Au premier semestre 2013, l’activité des pirates somaliens a baissé significativement par rapport aux années passées, avec seulement 8 attaques constatées contre 199 par rapport à la même période, deux ans plus tôt. Cela est notamment dû à la présence de forces navales relativement importantes déployées au large de la Corne de l’Afrique et dans l’océan Indien.
Cela étant, avant de baisser en intensité, le détournement de navires aura été une activité lucrative pour les « parrains » de la piraterie somalienne puisqu’elle leur aura rapporté « entre 339 et 413 millions de dollars (…) entre 2005 et 2012 », selon un rapport co-écrit par Interpol et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) et publié par la Banque mondiale. Cette somme correspond au total des rançons versées au cours de cette période pour obtenir la libération de navires et d’équipages capturés.
Seulement 0,1 % des rançons est allé dans les poches des exécutants des attaques de navires, selon le rapport, qui est basé sur des entretiens avec d’anciens pirates. Une partie a servi à financer d’autres activités criminelles (trafic d’êtres humains par exemple) ou des milices armées. Le reste est revenu aux financiers de ces opérations, comme Mohammed Abdi Hassan, alias Afweyne, arrêté récemment à Bruxelles par la police belge, grâce à un subterfuge digne du film Argo.
Le versement de rançons n’est pas sans poser de problèmes à la Somalie, étant donné que, relève le rapport, certaines banques refusent de s’impliquer dans le pays afin d’éviter d’être impliquées dans des opérations de blanchiment d’argent.
Et même si la piraterie somalienne est en déclin, il n’en reste pas moins qu’elle coûte, chaque année, au commerce maritime, 18 milliards de dollars, que ce soit pour financer les mesures de sécurité ou payer les assurances. En outre, elle a eu aussi pour conséquence de freiner l’activité maritime dans la Corne de l’Afrique, ce qui a privé les pays de la région de revenus liés au transport ou à la pêche.