Israël est aujourd’hui sur la scène internationale l’équivalent de ce qu’est un psychopathe dans la communauté des hommes. Après soixante-dix ans d’existence, les effets dévastateurs de son narcissisme pathologique et de sa mégalomanie paranoïaque, encore récemment illustrées par l’inversion accusatoire histrionique de Netanyahou contre le programme nucléaire iranien, se font sentir dans la planète toute entière. Son talent de manipulation est stupéfiant, en particulier sa capacité de diriger la politique étrangère et militaire de la plus grande puissance mondiale, en lui faisant croire qu’elle agit dans son intérêt quand elle n’agit en réalité que pour le bien d’Israël et creuse sa propre tombe. Car tout l’art de la manipulation est de faire croire au manipulé qu’il pense et qu’il décide, quand c’est vous qui pensez et décidez à travers lui : c’est bien ce que fait Israël avec les États-Unis en les entraînant à détruire tous les ennemis d’Israël au Proche et Moyen-Orient.
Le psychopathe ne change pas. Rien n’arrêtera Israël. Son destin est écrit dans la Torah : c’est la soumission de toutes les nations à un nouvel ordre mondial centré à Jérusalem, prophétisée par Isaïe, et à nouveau par Ben Gourion en 1962 [1]. Les nations insoumises seront détruites ; ce sont les « sept nations » de la Bible (Deutéronome 7,1-2 et Josué 24,11), dont a parlé sans en avoir l’air le général Wesley Clark, fils du rabbin Benjamin Jacob Kanne [2]. C’est aujourd’hui le tour de la Syrie : « Oracle sur Damas. Voici Damas qui cesse d’être une ville, elle va devenir un tas de décombres » (Isaïe 17,1-2).
Ce qui finit par perdre le psychopathe, c’est qu’il en fait trop. Parce que rien n’étanche sa soif de pouvoir, parce que la naïveté de ses victimes lui paraît sans limite, et parce que l’expérience lui démontre que les mensonges les plus gros sont ceux qui passent le mieux [3], il va toujours trop loin. Son impulsivité, son incapacité à gérer la frustration et l’humiliation, le poussent parfois à des actions dont les conséquences échappent à son contrôle. Un jour ou l’autre, le masque se fissure. Même ses larmes deviennent suspectes. Mais il est généralement trop tard : il ne laisse derrière lui que ruine et désolation.
Qu’est-ce qu’un psychopathe ?
La sociopathie — ou « trouble de la personnalité antisocial » (antisocial personality disorder) — est un syndrome de traits psychologiques. La « psychopathie » décrit sensiblement le même diagnostic. Mais ne soyons pas dupes des mots : le phénomène humain dont il est question est complexe, mystérieux, et peut être analysé indépendamment de ces catégories diagnostiques récentes et relativement arbitraires (lire par exemple Les Gens du mensonge de Scott Peck). La notion de « perversion narcissique », davantage vulgarisée en France à partir des travaux de Paul-Claude Racamier [4], recouvre sensiblement la même réalité, même si certains s’efforcent de les distinguer.
Le Canadien Robert Hare a établi une liste de critères diagnostiques de la psychopathie qui fait autorité [5]. Les traits les plus marquants sont l’absence d’empathie et de conscience morale. Le psychopathe est un dominateur ; sa jouissance est de contrôler les autres en les privant de leur libre-arbitre, et sa capacité de nuisance n’est inhibée par aucun scrupule ou remord. Étant incapable de se mettre à la place des autres, le psychopathe est aussi incapable de porter sur lui-même un regard critique. Convaincu en toute circonstance de son bon droit, il considère le ressentiment de ses victimes comme une haine irrationnelle.
Les critères diagnostiques de la psychopathie incluent aussi le mensonge chronique, la duperie (cunning) et la manipulation. Le psychopathe n’a pas de sentiment profond, mais il développe une grande aptitude à donner le change. Il peut être charmeur et charismatique, et ment avec un aplomb déconcertant. Il est incapable de ressentir de l’empathie, mais apprend à la simuler, avec parfois une tendance à l’histrionisme. Bien qu’immunisé contre la culpabilité, il se rend maître dans l’art de culpabiliser pour dominer. Le mensonge est tellement dans sa nature que la question de sa sincérité est presque sans objet. La vérité se confond pour lui avec la version des choses qui l’arrange. Il ne lui importe pas que ses paroles soient vraies, mais qu’elles soient crédibles.
Selon Hervey Cleckley, pionnier dans ce domaine clinique (The Mask of Sanity, 1941), le psychopathe « présente une apparence technique de bonne santé, avec souvent même une haute performance intellectuelle, et il n’est pas rare qu’il réussisse en affaire ou dans ses activités professionnelles [6] ». Certains psychiatres jugent donc que le psychopathe n’est pas techniquement « malade ». Il n’a pas intériorisé la loi morale, mais il maîtrise les règles du jeu social.
Du point de vue psychanalytique, cependant, le pervers narcissique refoule une blessure archaïque et vit sous la perpétuelle menace de la « dépression narcissique ». On peut en effet supposer qu’il refoule une honte de sa propre inhumanité ; qu’il projette sa « haine de soi » sur les autres ; qu’il veut se faire craindre parce qu’il se sait indigne d’amour. Ce sont là des suppositions sur son « inconscient ». Sur le plan cognitif conscient, en tout cas, il sait que son pouvoir réside dans le mensonge, et que, si les autres voyaient à travers son masque, il serait renvoyé à son néant. Comme il suppose les autres aussi cruels que lui (c’est le principe de l’inversion accusatoire, largement documenté par Hervé Ryssen [7]), il craint d’être littéralement détruit. Il doit donc mentir toujours plus, toujours mieux. Sa compulsion à la domination est le pendant de sa peur de l’anéantissement.
L’avenir d’une manipulation
Dans L’Avenir d’une illusion, Sigmund Freud a qualifié la religion de « névrose obsessionnelle universelle de l’humanité ». Il ne désignait pas une névrose au sens strict. Au contraire, écrivait-il, en adoptant la foi religieuse,
« le vrai croyant se trouve à un haut degré à l’abri du danger de certaines affections névrotiques ; l’acceptation de la névrose universelle le dispense de la tâche de se créer une névrose personnelle [8] ».
Freud visait le christianisme. Nous pouvons adopter une approche similaire du judaïsme, mais en nous tournant vers une autre catégorie de pathologie mentale que les névroses. Notre hypothèse est la suivante : par certains aspects essentiels, la judéité est une forme de sociopathie ou psychopathie collective.
Dire cela ne signifie pas, bien entendu, que les juifs sont des psychopathes. La différence entre la psychopathie collective et la psychopathie au sens clinique est la même qu’entre la névrose collective et la névrose individuelle selon Freud : la participation à une mentalité psychopathique collective permet aux membres de la communauté, non pas de s’immuniser contre le trouble de la personnalité, mais de canaliser dans une large mesure les tendances psychopathiques vers l’extérieur de la communauté, et maintenir au sein de celle-ci un haut degré de sociabilité.
L’idée est facile à illustrer : l’individu qui se perçoit comme intrinsèquement supérieur et qui exalte sa pulsion destructrice est un dangereux mégalomane. Mais Maurice Samuel est simplement un juif communautaire très engagé lorsqu’il écrit dans son livre de 1924 You Gentiles (« Vous, les Gentils ») :
« toutes les différences entre vous, les Gentils, sont triviales comparées à ce qui vous sépare tous de nous ».
« Nous les juifs, nous les destructeurs, resterons pour toujours les destructeurs. […] Nous détruirons à jamais car nous avons besoin d’un monde à nous, un monde-Dieu, qu’il n’est pas dans votre nature de construire [9]. »
Autrement dit, c’est uniquement lorsque les juifs pensent et agissent en tant que représentants des juifs et au nom des juifs — lorsqu’ils disent « nous, les juifs… » — que leurs comportements à l’égard des non-juifs et leur conception des rapports avec les non-juifs trahissent une structure psychopathique.
Lorsqu’un juif dit « nous, les juifs… », il ne fait que reproduire un discours communautaire. Or, ce discours communautaire est un discours élaboré par les élites communautaires, dont les premiers furent la caste héréditaire des Lévites. L’idéologie dominante au sein d’une communauté est presque toujours l’idéologie insufflée par les dominants. Lorsqu’un juif est mû par sa judéité, il est mû en réalité par ses élites passées et présentes. C’est pourquoi le poète Samuel Roth écrivait, dans une étude très critique de sa propre communauté : « the evils of Israel are the evils of leadership. » Tous les malheurs des juifs, il les met en dernière instance sur le compte de « l’hypocrisie et la cruauté incroyables qui nous sont imposées par nos dirigeants fatals ».
« En commençant par le Dieu d’Israël lui-même, ce furent les chefs successifs d’Israël qui, l’un après l’autre, ont rassemblé les juifs pour diriger leur tragique carrière — tragique pour les juifs et non moins tragique pour les nations voisines qui les ont subis [10]. »
Lorsque nous parlons de psychopathie collective, nous voulons donc parler d’un système par lequel un nombre relativement restreint d’élites machiavéliques s’efforce de maintenir l’ensemble des juifs sous leur emprise pour leur faire reproduire leur mode de pensée. Pour le comprendre, faisons une comparaison avec un autre type de collectivité. Dans The Corporation : The Pathological Pursuit of Profit and Power, Joel Bakan fait remarquer que le comportement des grandes entreprises « est très similaire à celui du psychopathe [11] », par leur complète indifférence à la souffrance de ceux qu’ils écrasent dans leur course au profit. Or la culture d’une entreprise, à laquelle participe chaque employé à un degré ou un autre, est impulsée par son élite dirigeante (Enron est un cas d’école) [12]. Et une étude psychologique, publiée sous le titre Snakes in Suits, a montré qu’on trouve chez les cadres dirigeants des grandes entreprises une proportion anormalement grande de traits psychopathiques [13]. L’analyse que je fais de la psychopathie tribale juive repose exactement sur le même raisonnement.
Étiologie de la judéité
Selon l’ethnohistorien juif Raphael Pataï, auteur de The Jewish Mind (1977), le critère ultime de la judéité (Jewishness) est « la conscience d’appartenance [14] ». Être juif, confirme Alain Finkielkraut, « c’est me sentir impliqué, concerné, compromis parfois par ce que font les autres juifs. C’est un sentiment d’appartenance, d’affiliation [15]. » Cela revient à dire, ni plus ni moins, que la judéité est un tribalisme ; la mentalité tribale signifie que chacun des membres du groupe se voit lui-même et les autres membres prioritairement comme des parcelles du groupe, et ne se reconnaît de responsabilité qu’à l’égard du groupe.
Ce tribalisme n’a pas la même intensité chez tous les juifs. On peut concevoir la judéité à l’image du champ gravitationnel d’une planète, qui décroît avec l’éloignement. Dans les sphères intérieures gravitent les juifs durs, totalement dévoués à la cause d’Israël et à ses ambitions les plus folles ; ceux que Racamier appellerait un « noyau pervers ». À la périphérie, comme des satellites éloignés, les juifs les moins engagés sont maintenus par une force gravitationnelle faible, et susceptibles à tout moment de quitter l’orbite. La planète elle-même, qui génère la judéité, est la Bible hébraïque.
Le tribalisme n’est pas pathologique en soi. Mais le tribalisme juif présente la particularité unique de se combiner avec une prétention marquée à l’universalisme. Il ne s’agit pas de deux identités contradictoires, qui formeraient une complexité psychologique : c’est presque toujours en référence à leur judéité, et non en dépit d’elle, que les juifs se sentent et se proclament universalistes. Ils ne sont pas tiraillés entre tribalisme et universalisme : au contraire, c’est dans et par leur tribalisme qu’ils se sentent universalistes. L’universalisme des juifs est donc un universalisme juif, qui fait partie intégrante du tribalisme juif. C’est ce paradoxe qui trahit le mieux la nature irrationnelle, c’est-à-dire pathologique, de ce tribalisme juif. Il n’y a pas à l’intérieur de l’identité juive de dissonance cognitive entre universalisme et tribalisme, parce que l’universalisme juif est, en réalité, un tribalisme exacerbé de type narcissique et psychopathique. Il est l’expression d’une conviction inébranlable que les juifs savent mieux que le reste de l’humanité ce qui est bon pour l’humanité, parce que la judéité est l’essence de l’humanité. Cela va sans dire — et sans même réfléchir —, ce qui est bon pour l’humanité se confond avec ce qui est bon pour les juifs.
L’universalisme juif signifie que les juifs sont au centre de l’univers. Qu’ils le sont de droit, et qu’ils doivent l’être de fait. L’universalisme juif est donc, de façon plus ou moins inconsciente, un fantasme de domination. C’est aussi, de façon plus ou moins consciente et calculée, un message aux nations pour endormir leur méfiance : « Nous, les Juifs, nous vous aimons ! Faites-nous confiance, laissez-nous vous guider. » C’est le masque du tribalisme dominateur. En tant que masque, il cache une peur profonde de la dangerosité potentielle de l’humanité du reste des hommes, si elle venait à démasquer l’imposteur. C’est le second paradoxe de la judéité : les juifs proclament haut et fort leur amour universel de l’humanité, tout en se disant à eux-mêmes être « le peuple élu par la haine universelle » (Léon Pinsker dans son Avertissement d’un juif russe à ses frères [16]).
Comme la psychopathie, la judéité se caractérise donc comme une volonté de domination enracinée dans une terreur de l’extermination. Dominer pour ne pas disparaître ; et dominer toujours plus pour se prémunir contre l’hostilité qu’engendre cette domination. À l’arrivée, martèlent les élites juives, ce sera Jérusalem-capitale-mondiale ou Re-Shoah. Ainsi, en entretenant chez les juifs, par le culte mémoriel de la Shoah, ce que Gilad Atzmon nomme un Stress Pré-Traumatique permanent, les élites les font coopérer à l’agrandissement de leur propre pouvoir.
Cette structure cognitive paranoïaque, inhibitrice de toute maturité psychologique, est sortie du moule de la Bible hébraïque, avec son dieu jaloux au double message : promesse de domination, menace d’extermination. Comme je l’écrivais dans un article précédent, le message de Yahvé à son peuple élu est en substance le suivant : « Ne fréquentez pas les peuples que vous côtoyez, méprisez leurs traditions et, lorsque c’est possible, exploitez-les, asservissez-les, exterminez-les. Si, après cela, ils vous font violence, c’est de votre faute : vous n’avez pas obéi assez scrupuleusement. » Telle est la désastreuse logique intériorisée depuis une centaine de générations, qui enferme les juifs dans une psychopathie collective, sans aucune chance d’en jamais sortir, sauf à rejeter l’autorité de Yahvé, à reconnaître en lui une idole monstrueuse, l’usurpateur diabolique de la divinité suprême.
Malheureusement pour les juifs, les chrétiens ne les aident pas en cela. Depuis les Pères de l’Église, ne leur reproche-t-on pas, précisément, de ne pas avoir été assez fidèles à Yahvé, de ne pas lui avoir obéi assez scrupuleusement ? Dans ces conditions, comment peut-on leur reprocher aujourd’hui leur tribalisme dominateur ? La question juive est, en dernière analyse, aussi une question chrétienne.
Mai 68 : le meurtre du père et l’esprit révolutionnaire juif
Dans mon récent article sur Kafka et le « complexe d’Isaac », j’approfondissais ma réflexion (que je conçois comme contribution à une réflexion collective) sur le rôle du père juif en tant que représentant de Yahvé : « le Dieu juif est un père psychopathe, et le père psychopathe est un Dieu juif. » On sait que du point de vue freudien (qui doit toujours être pris comme le point de vue d’un juif sur la psychologie juive), Dieu, le père et le superego sont une seule et même chose, de sorte que la judéité elle-même peut être comprise comme un « complexe d’Isaac », soit, selon la définition de Jean-Pierre Fresco, « l’ensemble des conséquences pour le psychisme du fils d’un père vécu comme psychiquement menaçant, destructeur ou meurtrier. »
Cet article a suscité un commentaire signé H.M. que j’ai trouvé stimulant, et qui suggérait deux choses : d’une part, un lien entre l’esprit révolutionnaire juif et la haine refoulée du père « abrahamien » ; d’autre part, une explication du fait que l’esprit révolutionnaire juif ne s’attaque jamais au père juif, c’est-à-dire au judaïsme, mais toujours au père goy, c’est-à-dire à tout ce qui incarne l’autorité paternelle dans les nations. Je résume et reformule le commentaire de H.M. :
« Et si cette rage révolutionnaire à détruire la culture des autres venait précisément de cette incapacité, liée à la culpabilité écrasante instillée par “le père juif” et son équivalent structurel dans la communauté, à “tuer le père” à l’intérieur de la tribu ? Autrement dit, chez moi, je ne peux pas le faire, alors je vais le faire chez les autres. Ainsi, je reste ad vitam aeternam sous la domination de mon père, mais je peux malgré tout continuer à vivre, parce que je me soulage dans toutes les autres structures hiérarchiques où je vis. »
L’autorité paternelle juive, suspendue à Yahvé, est intouchable parce qu’elle est traumatique. L’esprit révolutionnaire juif serait donc une haine du père juif « abrahamien » (représentant et substitut de Yahvé) refoulée massivement et détournée vers le père goy. C’est une projection au sens freudien, analogue au processus de l’inversion accusatoire : incapables de haïr consciemment leur père, les révolutionnaires juifs disent aux Gentils : haïssez votre père. Le processus est bien illustré par la manière dont Évariste, alias Joël Sternheimer, inspira à Renaud, alors âgé de 16 ans, sa chanson Crève salope ! et lui assura son succès, alors que lui, Sternheimer, ne se serait jamais permis de chanter ça à son père mort à Auschwitz. Et il est pitoyable de voir Renaud aujourd’hui rongé par le remords d’avoir « tué » son père. Tout un symbole !
Il faut bien distinguer l’esprit révolutionnaire juif en tant qu’état d’esprit chronique, des mouvements révolutionnaires qui peuvent s’élever, chez tous les peuples, contre des « pères » oppresseurs. Comme l’a bien souligné Félix Niesche à propos du bolchevisme, le premier peut se greffer sur les seconds pour les détourner. Mais dans le cas de Mai 68 — qui, selon Romain Goupil, se voulait un remake de 1917 —, il semble que les juifs aient réussi à initialiser une révolution sans même s’appuyer sur un début de révolte légitime. Mai 68 fut, par excellence, le meurtre culturel du père, et Alain Soral a raison de souligner la cassure profonde et durable qu’il en a résulté dans la psychologie des générations nées après cette date. Le plus extraordinaire est que seule la paternité goy a été abattue. Rien n’a vraiment changé dans les milieux juifs : si l’on en juge par le retournement des trotskistes en néoconservateurs ultra-sionistes, et par l’exemplaire loyauté filiale observable dans leurs milieux familiaux, c’est plutôt le contraire qui s’est passé.
En définitive, la question juive est une question psychologique. Sans découvrir les ressorts psychologiques de la judéité, les mouvements juifs demeurent mystérieux. On imagine aisément que des crypto-sionistes influents comme René Cassin, président de l’Alliance israélite universelle, complotent pour faire tomber De Gaulle après ses déclarations du 27 novembre 1967, mais comment expliquer la soudaine mobilisation de la jeunesse juive et sa capacité d’entraîner en masse les étudiants français ? Qui a donné le mot d’ordre ? Les chefs de file juifs de 1968, les Cohn-Bendit et les Goupil, étaient-ils conscients de l’enjeu sioniste ? J’en doute. Je pense que Gilad Atzmon a raison lorsqu’il dit que la plupart des juifs « ne sont pas conscients de leur rôle particulier dans le système tout entier [17] ». Il y a de l’inconscient collectif dans cette affaire.
L’hypothèse est donc que les élites juives disposent, dans la jeunesse juive, d’une réserve explosive de haine du père refoulée, c’est-à-dire d’une masse révolutionnaire dormante toujours prête à être déchainée. Il suffit de leur dire quel père ils doivent tuer. Et d’ailleurs, si l’on réfléchit sérieusement à l’impact de la circoncision au huitième jour, traumatisme provoquant une dissociation massive et irréparable dans le psychisme par refoulement de la terreur du père castrateur, ne sommes-nous pas dans une forme de contrôle mental évoquant certains rituels sataniques ? Ce démon de Yahvé a d’autres moyens de travailler le cerveau des juifs, mais la circoncision reste tout de même le verrou profond ; le jour où elle sera interdite (remplacée par la coupure symbolique d’une banane, par exemple), la « question juive » sera résolue en deux générations.