Les églises brûlent, et Michel Onfray regarde ailleurs
Un article de Youssef Hindi en exclusivité pour le site E&R
Sommaire
- L’apartheid, nouvelle passion d’Onfray
- Apartheid et épuration ethnique : Onfray face à la réalité des faits et de l’histoire
- Les églises brûlent en Palestine occupée, et Onfray regarde les antisionistes
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Michel Onfray le libertaire antichrétien est devenu un « chien de garde » (pour reprendre l’expression de Paul Nizan) néoconservateur bien dressé qui défend le pouvoir chaque fois qu’il le siffle.
Onfray peut certes aboyer sur le pantin du pouvoir réel, Macron, de temps à autre pour préserver une image de rebelle acquise quand il s’est attaqué à Freud et à Yahvé – graves péchés dont il a obtenu la rémission en rampant de Paris jusqu’à Tel-Aviv [1] –, mais se range derrière ce même Macron quand il impose la vaccination et le pass sanitaire, en insultant les non-vaccinés.
Onfray ressort de la niche aujourd’hui pour défendre le régime d’apartheid de l’État hébreu, par un texte intitulé « La synagogue brûle mais nous regardons ailleurs ».
L’apartheid, nouvelle passion d’Onfray
On se souvient de l’attitude de Michel Onfray qui s’est fait propagandiste d’État en soutenant l’exclusion des Français non vaccinés hors de la société. Des millions de Français traités comme des Palestiniens par la politique d’apartheid macronienne soutenue par l’ex-libertaire qui déclarait sur le plateau de CNews le 12 mai 2021 :
« Moi, je suis vacciné, je veux bien qu’il y ait un pass, ça me paraît normal. Vous ne voulez pas être vaccinés ? Pas de problème. Vous avez le droit de ne pas être vaccinés. Mais vous n’allez pas avoir le droit de contaminer les autres, donc oui, bien sûr, il y a des choses que vous n’aurez pas le droit de faire. » [2]
Quelques semaines plus tard, face à un Philippe de Villiers complaisant, Onfray est allé plus loin, comparant les non-vaccinés à des personnes ayant « le sida et qui ont des rapports non protégés », à « des violeurs » et à des chauffards « conduisant ivres morts » [3].
Le 30 juillet dernier, il publiait une tribune dans le JDD, intitulé « La synagogue brûle mais nous regardons ailleurs », pour défendre un autre apartheid, racial, celui de l’État juif.
Dans cette bouillie verbale emplie de confusion historique et idéologique, il s’attaque à la « proposition de résolution condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » déposé par le député communiste Jean-Paul Lecoq, vice-président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale. Ce texte a été signé par 38 parlementaires issus des quatre groupes de gauche, PCF, LFI, PS et EELV.
Selon Michel Onfray, cette proposition de résolution est le produit de « l’antisémitisme »… La France a désormais deux BHL.
Onfray explique plus précisément :
« Nous sommes pourtant entrés dans le troisième temps de l’antisémitisme : après sa formule anti-judaïque chrétienne qui invoque le peuple déicide, puis sa formule anticapitaliste qui, sauf rares exceptions, rassemble les socialistes du XIXe siècle qui, Marx et Engels compris, assimilent les Juifs au Capital et à l’Argent dont il faudrait se défaire, voici venu le temps de sa formule antisioniste qui permet à la gauche des barbelés d’inviter à la haine du peuple d’Israël depuis 1948 en invoquant colonialisme, crimes contre l’humanité et régime d’apartheid.
Cet antisionisme procède d’un islamo-gauchisme dont ses partisans nient qu’il existe, c’est d’ailleurs leur signature, car le négationnisme est la meilleure façon de refuser le débat : "on ne discute pas de ce qui n’existe pas !” »
Tous les poncifs israéliens sont dans ces quelques lignes du pseudo-philosophe : « antisémitisme », « anti-judaïsme chrétien », « la haine du peuple d’Israël », « antisionisme islamo-gauchiste », « négationnisme », faisant implicitement référence à la négation de la Shoah.
Pourtant, le projet de résolution n’est rien d’autre qu’un soutien apporté aux conclusions de trois ONG, une israélienne, B’Tselem, en janvier 2021 et deux internationales : Human Rights Watch, en avril 2021, et Amnesty International en janvier 2022.
« Ces organisations concluent, après un travail approfondi d’enquête, à l’existence d’un régime israélien d’apartheid », écrit Dominique Vidal, que l’on ne saurait soupçonner d’antisémitisme ni même de critique du judaïsme [4].
Pour contourner cette réalité, Michel Onfray nous raconte une anecdote : « À Tel-Aviv, où un ami m’avait hébergé dans le quartier de Jaffa, j’ai été réveillé le premier petit matin par l’appel du muezzin lancé du haut du minaret de l’une des quatre mosquées de la ville. Singulier régime d’apartheid celui dans lequel la "race palestinienne" peut prier son Dieu en toute sécurité ! »
Nous n’allons pas retracer ici toute l’histoire du foyer national juif et d’Israël, sa politique d’épuration ethnique et le massacre des populations civiles. Mais nous allons rappeler quelques faits historiques et politico-juridiques à Onfray.
Apartheid et épuration ethnique : Onfray face à la réalité des faits et de l’histoire
L’État israélien mène bien une politique non seulement d’apartheid, mais également d’épuration ethnique. Et pour le démontrer nous allons nous appuyer sur les faits et les aveux des dirigeants israéliens.
L’ancien ministre de la Défense israélien Moshe Dayan (1915-1981) a livré un témoignage édifiant sur l’épuration ethnique pratiqué par l’État hébreu :
« Des villages juifs ont été construits à la place de villages arabes. Vous ne connaissez même pas le nom de ces villages, et je ne peux pas vous en vouloir, car les livres de géographie n’existent plus, non seulement les livres n’existent plus, mais les villages non plus. Il n’y a pas une seule construction dans ce pays qui n’abritait pas des habitants arabes auparavant. » [5]
En 1976, fut rédigé le « Koening Memorandum » [6] par un important membre du ministère de l’Intérieur israélien, Yisrael Koening. Ce rapport visait à régler le « problème arabe » de Galilée en réduisant leur nombre par divers moyens, notamment par l’expropriation et l’intensification de la colonisation juive. Le but final était l’évincement total des Arabes israéliens.
En juillet 2014, durant l’assaut mené par Israël sur Gaza – tuant de façon indiscriminée combattants et civils, hommes, femmes, enfants et vieillards –, Moshe Feiglin, vice-président du Parlement israélien (la Knesset) et membre du parti Likoud, a proposé un plan pour Gaza (ville peuplée exclusivement de Palestiniens musulmans et chrétiens). Dans ce plan, le chef parlementaire préconisait d’expulser toute la population de Gaza vers l’Égypte, dans le Sinaï. Feiglin expliquait qu’il fallait détruire toutes les infrastructures de Gaza avec « une puissance de feu maximale ». Il écrivit ainsi dans son plan :
« Gaza est un fragment de notre Terre et nous y resterons jusqu’à la fin des temps... Elle deviendra partie intégrante de l’État d’Israël et sera peuplée par les Juifs. » [7]
Feiglin appelle les Gazaouis (sans exception d’âge ou de sexe), « la population ennemie ». Il s’agit là d’une guerre totale, menée contre la population palestinienne dans son entièreté. Une guerre totale dont le modèle est le Livre de Josué (livre de la Bible hébraïque) :
« Et l’on appliqua l’anathème [extermination de masse et immolation collective] à tout ce qui était dans la ville ; hommes et femmes, enfants et vieillards. » (Josué, 6 :21)
En janvier 2018, le journal israélien Haaretz rapportait que le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait demandé au président des États-Unis, Barack Obama, de donner aux Palestiniens le Sinaï en échange de l’annexion de parties de la Cisjordanie. L’information a été révélée par d’anciens officiels américains de l’administration Obama [8].
Les dirigeants israéliens ont approché le président Obama et le secrétaire d’État John Kerry pour leur proposer à plusieurs occasions de transférer les Palestiniens dans le Sinaï et de laisser l’État hébreu annexer de grandes parties de la Cisjordanie.
« Nous avons tous pensé que c’était une perte de temps », racontent les officiels américains ; et d’ajouter « nous savions que ce serait inacceptable pour les Palestiniens – pourquoi échangeraient-ils leurs terres agricoles en Cisjordanie, près des grandes villes, pour des dunes de sables dans le Sinaï ? »
Netanyahou avait alors dit aux Américains que l’Égypte offrirait avec sympathie des terres du Sinaï aux Palestiniens ; mais après que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a refusé, les Américains ont abandonné l’idée.
Ces anciens officiels de l’administration Obama notent que ce plan est similaire à celui qui a été proposé par Israël à l’administration Trump. Le gendre de Donald Trump, Jared Kushner (appartenant à la communauté juive orthodoxe Habad-Loubavitch), aurait inclut dans l’accord des échanges de terres dans le Sinaï.
En décembre 2017, après que Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale de l’État juif, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane – très proche des Israéliens – a proposé le village d’Abu Dis (situé près de Jérusalem) comme future capitale de la Palestine en lieu et place de Jérusalem Est [9].
Dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juillet 2018, le Parlement israélien (Knesset) a approuvé la loi (62 voix contre 55) sur l’État-nation qui officialise le caractère juif de l’État hébreu et décrète Jérusalem capitale d’Israël. La loi stipule en outre que l’hébreu devient la seule langue officielle, statut retiré à l’arabe par le texte qui lui confère un statut spécial, autorisant théoriquement la poursuite de son utilisation dans l’administration.
Le Premier ministre israélien alors en exercice, Benyamin Netanyahou, a déclaré à l’issue du vote : « C’est un moment décisif dans l’histoire de l’État d’Israël, qui inscrit dans le marbre notre langue, notre hymne et notre drapeau. » [10]
Un député arabe israélien (la Liste unifiée), Ahmed Tibi, a dénoncé une clause affirmant que « l’État considère que le développement de localités juives (en territoire israélien) relève de l’intérêt national et que l’État prendra les mesures pour encourager, faire avancer et servir cet intérêt ».
Une précédente version de cette clause, contestée par le président Reuven Rivlin et le procureur général Avichai Mandelblit en raison de son caractère jugé discriminatoire, évoquait la possibilité de créer des localités exclusivement réservées aux juifs.
Le texte voté entre dans la catégorie des lois fondamentales au caractère « constitutionnel », bien que l’État hébreu n’ait pas de constitution – pas plus qu’il n’a de frontières.
En juillet 2018, dans le contexte du vote de la loi sur l’État-nation, Israël entreprenait la démolition d’un village (al-Khan al-Ahmar) de Cisjordanie. Une destruction – illégale au regard du droit international [11] – qui a été temporairement suspendue par la Cour suprême de justice suite à une procédure en référé présentée par Alaa Mahajna au nom de la communauté villageoise d’al-Khan al-Ahmar [12]. L’État d’Israël prévoit, après destruction du village, d’opérer un transfert forcé des 200 résidents près d’une décharge appartenant à la ville palestinienne d’Abu Dis.
La destruction de ce village a pour objectif de permettre l’expansion de l’implantation voisine de Kfar Adumim et créer ainsi une région de contrôle israélien continu de Jérusalem à la mer Morte.
Et pour ce qui est de la liberté religieuse évoquée par Onfray, la vie quotidienne des chrétiens et des musulmans à Jérusalem suffirait à faire taire le « philosophe », qui n’a pour argument qu’une anecdote de vacancier.
Les Israéliens ont séparé Jérusalem de son arrière-pays palestinien par un système de postes de contrôle militaires et de permis empêchant l’accès à leurs lieux de culte. « Par conséquent, la majorité des musulmans et des chrétiens palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ne peuvent accéder à la ville et à ses lieux saints. » [13]
En 2011, un rapport du département d’État américain à mis en exergue les restrictions israéliennes contre la liberté de culte des Palestiniens chrétiens et musulmans :
« Les fermetures et les couvre-feu stricts imposés par le gouvernement israélien ont affecté négativement la capacité des habitants à pratiquer leur religion dans les lieux saints, notamment l’église du Saint-Sépulcre et la mosquée al-Aqsa à Jérusalem, ainsi que la basilique de la Nativité à Bethléem. » [14]
Le rapport précise que des « barrières insurmontables » privent les Palestiniens vivant à Jérusalem de choses aussi simples que l’obtention d’un permis de construire ou la possibilité de faire des réparations dans leur propre maison, tandis que la tenue de ces travaux sans la permission des autorités israéliennes engendre la démolition immédiate des logements palestiniens.
L’objectif est la « judaïsation de Jérusalem » [15]. Ainsi, « le gouvernement israélien s’est employé à imposer une plus grande majorité juive à Jérusalem-Est, dans un rapport de 70-30, afin d’empêcher la réalisation des aspirations nationales palestiniennes dans la ville. Depuis 1967, Israël a révoqué le statut de résident de 14 595 Palestiniens à Jérusalem. Les Palestiniens détenteurs de cartes d’identité de Jérusalem vivent sous la menace constante d’une révocation de leur statut de résident » [16].
Les églises brûlent en Palestine occupée, et Onfray regarde les antisionistes
Michel Onfray se préoccupe beaucoup de « la synagogue » qui brûlerait, nous parle de « civilisation judéo-chrétienne », mais lorsque l’on s’attaque au christianisme, aux églises en Palestine occupée, il regarde ailleurs. Faut-il s’en étonner venant d’un bouffeur de curé qui s’est soudainement souvenu, sur le tard, des origines chrétiennes de l’Europe pour se repositionner théâtralement et occuper continuellement un siège dans les médias ?
Le « judéo-christianisme » est mis à mal tous les jours par les Israéliens. Onfray oublie que les Palestiniens ne sont pas exclusivement musulmans, ils sont aussi chrétiens. L’a-t-on entendu lorsque la journaliste palestinienne de confession chrétienne, Shireen Abu Akleh, a été tuée par un tir de l’armée israélienne ? [17] Les autres judéo-chrétiens n’ont pas été plus loquaces quand des églises ont été brûlées et incendiées en Palestine occupée :
• À Jérusalem, une maison du patriarcat abritant une famille de 14 personnes a été détruite en novembre 2013 avec l’aide de l’armée israélienne. Cet acte de destruction a été réalisé sans aucun avertissement préalable, déplore la Commission pour la justice internationale et la paix de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB). « La famille vivant dans la maison, qui était légalement locataire du Patriarcat latin, vit désormais sans abri, contrainte de vivre sous des tentes. » [18]
• Dans un article du 13 mai 2014, le magazine Le Point parle d’actes anti-chrétiens et anti-musulmans commis par des « Néonazis hébreux » (ce sont les termes du grand écrivain israélien Amos Oz) :
« Ces extrémistes juifs regroupés sous l’appellation de « Tag Mekhir », « le prix à payer » en français, s’en prennent régulièrement aux Palestiniens de Cisjordanie. Incendie de mosquées, de vergers, de champs, destruction de plantations d’oliviers, violences physiques contre les villageois. Il y a un peu plus d’un an et demi, ils sont passés à l’action à Jérusalem-Est et en territoire israélien.
Un incident très médiatisé a eu lieu en septembre 2012, avec l’incendie du portail en bois du monastère de Latroun, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Jérusalem, ainsi que des tags sur les murs adjacents. De fait, entre 2011 et la fin du mois de mars de cette année, vingt-deux attaques ont été recensées contre des monastères, couvents, églises et autres biens appartenant au clergé.
Toutefois, depuis un mois, les choses se sont accélérées. Multiplication ces dernières semaines des actes de vandalisme perpétrés contre des sites chrétiens et musulmans, trois actes de vandalisme et de profanation de sites chrétiens ont eu lieu en Galilée, autour du lac de Tibériade. Le même jour, le vicariat patriarcal de Nazareth recevait une lettre d’intimidation demandant à tous les chrétiens de quitter la "Terre d’Israël". Elle était signée d’un rabbin de la région. Il y a quelques jours, cette fois devant le bureau de l’Assemblée des évêques à Notre-Dame de Jérusalem, une inscription en hébreu menaçait : "Mort aux Arabes, aux chrétiens et à tous ceux qui haïssent Israël." »
• Toujours en 2014, un graffiti anti-chrétien a été découvert sur un mur situé à proximité d’une église de la vieille ville signé du Tag Mekhir (« Prix à payer ») : « Le roi David, c’est pour les Juifs, et Jésus est une ordure. »
• Monseigneur Fouad Twal, le patriarche latin de Jérusalem, déplorait la multiplication de ces actes de vandalisme perpétrés contre des sites chrétiens et musulmans. « Des actes incontrôlés qui empoisonnent l’atmosphère de coexistence et de coopération. » Et le patriarche d’ajouter : « Certes, ces actes font l’objet de condamnations verbales de la part des responsables en Israël, mais il y a peu d’arrestations. Le gouvernement doit s’inquiéter, car cela nuit à l’image de l’État d’Israël à l’étranger. C’est aussi une tache sur la démocratie dont Israël se réclame. » [19]
• L’église de la Multiplication des pains du sanctuaire de Tabgha, au bord du lac de Tibériade, a été incendiée le 18 juin 2015.
« Les deux hommes, de confession juive et âgés d’une vingtaine d’années, sont accusés d’avoir mis le feu à l’église "pour des motifs de haine envers le christianisme", selon un communiqué du ministère de la Justice… Le Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien, a de son côté affirmé mercredi que les suspects appartenaient à "un groupe à l’idéologie radicale, actif depuis 2013, soupçonné d’autres actes antichrétiens et d’agressions contre des civils palestiniens". Le groupe est notamment suspecté d’avoir brûlé des maisons de Palestiniens en Cisjordanie et tenté de mettre le feu à l’église de la Dormition à Jérusalem. Le Shin Bet cite un site Internet proche de ce groupe qui avait appelé à "la lutte contre les idolâtres et la présence d’églises en Terre sainte". » [20]
• Le 20 septembre 2017, l’église Saint-Étienne de Bet Gemal, à 30 kilomètres de Jérusalem, a été saccagée.
« Mgr Marcuzzo a commenté auprès d’AsiaNews que l’attaque était le fait de "quelques fanatiques" ; il est probable qu’il s’agisse d’"extrémistes juifs" précise l’agence de presse catholique. Mgr Marcuzzo considère que l’attaque de mercredi s’inscrit dans les épisodes du passé. "Ce sont peut-être des extrémistes juifs, nous ne le savons pas bien et, à l’heure actuelle, il n’y a pas de résultats. Mais la matrice est celle qui se cache derrière les attaques contre Tabgha ou d’autres bâtiments chrétiens en Terre sainte", a-t-il ajouté. » [21]
• Nous terminerons avec une agression contre des séminaristes et un prêtre arménien survenue en juin 2019.
« Alors qu’une vingtaine de séminaristes accompagnés par leur prêtre doyen, quittaient le Séminaire théologique arménien pour se rendre, comme chaque semaine au Saint-Sépulcre, trois juifs extrémistes accompagnés d’un chien muselé, leur ont craché dessus et les ont verbalement insultés en hurlant :
‘‘Que meurent les chrétiens !’’ et ‘‘Nous vous chasserons hors du pays !’’
Ils ont ensuite enlevé la muselière de leur chien et l’ont lancé à l’attaque du doyen. Les séminaristes ont alors ôté leurs soutanes pour protéger le doyen des morsures et les ont agitées pour distraire l’attention du chien. Les trois extrémistes sont alors passés à l’attaque contre les séminaristes dont un a eu la main cassée, puis ils ont pris la fuite pour se rendre au commissariat de police de la vieille ville afin… de porter plainte contre les Arméniens qui auraient tenté de les lyncher ! Le Patriarcat arménien a porté plainte contre ces agresseurs et appelle à leur condamnation.
Ce type d’incidents antichrétiens est malheureusement très fréquent à Jérusalem. »
Et le site du Patriarcat arménien de préciser :
« L’article de la presse juive sur l’attaque est un pur mensonge et une calomnie malveillante, qui porte atteinte à notre réputation et porte atteinte à la réputation exceptionnelle du patriarcat arménien. » [22]
Nous répondons donc à Michel Onfray, qui fuit tout débat risqué, en reprenant l’accusation qu’il a lancée aux « islamo-gauchistes » : Cet apartheid procède d’un projet israélien d’épuration ethnique dont ses partisans nient qu’il existe, c’est d’ailleurs leur signature, car le négationnisme est la meilleure façon de refuser le débat ; on ne discute pas de ce qui n’existe pas !
Meyer Habib est fier de son toutou Dupond-Moretti, mais sait aussi pouvoir compter sur son caniche habitué aux médias de grands chemins : « Onfray a raison ! »
Indignation de la gauche, outrée, puis à-plat-ventrisme, et enfin désignation de l’éternel bouc émissaire : l’extrême droite.
Cette désignation du bouc émissaire peut aussi s’apparenter à un digne « c’est celui qui le dit qui y est » dès lors que l’on fond l’accusateur auquel on prétend répondre et la fameuse extrême droite. Ce que des « député·e·s communistes et de la NUPES » (sic !) font dans une tribune pour répondre à Onfray. Extraits :
Fidèle à ses procédés de falsifications habituels, sans peur du ridicule, Onfray fait de Marx et d’Engels des penseurs antisémites et du PCF le parti de la collaboration avec Pétain. C’est ce même Marx, qu’il essentialise comme juif, en le renvoyant à « un lignage de rabbins ashkénazes ».
Le philosophe de CNews est en mission, faire disparaître les vrais responsables de la Shoah, le Nazisme et le Fascisme pour construire un récit où l’extrême-droite n’existe pas et est inoffensive. Les théories sur les inégalités entre les races du début du XXe siècle, les millions de morts de la Shoah, les crimes contre l’humanité commis au nom des nationalismes, tout cela est absent de son texte.
L’anticommunisme d’Onfray n’est au fond qu’une des facettes de son ralliement aux théories d’extrême droite. Son discours est même caractéristique d’un populisme d’extrême-droite fait d’outrance et de théories du complot. Les progressistes doivent se rassembler et dénoncer ces falsifications, tant depuis un siècle, l’Histoire progressiste de la France et celle du PCF sont étroitement liées. Mais le PCF n’est pas seul dans le viseur ; ce sont toutes les composantes de gauche que l’on veut délégitimer en les accusant d’antisémitisme. Alors faisons front ensemble.