Après Véronique Avril, qui aurait loué pendant 5 ans un appartement insalubre, une autre personnalité de La République en Marche doit faire face à des révélations qui pourraient ternir sa campagne. Houmria Berrada, candidate dans la 2e circonscription du Nord a été condamnée en 2011 à huit mois de prison avec sursis pour « faux et usage de faux document administratif », selon le texte du jugement que s’est procuré l’AFP jeudi.

L’affaire a été révélée mercredi par La Voix du Nord. Le même jour, le référent LREM dans le Nord avait affirmé que le cas était entre les mains des instances éthiques du mouvement, et annoncé qu’une « décision en conséquence » serait prise. « Si les faits sont avérés, la décision sera assez radicale », avait-il ajouté.

8 mois de prison avec sursis

Aujourd’hui âgée de 34 ans, Houmria Berrada avait produit en 2010 un faux diplôme de l’Université de Bourgogne à Dijon en utilisant celui, authentique, d’une étudiante de cet établissement. Il lui avait servi à intégrer l’Ixad, l’école des avocats de Lille rattachée à la Faculté de droit.

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L’intéressée s’est expliquée au micro de France Bleu Nord.

« Je n’ai jamais été prévenue devant un tribunal correctionnel », se défend-elle. « Je suis allée aujourd’hui consulter mon casier judiciaire B2 au palais de justice, il est écrit “néant”. Est-ce que ça veut dire que je n’ai jamais été condamnée ? En tout cas, je n’ai jamais reçu de notification. Pour moi cette condamnation c’est du vent. Si j’ai quitté l’école d’avocats, c’est pour des raisons personnelles. »

Se réservant le droit de porter plainte, la jeune femme dénonce « une cabale politique et médiatique », et une « machination ». Selon elle, les candidats LREM sont « attendus au tournant, notamment car ils portent la loi sur la moralisation de la vie publique ». Le symbole est effectivement malheureux, au point que son propre suppléant, Christian Carnois, a suspendu sa campagne depuis mercredi, et compte demander à ce que l’investiture de Houmria Berrada lui soit retirée.

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Le 30 mai 2017, Le Monde traitait du trafic de faux diplômes sur l’Internet.

« Bonjour, je vends des faux documents : passeport, permis de conduire et des papiers super authentiques pour travailler si vous n’avez pas de diplôme. Contactez-moi par mail pour plus d’informations. » Cette petite annonce, d’un certain Henri Chavez, se multiplie sur les différents fils de discussion du très fréquenté forum 18-25 du site Jeuxvideo.com.

Dans cet article, on apprend que la société VerifDiploma, qui contrôle la validité des diplômes, trouve 8% de faux parmi les 50 000 vérifiés chaque année, soit 4 000 unités ! Et il y a deux cas de tricheurs : le candidat qui a la formation mais pas le diplôme, et celui qui n’a ni l’un ni l’autre. En somme le demi-truand et le truand complet. L’astuce des sites qui fournissent des faux pour 150€ est de prétexter d’un usage « festif ».

Mais il y a mieux : les universités virtuelles qui délivrent de vrais diplômes !

À l’image des tarifs SNCF qui ont explosé depuis l’avènement de l’euro, la fraude a augmenté proportionnellement. Il ne s’agit pas de dire que la fraude au diplôme est justifiée moralement, mais dans un pays qui ne jure que par ce papier ou ce bout de carton, il est inévitable que des petits malins contournent l’obstacle. L’exemple de la corruption et de la fraude à grande échelle ne milite pas pour une moralisation dans la France d’en bas...

La diplômite nationale laisse des dizaines de milliers de jeunes sans arme chaque année dans le monde impitoyable du travail, alors certains s’en fabriquent. Il y a même de faux ingénieurs qui ne sont jamais découverts ! La fraude au diplôme traduit tout simplement la faiblesse de la formation à la française.