Sinabil
ok, je prends votre précision
Dionysos c’est l’incarnation de la figure de l’autre, c’est le caractère salutaire de la réciprocité dans la reconnaissance de la différence, c’est le rappel que nous avons tous la capacité de voir l’humain derrière toutes les apparences. [..]
Ce n’est pas ainsi que j’en parlerai - càd : ce n’est pas ce que j’ai lu ou retenu.
Tout en ayant conscience qu’on est peut-être en train de polémiquer sur une image onirico-historique sujette à caution
Nous avons une vision très académique, ou disons intellectuelle de Dionysos, à partir d’éléments très artistes j’imagine (Théâtre, Poteries, peintures, poésie, chroniques peut-être ?), sans que cela puisse nous laisser présager de la manière dont le peuple assimilait ces notions à l’époque, ce qu’il en pensait réellement, comment il les vivait, etc.
C’est comme si des gens dans 3000 ans tentaient de se faire une idée de notre "civilisation" présente à partir d’ouvrages littéraires ou poétiques retrouvés sous les briques, et jouaient de l’herméneutique pour élaborer une théorie très subtile sur nos saturnales du samedi soir, quand nous savons très bien que pour l’immense majorité il faut aller chercher du côté des instincts primaires...
En gros, est-ce que les "sages" de l’époque n’ont pas un peu mystifié ?
J’ai bien conscience que ces peuples avaient la piété chevillée au corps, ils ne pouvaient pas se permettre de se laisser aller comme nous, et de mépriser l’ordre sacré.
Mais sur quoi réellement se fondent toutes ces lectures et interprétations très jargonantes à l’échelle d’un peuple entier, et sommes-nous certains de ne pas étudier la religion d’une petite caste d’élus capables de rationaliser ses fureurs sous forme poétique, pendant que l’immense partie du peuple ne cherchait tout simplement qu’à vivre une espèce de mardi gras festif et défoulant ?
Peut-être avez-vous creusé cette question pour ce qui est de Dionysos
De mon côté, la propension de l’ère moderne à tout amphigourer du haut de sa chaire, à toujours chercher à étonner, m’oblige à garder un peu mes distances. Mais je pèche peut-être par ignorance pour ce qui est des Grecs.