Le boycott a été très controversé ces dernières années, surtout depuis que BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) s’en est pris à l’entité israélienne. Il s’agissait de faire mal à l’économie d’un pays colonisateur, raciste, et désormais génocidaire.
Dénoncé par la presse mainstream, acquise à la cause israélienne, donc celle du bourreau, le boycott des produits israéliens a failli être un délit (d’appel à la discrimination). Il l’a été après un arrêt de la Cour de cassation en 2015, mais en 2024, la cour d’appel de Paris a établi que ce boycott, s’il n’est pas assorti d’appels à la haine, était légal. En cela, elle s’est pliée à une décision juridique européenne. Le site tertfrancais.com explique :
C’est l’épilogue de 15 ans de condamnations, relaxes et procédures judiciaires. Cette décision de la Cour d’appel de Paris entérine en fait une décision de la Cour européenne des droits de l’homme qui date de juin 2020. La CEDH avait conclu à l’unanimité que la France avait violé l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit la liberté d’expression, en condamnant 11 militants pour incitation à la discrimination économique.
On peut donc demander le boycott de Pegasus, le logiciel espion israélien fourré dans nos smartphones avec la bénédiction de nos opérateurs de téléphonie. De plus, il est considéré comme une arme de guerre. On peut aussi réclamer le boycott des produits israéliens qui atterrissent dans nos étals, puisque beaucoup sont fabriqués par des esclaves palestiniens, Israël étant un État d’apartheid. On peut aussi demander de boycotter la télé française... Bref, si l’on appelle pas à la haine contre Hanouna ou Praud, on peut boycotter C8 (déjà morte) ou CNews. Mais il y en a qui ne connaissent pas les lois...
Ridicule.
Comment faites-vous pour vivre en France et supporter ce genre de scènes ? pic.twitter.com/TPmljlICZ0— Marc Guyon (@MarcGuyon) March 23, 2025
Il y a justement eu une polémique autour de l’étiquetage des produits israéliens issus des colonies, des consommateurs français sourcilleux et vigilants n’achetant pas s’ils voyaient un made in Israel. C’est la Cour de justice européenne, d’inspiration gauchiste, qui a décidé cela en 2019. Les autorités israéliennes ont évidemment crié à la discrimination, et Netanyahou a encore dégainé sa Shoah : il a « dénoncé le “rappel de souvenirs sombres” qu’elles entraînaient selon lui et estimait que “l’Europe devrait avoir honte d’elle-même” », écrit Le Monde.
La polémique autour du boycott des produits israéliens venait à peine de s’éteindre, qu’elle resurgissait encore plus vive après le 8 octobre 2023. En effet, en réponse à la fameuse journée d’action du 7 Octobre, les Israéliens ont attaqué puis détruit Gaza en massacrant ses habitants. Le statut de victime (éternelle) oscillant entre Israéliens et Palestiniens, de grosses entreprises implantées en Israël ont pris position : ce fut le cas de McDonald’s, qui a proposé de livrer des repas gratuits aux soldats israéliens. Une avalanche de critiques, venue des campus américains tenus par la gauche, s’est abattue sur la multinationale de la malbouffe, qui a finalement rétropédalé. Mais le mal était fait, et le BDS reparti de plus belle, incluant Coca-Cola et d’autres grandes marques.
Pourquoi Coca ? Parce que l’enseigne a une usine importante à Atarot, qui est une colonie juive illégale en Palestine. De plus, elle produit du vin sur des terres viticoles volées aux Palestiniens. Ces marques emblématiques en côtoient 150 autres qui sont visées par BDS, dont Carrefour.

Elles sont accusées de travailler ou de collaborer avec le régime militaire raciste de Tel-Aviv. Un exemple parmi d’autres :
Carrefour : la complicité du géant français de la distribution a pris, ces dernières années, diverses formes : accord avec des sociétés israéliennes actrices directes de la colonisation, vente de produits Carrefour dans les colonies, vente de produits israéliens dans ses magasins en France et, récemment, distribution de colis aux soldats de l’armée israélienne.
Il ne s’agit donc pas forcément de sociétés dont les PDG ou les actionnaires principaux sont juifs (même si on retrouve le BlackRock de Larry Fink dans pas mal d’actionnariats), ce qui pourrait effectivement passer pour de la discrimination ou de la haine.
Là-dessus, la victoire de Trump aux élections a provoqué un élan anti-américain dans la jeunesse gauchiste européenne. Ne sachant pas comment lutter contre le rouleau compresseur de la TMV (Trump-Musk-Vance), les gauchistes ont décidé de boycotter tous les produits américains possibles, ou, disons, accessibles à leur entendement. C’est pourquoi nous retrouvons en une de Libé cet acte de résistance inouï, un dessin de Coco, responsable de la propagande graphique de la feuille de chou israélienne :

Des esprits pas très bien intentionnés ont fait remarquer que si on boycottait tous les produits américains, dont les bons films (adieu salles pleines), on allait arriver à quelques absurdités. Comme quoi l’américanisation ou l’américano-dépendance de notre pays n’est pas un fantasme :
Retour au réel. pic.twitter.com/9CwiVKQu8y
— Arthur Sapaudia (@ArthurSapaudia) March 7, 2025
Pour Libé et les autres titres de gauche (toute la presse, quasiment, Figaro inclus), le boycott des produits israéliens confinait à l’antisémitisme. Aujourd’hui, le boycott est devenu vertueux car il faut faire mal, selon l’expression du gros Hollande, au fasciste Trump, au nazi Musk et à l’anti-européiste Vance.
« Depuis quelques jours, l’économie américaine est déjà affectée par ses premières décisions. Eh ben nous, les Européens, et les Français doivent être en première ligne, nous devons lui faire mal, très mal. »
En France, on ne brûle pas encore des Tesla comme aux States, mais le Système encourage ses troupes à lutter contre le néonazisme US, l’américano-nazisme (ricano-nazisme ?).
Cependant, sachant ce qui précède, en incluant Coca et Macdo dans les marques à boycotter pour lutter contre le trumpisme, Coco commet une petite arnaque, une confusion utile : ces deux marques sont déjà boycottées par les gauchistes, à cause de l’apartheid en Israël. Libé joue la carte de la gauche antisioniste mais pas antisémite, un équilibre difficile à trouver par les temps qui courent.
Post-scriptum : en boycottant Coca et McDo, est-ce qu’on n’est pas pour Kennedy Jr (qui dénonce la malbouffe) et donc pour Trump ?!