La section Santé d’Égalité & Réconciliation réunit des professionnels actifs couvrant à peu près tous les secteurs de la santé (praticiens médecins ou non médecins, journalistes, auteurs, chercheurs) qui se donnent pour ambition d’être les sentinelles des dérives du système de soins moderne. La section Santé se veut aussi un outil pragmatique présentant des solutions concrètes pour rester en bonne santé.
Mens sana in corpore sano
Nous y faisons souvent référence dans nos articles, pratiquer une activité physique ou un sport est hautement favorable à la santé. Il est la plupart du temps le corollaire d’une bonne hygiène de vie. Ses effets psychologiques pour équilibrer les tendances dépressives, notamment grâce à la libération d’endorphines ont été bien décrites dans la littérature médicale. Le dispositif « sport sur ordonnance » de la loi santé de 2016 permet même aux médecins de prescrire des séances de sport pour de nombreuses pathologies. « L’esprit sportif » bien placé, véhicule les valeurs de respect : de soi, des autres et de la règle imposée. C’est un puissant vecteur d’intégration et de renforcement de l’estime de soi. À ce titre, il a toujours tenu une bonne place dans l’éducation des enfants et des adolescents. L’émulation, la recherche du dépassement sont de saines attitudes, et la satisfaction de l’objectif atteint ou dépassé conduit à la réalisation de soi. Alors une panacée ?
- Le baron Pierre de Coubertin a œuvré pour le développement du sport en France dès la fin du XIXème siècle par l’introduction du sport dans les écoles, avant d’être le rénovateur des Jeux Olympiques modernes
Les excès du sport
Trop poussé, le sport commence toutefois à devenir dangereux, en particulier pour le cœur. Le médecin du sport Stéphane Cascua [1] rappelle que chaque année, l’effort provoque la mort subite de 1 500 sportifs, dont la cause est très souvent coronarienne. De façon moins radicale, le sport intensif est très préjudiciable à l’appareil locomoteur bien sûr, mais aussi, fait moins connu, à l’intégrité de l’intestin grêle. Il perturbe également la production hormonale. L’équilibre psychologique peut lui aussi se voir menacé par le surentraînement. Selon Stéphane Cascua, de nombreux sportifs de haut niveau vivent des états proches des burn out du monde professionnel, à cause de la stimulation permanente des hormones de stress. La pratique de la compétition oriente les sportifs, qu’ils soient « du dimanche » ou professionnels sur la performance à tout prix. Pour cela, ils ont recours à différentes stratégies : de la saine diététique à un entraînement régulier, en passant par les compléments alimentaires ou protéinés, jusqu’à parfois franchir le pas de la prise de substances dopantes.
Dopage à tous les étages
Le premier décès par substance dopante remonte à la mort de Tom Simpson, le 13 juillet 1967, sur une étape du Tour de France. La presse grand public fait ses gros titres sur le cycliste, foudroyé en pleine ascension du mont Ventoux, les poches pleines d’amphétamines. Le public découvre une pratique alors réservée aux sportifs de haut niveau, qu’ils considèrent comme des personnages d’exception aux performances tout autant exceptionnelles. Mais les fans sont choqués de découvrir que leurs champions sont en fait des tricheurs. Le dopage n’a pas bonne presse et on regarde le phénomène de loin.
Le paradoxe de l’esprit sportif
En réalité, la compétition implique la recherche permanente d’un moyen d’amélioration des performances, et mène immanquablement au dopage. Malgré l’emphase du Code mondial antidopage pérorant que « le dopage est contraire à l’essence même de l’esprit sportif », le dopage est bel est bien l’enfant caché du sport. Prétendre que le dopage est contraire à l’esprit sportif est une affirmation gratuite qui ne correspond pas à la logique de compétition et encore moins à la réalité du sport de haut niveau.
« Le dopage fait partie intégrante du sport de compétition, de sa réalité, de son histoire, de sa logique, et donc de son "essence" ». Jean-Noël Missa, médecin et philosophe belge [2].
La croisade quasi puritaine contre le dopage met l’accent sur la prétendue vertu des sportifs, à grand renfort médiatique. Pour le spectacle, et surtout pour garder les spectateurs, les responsables de l’Agence mondiale antidopage (AMA) axent leur communication sur un épiphénomène fait de « tricheurs » isolés cherchant des victoires faciles. Le sport doit continuer à faire rêver les foules. Mais, dans les faits, les sportifs se dopent. Dans le milieu, tout le monde est conscient de l’ampleur du problème. Le « terrain » contraint à un double système de règles : la version officielle qui assimile le dopage à une fraude, et la logique officieuse qui, dans certaines disciplines, contraignent les athlètes à recourir à des produits dopants pour rester compétitifs. La lutte anti-dopage est finalement est une lutte de façade, très hypocrite et perdue d’avance. La preuve en est que, malgré le renforcement de la politique antidopage dès 1998, les scandales ont continué à s’enchaîner dans le cyclisme, l’athlétisme ou les sports d’endurance. Les différents acteurs, clubs, préparateurs et sponsors sont entrés dans un engrenage, où les progrès technologiques toujours en évolution réussissent à contourner la législation. Pas vu, pas pris ! C’est une course en avant perpétuelle ou l’ingéniosité des médecins rend la détection des produits dopants de plus en plus difficile, grâce notamment à la prise de produits « masquant » qui diluent les urines. Cela implique une situation paradoxale et injuste, où les vainqueurs ne sont pas les meilleurs, mais les plus rusés ou les plus entourés. En réalité, si l’on retirait médailles et titres à tous les fraudeurs, il resterait très peu de monde à avoir gagné le Tour de France en respectant le légendaire « esprit du sport » !
- Reconnu coupable de dopage, Alberto Contador s’est vu retirer le bénéfice de ses victoires acquises depuis juillet 2010, dont le Tour de France 2010 et le Giro 2011
Escalade chez les culturistes professionnels…
C’est dans le milieu du culturisme que le dopage fait le plus de ravage. Déjà en 1984, Le Monde publiait un article, « Le muscle aux hormones », se faisant l’écho de l’inquiétude de médecins face aux agissements « aussi dangereux qu’irresponsables » des culturistes. Le régime aux stéroïdes leur permet de « sécher » comme on dit dans le jargon, c’est-à-dire de perdre de la masse graisseuse et de gagner en force. Malheureusement, cela dérégule leurs hormones, et entraîne de nombreux effets secondaires comme la poussée des seins, l’atrophie des testicules, et la perte de libido. Le plus dangereux concerne les problèmes cardio-vasculaires, dont l’issue peut être mortelle.
… suivie de près par le grand public
Décider de se reprendre en main, s’inscrire à la salle de sport (ou télécharger des programmes) et goûter à l’ivresse des premiers résultats est extrêmement motivant. Un engagement tout en douceur qui fait dans un premier temps consommer produits protéinés et compléments alimentaires pour prendre plus de muscles. Les énormes pots de poudre entreposés derrière d’énormes vitrines sont souvent vendus sur place. Mais il s’opère fréquemment un continuum vers des produits de moins en moins naturels. Depuis les années 80, de nombreux médecins alertent sur le risque sanitaire de la prise de substances dopantes par les sportifs amateurs. En effet, une proportion grandissante de pratiquants de sports de loisir emboite le pas aux sportifs de haut niveau. Ce que recherchent ces amateurs tourne autour de la même litanie : perdre de la graisse, faire du muscle, gagner en force et en récupération. Se doper, devient non plus de la triche, mais une façon assumée d’optimiser l’entraînement. Malheureusement, lâchés dans la nature et ne bénéficiant d’aucun encadrement professionnel, les dégâts seront pire. D’autant plus que la musculation n’est plus seulement pratiquée pour améliorer sa performance sportive, mais en tant que telle. Dans les faits, des hommes sont disposés à ingérer des molécules loin d’être anodines à des fins purement esthétiques, où prendre un centimètre supplémentaire de tour de bras devient un but en soi. Un glissement inquiétant, conduisant à la banalisation du dopage, avec des points de rupture, comme le passage à la seringue. Le phénomène, dangereux pour la santé, s’aggrave d’années en années. La musculation est devenue un phénomène sociétal.
- Pratiquants de street workout
La tendance « nature » du street workout
En vogue chez les adolescents et les jeunes hommes, le street workout parait être le contrepoint parfait du mode de vie sédentaire des accros aux jeux vidéo. Il jouit d’une meilleure réputation que le culturisme en mettant en avant une musculation naturelle, acquise loin des grosses machines des salles de bodybuilding. En effet, les street workout utilisent le mobilier urbain, parcs naturels ou aires de jeux d’enfants pour leurs entraînements. Une pratique gratuite et sans contrainte, qui bien que d’origine suédoise, s’est développée initialement dans les quartiers défavorisés des États-Unis et des pays de l’Est, et qui a grandi avec la culture des réseaux sociaux. Pas de miracle néanmoins car nous nous retrouvons devant le même cas de figure que précédemment : la recherche de performance à tout prix, agrémenté cette fois de la recherche de l’esthétique du corps. Avec toutes les tentations à portée de main sur Internet… Quelque chose cloche en effet quand on regarde le physique de certains pratiquants de street workout d’aujourd’hui : ils sont bien plus musclés que les gymnastes de l’ancienne école. De véritables colosses ont remplacé les silhouettes musclées sans excès et proportionnées des vieilles photos et vidéos. Or, on ne peut attribuer cette métamorphose à l’alimentation qui s’est plutôt détériorée, ni aux exercices effectués. Les tractions à la barre, les pompes, les dips et des exercices de gainage sont certes difficiles mais ne remplacent pas la pratique des anneaux comme la croix de fer des gymnastes d’antan. Et le taux de testostérone des hommes modernes, connu pour être plus bas que celui des générations précédentes, n’expliquent pas non plus ce genre de morphologie. Il ne reste que les stéroïdes comme explication…
- Une vedette des réseaux sociaux, « Hannibal for King » présente une gynécomastie évidente
L’obsession du corps des jeunes garçons
Ainsi l’obsession du corps parfait n’est pas qu’un truc de fille. Venue des États-Unis, la déferlante arrive chez nous. Elle s’est imposée comme une trainée de poudre par les réseaux sociaux, et se propage aujourd’hui partout dans le monde. Si le culturisme avait depuis longtemps la faveur des étudiants à l’université, les collégiens s’y mettent maintenant aussi, et de plus en plus jeunes. À treize ou quinze ans, certains pratiquent l’haltérophilie plusieurs heures par jour. Internet fourmille de forums sur lesquels des gamins à peine sortis de la puberté discutent de programmes d’entraînement et de proportion de masse graisseuse. Ils évaluent mutuellement leurs progrès, partagent des images d’athlètes tout en muscles et postent des photos d’eux-mêmes torse nus, dans des poses valorisant leurs pectoraux. L’argent de poche se dilapide en compléments alimentaires hors de prix consommés en grande quantité ou carrément en remplacement des repas. Ce que ces adolescents ignorent, c’est que le jeune âge constitue un facteur de risque. En effet, ces pratiques extrêmes peuvent retarder leur croissance. Les stéroïdes anabolisants sont encore plus dangereux pour un corps en formation, dans la mesure où ils bloquent la production de testostérone naturelle chez l’homme. Cela conduit à de graves problèmes de sevrage chez les jeunes en pleine croissance, lorsqu’ils décident d’arrêter.
La revue Pediatrics [3] publie en 2012 une étude, reprise notamment par le New York Times et Courrier international, qui laisse entrevoir l’ampleur du problème : 40 % de collégiens et lycéens américains affirment s’entraîner régulièrement dans le but d’augmenter leur masse musculaire. 38 % reconnaissent consommer des compléments alimentaires et près de 6 % admettent avoir essayé des substances anabolisantes.
Les tentations transhumanistes
Nous vivons une époque décomplexée de « dopage assumé ». Depuis la polémique lancée fin 2011 par Yannick Noah de légaliser le dopage, on entend régulièrement ce genre de revendications avec l’alibi de la surveillance médicale. Le climat actuel de la dépénalisation des drogues douces y est favorable, avec la récente ouverture de la première boutique de cannabis légale ouverte à Paris. C’est un véritable mode de vie qui émerge, où se mêlent le culte de l’esthétique et celui de la performance « augmentée ».
« Mon corps est une décharge de déchets toxiques. » Rich Piana
Rich Piana, le « Monsieur Muscle » états-unien, était la figure de proue de cette tendance. Suivi par des millions de fans, il assumait pleinement sa recherche de dépassement de sa propre génétique par les drogues. Il se définissait comme un accro au dopage et à la musculation, accumulant les sorties verbales provocantes. Il en est mort en août 2017, âgé de 46 ans.
- Rich Piana préférait les salles de sport aux parcs naturels
La question de la moralité du progrès biomédical pour l’amélioration de la performance sportive alimente les débats sur le transhumanisme. Car la problématique du dopage dans une société de plus en plus ouverte aux techniques d’amélioration de soi, sort du seul registre du sport. Il existe indéniablement un élan vers une nouvelle médecine dite « d’amélioration » ou « de transformation ». Cette médecine-là ne vise plus la guérison, mais l’amélioration de fonctions physiques et psychiques, et il sera indispensable de mener un débat pour redéfinir les contours de ce que l’on appelle « médecine ».
L’armoire à pharmacie
C’est la minute pédagogique : ouvrons maintenant l’armoire à pharmacie du culturiste en herbe.
Les compléments en vente libre
En vente libre, sur Internet ou dans les magasins de sport, nous sommes encore dans le soft. On se procure beaucoup le précurseur hormonal au groupe des stéroïdes anabolisant, la célèbre DHEA, qui profite de sa bonne réputation d’hormone anti-vieillissement. Mais aussi la créatine, extrêmement utilisée dans le rugby, et diverses protéines du lait, qui visent à augmenter la masse musculaire ou la récupération. En guise de « brûleur de graisse », les culturistes essayent même la phytothérapie (tamarinier ou magnolia), et des nutriments comme la choline et la L-carnitine. Leurs effets sont majoritairement cardiovasculaires. Bien dosés, ils agissent aussi sur le psychiques, en équilibrant l’humeur et en diminuant les troubles anxieux. Il vaudrait mieux s’arrêter là.
Les molécules interdites
Un produit dopant est un produit d’origine alimentaire très concentré (caféine), une vraie drogue (cocaïne ou cannabis) ou un médicament détourné de son usage. Voire un cocktail de tout cela. Ils ont tous des effets secondaires. Certains produits servent à prendre de la masse musculaire ou à gagner en force de travail, d’autres à limiter les effets secondaires des premiers. D’autres encore sont des médicaments sont normalement réservés aux animaux. Ces molécules vont agir via la voie nerveuse ou hormonale.
Dans le groupe des stéroïdes anabolisants, on trouve la testostérone bien sûr, et tout ce qui tourne autour. Les culturistes ont recours à des médicaments comme l’anavar, le winstrol, le dianabol, ou le pimobolan pour augmenter leur masse musculaire, mais aussi et surtout le volume musculaire. La tentation est grande d’augmenter les doses car l’hypertrophie des muscles sera proportionnelle à la dose ingérée. Ainsi, la prise de stéroïdes vise autant l’amélioration des performances de force que le gain esthétique. Ils sont également recherchés pour leur impact sur la motivation.
Le revers de la médaille : tous les stéroïdes anabolisants sont extrêmement hépatotoxiques. Ils provoquent également des problèmes cardiovasculaires de type hypertension. Ils peuvent entraîner une acné sur tout le corps et une perte de cheveux pouvant aller jusqu’à la calvitie. Et pour finir en beauté, ils sont responsables d’atrophie testiculaire d’une part, et d’augmentation des glandes mammaires de l’autre.
Le clenbutérol est une substance sympathomimétique issue de la pharmacopée vétérinaire. Cette molécule a été utilisée pour traiter les crises d’asthme. C’est un agoniste bêta adrénergique qui agit sur des récepteurs spécifiques du système nerveux, en l’occurrence ceux du système bronchique. Elle entraine une broncho-dilatation et donc un soulagement des symptômes. Le « Clen », pour les intimes, intéressent surtout les bodybuilders pour son action au niveau du tissu adipeux qui se traduit par le déclenchement d’un phénomène de lipolyse, avec la dégradation des triglycérides stockés et la libération d’acide gras libres. Mais le clenbutérol est aussi légèrement anabolisant en favorisant la synthèse des protéines au niveau des tissus de l’organisme, sans comparaison toutefois avec des stéroïdes anabolisants. Il permet d’augmenter l’endurance surtout en période de compétition.
Le revers de la médaille : sa toxicité peut être grave car le rythme cardiaque s’accélère et la température interne augmente après la prise. Palpitation, tremblements, sueurs, céphalées, gêne respiratoire, œdème, spasmes musculaires, agitations, anxiété sont fréquents. Une association de clenbutérol avec des stéroïdes anabolisants ou des hormones thyroïdiennes augmente fortement le risque de cardiotoxicité.
L’éphédrine est un stimulant utilisé dans la synthèse des amphétamines. C’est une amine sympathomimétique agissant directement sur les récepteurs alpha et béta, et de façon indirecte sur la libération de noradrénaline. Puissant coupe-faim, l’éphédrine est recherchée pour réduire l’appétit. Elle augmente le métabolisme basal, ce qui permet de dépenser plus de calories, ainsi que le processus de lipolyse, ce qui entraîne une meilleure fonte des graisses stockées. Ce stimulant est également recherché pour son action sur le mental : il renforce la confiance en soi, atténue la sensation de fatigue, et exacerbe la volonté.
Le revers de la médaille : des réactions d’intolérance peuvent survenir (céphalées, insomnies, palpitations, délire). Des accidents vasculaires cérébraux, des effets secondaires cardiaques, neurologiques sont possibles.
Hormones de croissance
Les culturistes prennent des hormones de croissance en relais de l’hormone mâle et des stéroïdes anabolisants. Les hormones somatotropes et gonadotrophine chorionique (hGH) favorisent l’accroissement de la taille à l’adolescence. Elles sont recherchées car elles permettent à tout âge d’acquérir massivement du muscle, sans rétention d’eau comme c’est le cas avec les stéroïdes anabolisants.
Le revers de la médaille : malheureusement, leurs effets toxiques sont nombreux et réduisent l’espérance de vie. Elles peuvent avoir de graves conséquences : acromégalie (croissance exagérée de la tête et des extrémités), diabète, arthrite, ou encore myopathie.
Coquetterie & lutte contre les effets secondaires
Modulateurs hormonaux : nous l’avons vu, l’utilisation abusive des dopants stéroïdiens provoque chez l’homme une croissance anormale des glandes mammaires ainsi que des troubles de l’érection. Les culturistes recourent alors à des « modulateurs hormonaux et métaboliques » comme l’anastrozole, le létrozole, le tamoxifène, ou le clomifène pour lutter contre la gynécomastie. L’anastrozole et le létrozole, en inhibant une enzyme appelée aromatase, entravent la transformation partielle de la testostérone et des stéroïdes anabolisants en œstrogène, une des hormones féminines. Une même action antiœstrogénique est recherchée avec le tamoxifène et le clomifène. Le tadalafil est utilisé pour lutter contre les troubles de l’érection.
Le revers de la médaille : diminution de la densité osseuse, douleurs articulaires et fatigue. Risque de formation de caillots dans les vaisseaux sanguins.
Diurétiques
Les diurétiques comme le triamtérène, ou l’hydrochlorothiazide sont triplement recherchés. Ils sont utilisés à la fois pour : ⦁ perdre du poids rapidement avant une compétition, ⦁ lutter contre la rétention d’eau pouvant être occasionnée par la prise de stéroïdes anabolisants ⦁ masquer la prise de certains dopants décelables dans l’urine.
Le revers de la médaille : un diurétique entraine une baisse du taux de potassium dans le sang ainsi que des troubles du rythme cardiaque. La déshydratation consécutive à la prise de diurétique crée une hypotension artérielle et des douleurs musculaires. Et à la longue, crampes, maux de tête et insuffisance rénale.
Commerce sur Internet et trafics en tout genre
La Fédération de Culture Physique et de Culturisme Naturel (FCPCN) alerte bien volontiers sur le danger des produits vendus sur Internet. Ils sont réputés plus efficaces, souvent parce que les fabricants « ajoutent d’autres produits sans le dire », comme des hormones mâles à faible dose. L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) tient le même langage : certains produits en apparence légaux sont en réalité « enrichis », et exposent davantage les sportifs.
Le marché de la musculation ne pouvait bien évidemment que déboucher sur des trafics en tout genre, et la douane française saisit régulièrement des trafics de substances interdites en France. Les gendarmes de l’Oclaesp n’hésitent pas à qualifier ces trafics de « réseaux mafieux ».
Les conseils de la Section Santé aux jeunes hommes
En dehors de produits dopants interdits, réfléchissez à l’utilité de consommer vos poudres protéinées : vous payez le kilo de sucre et de protéines très cher. Les protéines sont certes essentielles pour tous, et les sportifs doivent en consommer une quantité suffisante. Mais les protéines sont très faciles à inclure dans une ration alimentaire non végétalienne : il faut vraiment le vouloir pour en manquer ! Vous pouvez trouver de la créatine naturellement dans les viandes rouges et les poissons. Rappelez-vous que ce ne sont pas les protéines qui nous feront paraître musclés, comme par magie. Et la sensation de boost de ce genre de produit est surtout due au taux de sucre qu’il contient. Le surplus de sucre et de protéines fera en réalité un surplus de calories. Les protéines aident certes à la récupération et à la régénération des tissus, mais elles vont aussi se transformer inévitablement en graisse sans entraînement. Sachez que vous pouvez également augmenter naturellement votre production d’hormones de croissance en jeûnant 12h00 ou plus. Donc, arrêtez le grignotage et sautez de temps en temps le petit déjeuner. Pratiquez un vrai sport à l’ancienne en étant persévérant et régulier : le muscle s’acquiert lentement mais sûrement. Et raisonnablement. Vous avez compris qu’il est impossible d’obtenir en quelques mois un changement radical de musculature, « seulement » en poussant de la fonte. Révisez vos objectifs. Vous éviterez de gros soucis de santé, vous dépenserez moins, et votre beau corps de rêve bien proportionné de partout ne risquera pas de vous lâcher au mauvais moment !