La concentration précède l’extinction.
Peu à peu, mus par une logique capitalistique, les grands groupes de médias mainstream, affaiblis par la montée inexorable de l’Internet, sont obligés de se regrouper pour contrer leur affaiblissement inexorable.
Plus le corps s’agrandit, plus le cerveau diminue
Les dinosaures deviennent de plus en plus gros, mais cette nouvelle puissance est un leurre : ils sont voués à l’extinction.
Il y aura bien un jour un gigamédia unique, ou alors deux gigamédias en frontal, mais cette entité orwellienne aura contre elle tout ce que la Terre compte d’esprits éclairés.
La superpuissance est le premier signe du déclin.
"#PlanB c'est tout de suite sur M6 !". Le clin d'oeil de Yann Barthès au rachat du groupe M6 par TF1.#Quotidien pic.twitter.com/N1V1uQLEtu
— Christophe Gazzano (@Chris_ga) May 17, 2021
Et le gagnant pour le rachat du groupe M6 est... le groupe Bouygues-TF1 ! Comme révélé par Le Point et Le Figaro, le groupe de Martin Bouygues a remporté la compétition orchestrée par la banque d’affaires JP Morgan pour le compte du géant allemand Bertelsmann-RTL Group, maison mère de la société française.
RTL Group et M6 ont annoncé lundi [17 mai 2021] soir l’ouverture de négociations exclusives avec Bouygues-TF1 en vue bien d’une fusion de groupe TF1 et groupe M6. Objectif : peser face aux géants américain Netflix, Disney+ et consorts qui bouleversent l’industrie audiovisuelle. L’entité fusionnée TF1-M6 pèsera 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour un profit opérationnel courant de 461 millions d’euros. Elle aura dans sa corbeille les deux premières chaînes de télévision privée en France, TF1 et M6, ainsi que les radios RTL, Fun Radio... Bouygues disposera de quatre administrateurs, contre deux pour RTL Group, sur un conseil d’administration qui en comprendra douze.
Bouygues sera l’actionnaire de contrôle du nouvel ensemble, avec 30 % du capital, contre environ 16 % pour Bertelsmann-RTL Group, après l’acquisition par Bouygues de 11 % de la nouvelle société pour un montant de 641 millions d’euros. Nicolas de Tavernost sera nommé PDG du nouvel ensemble. À 70 ans, ce sera donc lui le patron opérationnel. Il sera en lien étroit avec le principal actionnaire, Bouygues, où Gilles Pélisson sera nommé directeur général adjoint en charge des médias et du développement.
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« La consolidation est une impérieuse nécessité pour que le public français et l’ensemble de la filière continuent de jouer un rôle prédominant face à une concurrence internationale exacerbée qui connait une accélération fulgurante. La combinaison des savoir-faire des deux groupes permettra une réponse française ambitieuse », souligne Nicolas de Tavernost, président du directoire de groupe M6, dans un communiqué.
La fusion est « une formidable opportunité de créer un acteur majeur français du total vidéo qui garantira l’indépendance, la qualité des contenus et le pluralisme », assure le PDG de TF1, Gilles Pélisson.
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Après un premier tour en mars, ils n’étaient plus que cinq à prétendre conquérir la fiancée audiovisuelle : Bouygues et sa filiale TF1, Vivendi (Canal+), Xavier Niel, qui candidate en son nom sans l’opérateur Free ni le producteur Mediawan, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (CMI France) et Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi. Ces cinq sociétés ont déposé leurs offres jeudi dernier à la banque d’affaires JP Morgan, chargé par RTL Group de les réunir.
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