suicidaires et déconnectées de la réalité... pauvre de nous.

     

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    • "... les USA n’avait aucune idée de la volonté de la Russie : établir un échelon intermédiaire de défense, celui de la dissuasion non nucléaire qui permet d’avoir une sécurité supplémentaire avant d’en arriver à l’usage d’armes de destruction massive."

      Cet "échelon intermédiaire" est devenu nécessaire afin d’égaliser les moyens avec le camp d’en face, qui ne s’en prive pas, mais il constitue davantage un ingrédient d’instabilité qu’un progrès apportant une sécurité supplémentaire.

      Le vrai progrès avait consisté à s’entendre pour ne pas produire ce genre d’arme, car son utilisation peu vite déclencher des dérapages vers l’échelon supérieur (l’utilisation d’armes nucléaires intercontinentales). Dans les moments de tensions, un petit malentendu peut vite provoquer un effet domino, et le traité INF visait à se priver de dominos intermédiaires, afin de diminuer les risques d’effets domino rapides.

      Les stratèges de chaques camps vont maintenant aligner la série complète des dominos, et ceux qui auront la responsabilité de leur usage devront faire encore plus gaffe qu’avant pour éviter les erreurs.

       
  • L’hypersonique est en parade à l’avancée de l’OTAN et à sa supériorité (budget militaires, renseignements satellites, awacs, aviation, effectifs potentiels, légitimité). Donc, ça reste défensif. Cela signifie que ce sont les USA et en arrière plan celui qu’on ne peut pas nommer (on l’appeler Voldemort) qui sont à l’initiative stratégique. Pour le moment, du moins en apparences, l’hypersonique ne fait pas peur à l’OTAN. On peut craindre lorsque les USA en disposeront, eux l’utiliseront et de façon massive. Le grand jeu se poursuit et les USA en soi-disant déclin sont encore à l’initiative stratégique. Ne comptez pas trop sur l’effondrement de l’Hégémon. Quant à l’état profond intérieur, ça c’est la formule pour convaincre et embrouiller les intellos du danger intérieur, puisque les prolos sont convaincus par le dictateur extérieur avec le mythe du nouvel Hitler. Et pour le Geek (appelé à se généraliser), y’a le danger de l’espace avec les OVNI. La Russie fait ce qu’elle peut ...

     

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  • "le problème se trouve à l’Élysée et la vision qu’il a de la France (Emanuel Macron) et de son action en Ukraine et contre la Russie"

    La vision de Macron vis à vis de la Russie est celle des Etats Unis.

    Macron n’a aucune vision par lui-même sur aucun sujet !

     

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  • "le problème se trouve à l’Élysée et la vision qu’il a de la France et de son action en Ukraine et contre la Russie"
    Macron n’est que l’emblématique représentant des forces anti-chrétiennes qui ont la main depuis 235 ans sur la France et pour qui la Russie, non soumise, non vassalisée, est un ennemi. Il semblerait quand même que les Loubavitchs aient moins d’emprise sur Vlad et ses copains que leurs coreligionnaires sur les dirigeants et les appareils d’état occidentaux. C’est ce que dit le patron depuis 20 ans, non ?

     

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  • Que peut-on raisonnablement ajouter à la mise en garde de Poutine ? Calme, posée, déterminée et radicale. Il n’ y a que des peuples dégénérés, imbibés de cette haine, qu’ils disent pourtant combattre, pour ne pas tenir compte de cette mise en garde. Vieil adage militaire : "Exhiber sa force, pour ne pas avoir à l’utiliser"
    Vieil adage populaire : "À bon entendeur ???"

     

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  • Incroyable !

    Lorsque le Président Poutine a présenté officiellement ces nouvelles armes innovantes décrites plus haut, c’était le 1er Mars 2018, il avait commenté : "on va nous écouter, maintenant".

    Les généraux US ont dit que c’était du bluff... et Jean-Pierre Petit, expliquait la MHD.

    Nous sommes, presque 7 ans après et le monde s’éveille enfin à cette réalité ... Il aura fallu subir pendant 3 ans les crétins de généraux de plateaux-TV payés 2.000€ la passe, les tocards de la politique et leurs logorrhées stériles, pourtant ces infos étaient disponibles sur le net depuis le premier jour... Y’a comme un problème de comprenette. C’est la coke ou la stupidité congénitale ?

    Mieux vaut tard que jamais, mais les familles endeuillées auraient préféré une prise de conscience plus précoce.

     

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    • Les officiers dormeurs en étaient restés au " nuts " ( des noix) du commandant états-uniens de décembre 1944 dans la poche de Bastogne . Aujourd’hui les Russes toujours taquins leurs balancent " noisettes " . Sachez qu’ils vont les utiliser en assez grand nombres en Ukraine pour percer le front et accélérer décisivement la fin de la guerre en Ukraine . Trump n’aura pas d’autre choix que de dire Amen aux propositions des Russes qu’il devra accepter sinon il ne restera plus d’Ukraine .

       
  • Le problème c’est la militarisation de l’espace.

    Personne n’a jamais dénoncé le traité, mais personne ne l’a
    respecté non plus.

    Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
    Un petit astéroïde, ou une masse quelqueconque s’abatant sur une capitale
    a quelques mach équivaut à une frappe nucléaire, sans en être une.

    Il y aussi ces effets de lentilles atmosphériques, induites par des
    plasma ou micro-ondes.

     

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  • Poutine devrait arriver à dissuader Kiev de tirer des missiles occidentaux sur son territoire avec ses missiles hypersoniques.

    C’est la dissuasion non nucléaire.

    L’efficacité de l’exercice repose sur le rapport entre les dégâts occasionnés de part et d’autre.

     

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  • #3465892

    Les Russes ont des choses en préparation, ne soyez pas inquiets, l’hypersonique n’est qu’une pièce d’un puzzle qui fait tourner les USA en bourrique car ils ne parviennent pas à piger.

    Demandez vous pourquoi ils ont fait des drones à fibre optique ?

     

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