Les Anglais ne font décidément rien comme nous. Un rapport du Nuffield Council on Bioethics vient de donner son aval à un traitement de fertilité plus que controversé.
Son principe : créer des embryons à partir de deux femmes et d’un homme pour prévenir des troubles gravissimes. Autrement dit, les enfants seraient ainsi conçus à partir du matériel génétique de trois personnes. Oui, ces bébés auraient trois parents !
Pour le Conseil britannique, la technique permettrait d’éviter que nombre d’enfants ne souffrent de forts handicaps. Un avis qui est loin de faire l’unanimité : d’autres groupes pensent en effet que le jeu n’en vaut pas la chandelle, que la procédure est à la fois inutile, voire dangereuse, et surtout... peu éthique. Sans compter les dérives qu’elle pourrait entraîner.
Désordre mitochondrial
Le but de la manipulation paraît simple : remplacer des mitochondries défectueuses par du matériel sain. Une démarche intéressante sur le papier, car les mitochondries, présentes par centaines - et parfois même par milliers - dans chaque cellule du corps, sont chargées de fournir de l’énergie aux cellules.
Leur propre matériel génétique, l’ADN mitochondrial, peut parfois muter ou s’avérer défectueux : un dysfonctionnement qui entraîne chaque année la naissance de milliers d’enfants souffrant de "désordre mitochondrial", à l’origine de faiblesses musculaires, de cécité et de problèmes cardiaques.
Normalement, seule la mère peut apporter les mitochondries à son enfant. La "fécondation in vitro (FIV) à trois personnes" consiste à prélever l’information génétique du père et de la mère, tel que c’est le cas habituellement, et à l’implanter dans l’ovule d’une donneuse qui contient des mitochondries saines. 0,1 % de l’information génétique de l’enfant proviendrait alors de la donneuse.
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