Mais où est donc Prigojine, le sulfureux patron du groupe armé privé Wagner ?
On sait qu’après son coup de sang et sa pseudo-marche sur Moscou, afin non pas de prendre la ville et défaire Vladimir Poutine mais pour résister au démantèlement de sa milice, la médiation du président Loukchenko devait lui fournir un exil en Biélorussie, en échange de l’abandon de toute poursuite.
Loukachenko avait d’ailleurs déclaré le 27 juin que Prigojine était arrivé dans son pays. Il n’y a cependant jamais eu de preuve de sa présence en Biélorussie. Le renseignement occidental savait, grâce aux satellites, que deux avions de l’homme d’affaire russe avait atterri sur une base biélorusse, mais sans la certitude qu’il était à bord.
Dans une conférence de presse, ce jeudi 6 juillet, Loukachenko a déclaré qu’Evgueni Prigojine ne se trouvait pas en Biélorussie mais bien en Russie :
« Concernant Prigojine, il est à Saint-Pétersbourg. Où est-il ce matin ? Peut-être parti à Moscou, ou ailleurs, mais il n’est pas sur le territoire biélorusse. »
Il a expliqué avoir eu « hier » une conversation téléphonique avec Prigojine, qui lui aurait assuré qu’il allait continuer à travailler pour la Russie. « Je sais de façon certaine qu’il est en liberté », a-t-il ajouté.
À propos des combattants de Wagner, il a affirmé qu’ils étaient cantonnés « dans leurs camps », mais pas en Biélorussie, du moins « pour le moment ».
Interrogé sur la localisation de Prigojine, le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov n’a pas confirmé s’il se trouvait à Saint-Pétersbourg : « Nous ne suivons pas ses déplacements. »
Les spéculations vont bon train : élément de preuve en faveur de la collusion entre Prigojine et Poutine, ou bien preuve s’il en fallait de la faiblesse de Poutine face à celui qui dans son bras de fer avec le pouvoir russe a obtenu ce qu’il voulait, concédant seulement de ne pas lui faire perdre la face ? Ceux qui penchent pour cette dernière solution pensaient aussi que le commandement militaire serait remplacé ; il est toujours là…