Le jeune et nouveau dirigeant de la Corée du Nord s’est exprimé à l’occasion du Nouvel An, une prise de parole rare. Kim Jong-Un en a profité pour annoncer un "virage radical" pour redresser l’économie.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un s’est exprimé mardi lors d’un discours attendu sur l’économie et le dispositif militaire. Dans un message audio diffusé par la télévision d’Etat, il a souhaité que 2013 soit une année de "grandes créations et de changements" après avoir assisté à un spectacle musical et des feux d’artifice.
Kim Jong-Un entend rapidement redresser l’économie exsangue du pays. "Nous devons effectuer un virage radical afin de construire un géant économique dans l’esprit et avec le courage qui furent les nôtres pour conquérir l’espace : tel est le slogan que notre parti et le peuple doit suivre cette année", a-t-il déclaré.
"Améliorer le niveau de vie"
"Le parti tout entier, a poursuivi Kim Jong-Un, le pays et la population doivent s’engager" dans ce "virage complet" destiné à "améliorer le niveau de vie de la population" dont il avait dit l’an dernier qu’elle n’aurait plus à se "serrer la ceinture" sous son règne.
Pour Yang Moo-Jin, professeur à l’université des études nord-coréennes à Séoul, ces propos pourraient effectivement "augurer de réformes économiques limitées".
La Chine, qui maintient le Nord sous perfusion, a poussé ces dernières années son voisin à s’ouvrir économiquement, sans résultats significatifs autres que la création de zones d’activité le long de leur frontière commune.
De timides réformes avaient été engagées en 2002 pour tenter de limiter les effets de l’effondrement des subventions et de l’aide après le démantèlement de l’URSS. Mais le pouvoir nord-coréen, hyper-centralisateur, avait pris peur devant l’essor du petit commerce et annulé la plupart des réformes trois ans plus tard.
Les ambitions militaires
Kim Jong-Un a également réaffirmé les ambitions militaires de son pays. "La puissance militaire d’un pays représente sa force nationale. Il ne peut se développer qu’à la seule condition de bâtir sa puissance militaire dans tous les domaines", a-t-il dit, conformément au concept de "songun" (priorité à l’armée) défendu par son père Kim Jong-Il.
Il a cependant assorti son discours d’une note plus apaisée en direction du Sud, quelques semaines seulement après l’élection à sa présidence de la conservatrice Park Geun-Hye. "Pour mettre fin à la division du pays et parvenir à sa réunification, il est important de cesser la confrontation entre le Nord et le Sud", a-t-il déclaré.
Selon Kim, "l’histoire des relations intercoréennes montre que la confrontation entre compatriotes ne mène à rien sinon à la guerre".