Sur le plan social, les tenants du corporatisme vont beaucoup moins loin que les membres du Réseau Salariat. Ce sont des tièdes. Il ne faut pas domestiquer le capitalisme, mais le détruire. Or, la cotisation sociale est la seule arme qui puisse le détruire.
Voici une citation de Christine Jakse :
"Nous sous-estimons notre propre capacité à nous prendre en mains. Et une fois de plus, l’histoire de la sécurité sociale nous rappelle à l’ordre. Souvenons-nous qu’avant 1967, nous avions la quasi-maîtrise des sommes colossales collectées par les caisses : la gestion des caisses de sécurité sociale, alors unifiées (la séparation des branches est malheureusement aussi décidée, à l’occasion des mêmes ordonnances), était assumée pour les deux tiers par les représentants des salariés, le patronat ne pesait qu’un tiers parmi les élus. Et non seulement la cotisation était gérée par les représentants des salariés au sein des caisses, mais en plus, elle finançait des investissements lourds : ceux relatifs à la construction des hôpitaux publics et à leurs équipements. Remarquez au passage que ces investissements se sont faits sans recourir au crédit.
C’est pourquoi la cotisation sociale pourrait être un modèle, non seulement de salaire à étendre à tous, mais aussi à transposer dans le cadre d’une cotisation économique dédiée à l’investissement ; comme l’est la cotisation des caisses de sécurité sociales, une partie du PIB serait alors collectée pour abonder des caisses de d’investissement (25% ou 30% du PIB, là où l’investissement capitaliste actuel est de 20%, sans évolution depuis plus de 30 ans, le capital préférant utiliser le surplus aux dividendes). La cotisation économique, gérée démocratiquement par des représentants de salariés, d’usagers, de citoyens par exemple – pourquoi pas à géométrie variable selon les choix à faire -, serait affectée aux gros investissements, ceux qui ont une incidence sur les orientations économiques d’un pays et nécessitent des choix écologiques et anthropologiques. Pour les investissements plus modestes, sans en retirer la dimension démocratique, les entreprises (et non pas les employeurs qui n’existeraient plus), c’est-à-dire les salariés ou leurs représentants auraient la main. Cette alternative reste évidemment à construire et elle est ouverte au débat, comme nous le faisons au sein de mon réseau d’éducation populaire Réseau salariat."
De Gaulle ne voulait pas de la sécurité sociale.
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