Le ci-devant Colombani n’aime vraiment pas les russes. Il en a donné un nouvel exemple dans la tribune qu’il écrit pour le quotidien gratuit Direct Matin, tribune reprise sur internet dans Slate.fr où le ci-devant, qui en est aussi le directeur de publication, officie aussi [1]. C’est un exemple frappant et instructif du racisme antirusse, qui inspire ces élites auxquelles le ci-devant appartient, qu’il nous délivre à cette occasion.
Le bonheur ne s’achète pas.
Le ci-devant Colombani découvre donc qu’il y a des russes heureux. Et en plus, leur pourcentage progresse. Voilà qui semble beaucoup le chagriner. Il écrit donc « Selon un sondage publié fin février par VCIOM, institut russe d’études d’opinion publique, la part des personnes heureuses en Russie est en hausse : 52% contre 44% en décembre 2014. Malgré les sanctions contre le pays et la récente dévaluation du rouble, tout irait donc bien pour les Russes. Pour l’économiste Siméon Djankov, cette joie de vivre est difficilement conciliable avec certains faits qu’il rappelle sur le blog du Peterson Institute for International Economics ».
Cette progression de gens se déclarant heureux l’effraie. Elle lui semble incompatible avec les effets des « sanctions » occidentales. Ces dernières sont réputées avoir plongé l’économie dans le chaos…Ou peut-être pas. Car il y a des observateurs, plus perspicaces que le ci-devant qui ont émis de sérieux doutes quant à cette vision catastrophiste de l’impact des sanctions.
C’est en réalité une chose très facilement compréhensible. Le ci-devant ne conçoit pas le bonheur en dehors des choses matérielles. Pour lui, ce n’est qu’une valeur comptable. Que, dans la notion du bonheur il puisse y avoir celle de la fierté nationale, de la dignité retrouvée, lui est à tout plein incompréhensible. Que le bonheur individuel participe d’émotions collectives, comme celles qu’ont éprouvées les russes à l’occasion du rattachement de la Crimée à la Russie lui est inconcevable. Il est bien ce produit de la bourgeoisie dont Marx et Engels disait, dans le Manifeste du Parti communiste, qu’elle « …a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange ». Voilà pourquoi il ne peut concevoir que, dans un pays où il y a des difficultés économiques, les gens puissent se sentir plus heureux. Non, il n’y a là aucune « dissonance cognitive ».
Car, le ci-devant Colombani n’est pas à court d’une explication. Il ne la formule pas lui-même. Le ci-devant à des pudeurs de jeune fille d’un autre temps. Il préfère laisser la parole à d’autres, se réfugier derrière ce qu’il considère comme un « avis autorisé », celui de Siméon Djankov auquel il fait dire : « Je ne peux penser qu’à deux explications possibles de cette apparente dissonance cognitive. Premièrement, la majorité des Russes aiment souffrir : quand les temps deviennent durs, ils se sentent plus gais. Deuxièmement, les personnes interrogées ont peur de donner la véritable réponse puisque la paranoïa à l’égard de l’Etat omniprésent a rapidement augmenté. »
Ah, que ces pratiques sont belles de la part d’un journaliste si éminent. Il ne dit pas ce qu’il pense vraiment : les russes aiment souffrir et sont tenus par la peur. Non, il le suggère par le biais d’une citation d’autrui. Mais, on se rend bien compte que ceci ne fait que traduire ce que le ci-devant Colombani pense. Et cette pensée est tout simplement raciste.