Les dernières déclarations de Jean-Claude Juncker et de la Commission européenne sur le TTIP (ou TAFTA) jettent une lumière crue sur la manœuvre politicienne à laquelle s’est livré le gouvernement de François Hollande [1].
La Commission « continuera de négocier » avec les États-Unis le traité transatlantique de libre-échange (TTIP ou TAFTA) car le mandat de la Commission reste pleinement valable, aucun pays de l’UE n’ayant officiellement manifesté sa réprobation ou son désaccord, a assuré dimanche son président Jean-Claude Juncker, en marge du G20 de Hangzhou.Il a alors ajouté que « Étant donné le mandat » que les États-membres de l’UE ont accordé à la Commission, « nous continuerons de négocier avec les États-Unis », en dépit de la contestation manifestée au sein des gouvernements français et allemand.
Fekl et les canards sauvages
Il convient donc de revenir sur la déclaration du secrétaire d’État au Commerce extérieur du gouvernement français, Matthias Fekl. Ce dernier avait indiqué que la France demanderait en septembre à la Commission, à l’occasion d’une réunion des ministres européens du Commerce, d’arrêter les négociations sur ce projet en raison du « manque de transparence de ces dernières ». Que les négociations du TTIP manquent de transparence est une évidence. Les conditions draconiennes qui sont mises à la consultation des documents de négociation en témoignent. Mais, cela, le gouvernement français le savait depuis 2013. On s’étonne qu’il ait fallu trois ans à un membre de ce gouvernement pour découvrir ce qu’experts et militants dénonçaient depuis le début. On veut bien croire que l’on a le cerveau embrumé dans ce gouvernement, au point de confondre un Macron avec un socialiste ou prendre la politique de Bercy pour une attaque contre la « finance ». Mais il y a des limites à l’indécence.
Alors, comme le disait Michel Audiard, il faudrait peut-être éviter de prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. Bref le drapeau noir flotte sur la marmite et si les cormorans européistes continuent de crier ainsi au-dessus des jonques de Hangzhou, on aura droit aux tontons flingueurs ; bref ce sera du brutal, et on pourrait bien se fâcher.
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Le TAFTA, projet logique du libéralisme mondialisé,
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